Mouvement Neoborbonici

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Mouvement Néoborbonico

Fondé le 17 septembre 1993, le Mouvement Neoborbonico (Associazione culturale Neoborbonica ou Mouvement Néobourbonien) lutte pour la restauration de la Famille Royale des Deux-Siciles à Naples.

Le mouvement royaliste est également favorable à la séparation des États du Sud de l’Italie du reste du pays.

Royaume des Deux-Siciles

C’est en 1442 après une lutte acharnée avec les Angevins que le Royaume de Sicile et celui de Naples sont unifiés sous l’autorité du Roi d'Aragon Alphonse V. En 1501, son neveu Ferdinand II réunit le Royaume des Deux-Siciles sous la seule autorité de l'Aragon et ce jusqu’à la guerre de succession d’Espagne. Le Traité d’Utrecht signé en 1713 permet à la Maison des Bourbons-Anjou de s’asseoir conjointement sur le trône espagnol et napolitain. En effet, la Sicile est alors séparée du Royaume et donnée à la Maison de Savoie. Il faut attendre 1714, la signature du traité de Rastatt, pour que Naples soit à son tour cédée à la Maison impériale des Habsbourg-Lorraine.

Enfin, c’est en 1720 que le Royaume des Deux-Siciles est de nouveau reconstitué sous les couleurs de l’Autriche après que celle-ci ait cédé la Sardaigne à la Maison de Savoie en échange de la Sicile.

En 1734, l’infant Charles de Parme, fils de Philippe V d’Espagne, s’empare par la force du Royaume des Deux-Siciles et se fait couronner Roi respectivement sous le nom de Charles VII de Naples et Charles V de Sicile. Dès lors, lui et ses descendants vont régner sur le Royaume des Deux-Siciles jusqu’en 1860.

A noter la période napoléonienne où l’Empereur des Français Napoléon crée pour son frère Joseph le Royaume de Naples (1806-1808) avant de le donner à son beau-frère Joachim Murat (1808-1815). La Sicile ayant échappé aux Français, la cour des Bourbons de Naples s’installe à Palerme et l’érige en Royaume. Lors du Congrès de Vienne en 1815, le Royaume des Deux-Siciles est de nouveau reformé sous l’autorité du Roi Ferdinand Ier de Bourbon-Naples.

Les royalistes napolitains (1860-1946)

François II de Bourbon-Siciles

Le 13 février 1861, après 4 mois de siège, la ville de Gaeta se rend aux Chemises Rouges de Giuseppe Garibaldi, ce carbonaro qui luttait pour l’unification de l’Italie au nom de la Maison de Savoie. Le Roi François II (1836-1894) et son épouse la Reine Marie Sophie de Wittelsbach (1841-1925), la famille royale prennent le chemin de l’exil en Autriche, en France (Napoléon III songea à eux brièvement pour le trône mexicain tout en interdisant aux Princes Murat de prétendre au trône napolitain) ou encore à Rome où le Pape mis à leur disposition le Palais du Quirinal, refusant de reconnaître Victor-Emmanuel II de Savoie comme souverain de l’Italie. Les Bourbons Deux-Siciles gardaient encore des partisans qui avaient mal accepté l’unification forcée et la Reine Marie-Sophie restait l’âme du mouvement royaliste. Nul n’avait oublié son courage durant le siège de Gaeta et la sœur de l’Impératrice Elizabeth de Bavière (Sissi) y gagna d’ailleurs le surnom de « Reine guerrière » (Marcel Proust lui rendit même hommage). Lors de l’invasion de Rome en 1870, on trouva des royalistes napolitains venus défendre le pape.

On dit que la Reine fut le bras armé de l’assassin qui mit fin brutalement au règne d’Humbert Ier de Savoie en 1900 (bien que cela n’ait jamais été prouvé). On voit encore l’ex-souveraine rallier ses partisans aux Empires Centraux en espérant que leur victoire remettra sa famille sur le trône de Naples (elle sera accusée d’espionnage et d’activités de sabotage). A sa mort en 1925, le mouvement royaliste semble être en léthargie. A la mort du Prince Alphonse (1934), héritier au trône, la famille exilée est secouée par une crise de succession (Querelle dynastique des Bourbons- Siciles). L’idée d’une Italie unifiée a été finalement acceptée par les royalistes napolitains lors du Concordat (accord de Latran en 1929 entre le Vatican et l’État italien fasciste de Mussolini) et l’absence des membres de la famille royale sur le sol italien ne permet pas au mouvement royaliste de pérenniser.

Expédition des Milles

Malgré le titre de Prince de Naples donné à la naissance du Prince Victor Emmanuel III (1869), Naples demeure hostile aux Savoie. Les provinces du Sud sont pauvres et contrastent avec celles du Nord plus riches industriellement, la corruption est très développée (camora, mafia). Il n’est donc pas étonnant que certains royalistes aient rejoint les Chemises Noires de Mussolini. En retour et dès qu’il fut au pouvoir, le Duce favorisa les emplois dans la ville en orchestrant de grands travaux de réaménagement urbain.

