Bonapartisme politique

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Le Bonapartisme politique (de 1870 à nos jours)

La chute de Sedan le 4 Septembre 1870 précipite aussi celle du Second Empire. La République à peine proclamée est déjà menacée par les monarchistes et les Bonapartistes.

Ces derniers se regroupent politiquement dans le mouvement «l’Appel au Peuple» que dirigera le ministre Eugène Rouher. Lors de la première législature de Février 1871, c’est 20 députés bonapartistes qui vont venir alors cohabiter avec les 396 royalistes élus face aux républicains qui ont à peine rassemblés 221 sièges. Alliés pour la circonstance, les monarchistes et les bonapartistes sont une force de stabilisatrice dont peine à endiguer les mouvements républicains.

Au plus fort de Février 1875, c’est 76 Bonapartistes qui siègent encore au parlement. La dissolution de la Chambre en 1877, peu après l’échec de tentative de restauration de la monarchie, va permettre aux Bonapartistes de faire élire 104 députés. L’Appel au Peuple est à son apogée. Il est la 3e force politique du pays. Mais le succès va être brisé net avec la mort du Prince héritier Louis-Napoléon IV (1879) puis par le manque de charisme politique de son successeur le Prince Victor Napoléon V. Bonapartistes se déchirent entre partisans du républicanisme césarien et ceux fidèles à la dynastie. L’Appel au Peuple perd ses ténors et le nombre d’élus ne va cesser de décroître au fur et à mesure des élections. En 1893, on ne trouve plus de bonapartistes au parlement. Ces derniers s’étant finalement ralliés à la république ou à défaut siégeant avec les mouvements conservateurs (5 élus en 1902).

Il faut attendre 1919 pour retrouver une vingtaine d’élus bonapartistes ou apparentés comme tel (dont Paul de Cassagnac ou encore le Prince Murat (1885-1938)). L’[Appel au Peuple] manquant cruellement de moyens financiers sera dissous par le Prince Louis Napoléon en 1940 qui ne souhaitait pas que les occupants allemands les récupèrent à des fins de collaboration.

Dans l’ombre de l'Appel au peuple, s’était constitué le Comité Central Bonapartiste (CCB, fondé en1908).

Principalement basé en Corse, c’est un mouvement conservateur et anti- clérical (que financera le parfumeur François Coty) qui va diriger la mairie d’Ajaccio jusqu’en 2003 sans discontinuité (à quelques exceptions près). Le CCB va se rallier au principe d’une république autoritaire, flirter avec les mouvements fascistes italiens avant de rallier la France Libre.

Parallèlement, c’est un autre milliardaire, Pierre Taittinger, qui fonde le mouvement bonapartiste « Jeunesses Patriotes » en 1924. Ce dernier va même concurrencer l’Action Française dans la rue. Taittinger sera élu député en 1919 mais son mouvement sera dissous comme nombre de ligues monarchistes et nationalistes en 1936. A la Libération (1945), ce qui reste du bonapartisme se fond dans le mouvement gaulliste et dont la constitution de la Vième République recueille leur adhésion. Seul le [Comité Central Bonapartiste] conserve son siège à la Mairie d’Ajaccio (au prix d’alliance avec les radicaux) mais autant dire qu’il continue à diriger l’île. Et de continuer d’envoyer des députés à l’assemblée, des sénateurs et des élus au Conseil Général de Corse sur des listes du Rassemblement du Peuple Français (Antoine Serafini) dans les années cinquante et soixante.

L’apogée du CCB se situe dans les années 70 ou le vote pour le mouvement bonapartiste dépasse les 50%. Lors des élections municipales de 1983, le CCB signe un accord avec le RPR et l'UDF. Se présentant sous le nom de « Liste bonapartiste d'union de l'opposition nationale », le CCB obtiendra 59% des voix et 36 élus. Mais en 1989, le mouvement se divise, devient minoritaire au sein de son propre camp. Malgré le charisme du docteur Marcangeli (40ième maire bonapartiste d’Ajaccio), le CCB commence a perdre de son aura parmi la population. Ajoutez à cela la confrontation avec le Prince Charles Napoléon qui ne lui reconnaît plus aucun pouvoir décisionnaire et le CCB de perdre définitivement la Mairie d'Ajaccio en 2003.

Dans les années 90, des bonapartistes fondent en métropole Rassemblement Bonapartiste (1992- 1996) annonçant un renouveau du bonapartisme. Son Président Thierry Choffat se présentera aux élections législatives dans le Doubs et obtiendra 3% des votes (1997) avant d’être nommé 1er Adjoint au Maire de la ville de Frambois. Aujourd’hui, face à la difficulté de France Bonapartiste de percer dans le domaine des élections sur les listes Debout La République (DLR) et diverses droites, c’est le Mouvement Bonapartiste (MB) revendiqua le leadership (depuis 2010) de la mouvance bonapartiste, avec un nombre croissant de projets politiques afin de faire connaitre ses idées et recueillir l'adhésion populaire à une politique de redressement patriotique.

Le Mouvement Bonapartiste rassemble à la fois les tenants d’un républicanisme impérial et les impérialistes, fidèles à la maison impériale. La priorité, selon sa profession de foi, étant d'assurer "le bonheur, les intérêts, et la gloire des peuples", il envisage le rétablissement de l'Empire, à condition que les institutions en soient républicaines et que le changement de régime se fasse par voie référendaire".

Le 11 Janvier 2011, divers mouvements et groupes bonapartistes s’associèrent pour fonder l’Union Bonapartiste mais celle-ci peine à rassembler ses partisans (impérialistes et républicains) sous une seule et même bannière.

Liens externes

  • [1]: Blog de l'Union Bonapartiste
  • [2]: Page Facebook de l'Union Bonapartiste
  • [3]: Histoire du Bonapartisme