A noter également que les nazis pensèrent un moment séparer l’Italie en deux avec au Nord les Savoie et au Sud un royaume que l’on aurait donné au Prince Joachim Murat (qui refusa tout net cette proposition).

A la fin de la guerre et la chute de la Monarchie (1946) le séparatisme napolitain refait surface et avec lui le royalisme napolitain qui n’arrive pas pourtant à attirer les foules.

Le Mouvement Neoborbonico

Fondations du Mouvement NeoBorbonico

Il faut attendre le 17 septembre 1993 devant 300 personnes pour que naisse le mouvement royaliste Néoborbonici dans la ville de Borgo Marinaro (date symbolique puisqu'elle coïncide avec l'entrée des troupes de Garibaldi à Naples en 1861).

Le même jour, le prétendant au trône Ferdinand de Bourbon–Siciles était en visite officielle à Naples accueillis par des centaines de royalistes napolitains qui pour l’occasion avait ressorti les drapeaux du royaume des Deux-Siciles. Le baptême politique du mouvement royaliste aura lieu le 14 février 1994 avec des milliers de royalistes rassemblés à Naples pour l’arrivée du Prince Charles de Bourbon- Siciles, fils de Ferdinand. Lors du G7 organisé dans la ville la même année, le mouvement envoit une lettre de protestation aux Présidents étrangers et au Président du Conseil pour lui reprocher l’utilisation des Palais Royaux sans rendre hommage à la famille royale et de dénoncer du même coup l’annexion du Royaume par l’Italie. Les manifestations du mouvement rassembleront encore quelques milliers de partisans en septembre et en décembre. Enfin le Mouvement se dote d’un journal officiel dit « des Deux-Siciles ».

Le 18 mai 1995, lors du match Milan–Naples, 20 000 drapeaux de l’ancien royaume sont déployés dans le stade qui accueille la rencontre. Il récidive l’année suivante (en février) lors du match entre la Juventus et Milan.

Royalistes napolitains

Le mouvement royaliste organise plusieurs fois dans l’année des manifestations en faveur de la Maison Royale des Deux-Siciles et notamment celle du 14 mars (chute de Gaeta) et celle du 27 décembre qui commémore la mort du Roi François II. Le Mouvement s’est également spécialisé dans l’organisation d’expositions sur l’histoire du Royaume et de sa famille royale.

En décembre 2000, le mouvement royaliste a déposé une plainte contre la famille royale de Savoie auprès de la Cour des Droits de l’homme à Strasbourg « pour qu’il juge la famille de Savoie sur les crimes commis en leur nom dans le Sud de l’Italie ». plainte qui n’a pas abouti.

Le 7 juillet 2001, le Prince Charles de Bourbon- Siciles a présidé un repas avec le mouvement et ses membres (officialisant ainsi son soutien au mouvement) puis quelques jours plus tard alors que le Prince Murat était en visite à Naples, les royalistes ont offert au descendant du Maréchal d’Empire un livre sur « la véritable histoire du Royaume des Deux-Siciles ».

Le mouvement s’est également illustré dans une campagne en faveur de l’Euro « afin de faire disparaître la lire italienne, symbole de l’unité et de la dégradation de l’économie dans le Sud ». Il dénonce l'annexion comme " un génocide social et culturel"

Affiche contre le 150ième anniversaire de l'unité italienne

Du 23 au 27 mars 2003, le mouvement royaliste a organisé des manifestations journalières (qui ont réunis des centaines de partisans) contre la présence de la famille royale de Savoie à Naples. Des drapeaux ont été déployés dans toute la ville et la police a du s’interposer entre partisans des deux camps.

Le mouvement est dirigé par Gennaro de Crescenzo (Président), Vincenzo Guli (Vice Président) et Salvatore Lanza (Secrétaire Général). Il soutient les prétentions du Duc de Castro, le Prince Charles de Bourbon- Siciles. Il participe aux élections locales sous les couleurs du Parti du Sud et obtiennent moins d’1% des voix (élections européennes 2009). Le 16 janvier 2010, le mouvement s’est associé à la création d’un Parlement du Sud qui se veut « une initiative de caractère civico-culturel afin que celui-ci débatte des nombreux problèmes irrésolus par le gouvernement républicain dans le Sud de l’Italie ».

Manifestation organisée par le mouvement neoborbonici

Le Mouvement Neoborbonico a son siège à Naples et deux succursales à Rome et Milan. Divisé en 29 délégations en Italie, il compte également 2 autres délégations en Amérique du Sud.

Liens externes

  • [1] : Site du Mouvement Neoborbonico (It.)
  • [2] : Site de la Maison Royale des Deux-Siciles (It.)
  • [3] : Histoire de la famille royale des Deux-Siciles (Angl.)
  • [4] : Site du Parti du Sud (It.)
  • [5] : Vidéo sur le Mouvement Neoborbonico (it.)
  • [6] : Page Facebook du Mouvement Neoborbonico (It.)