Dévotion au Sacré-Coeur de Jésus

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Cette dévotion est des points fondamentaux de l’espérance des royalistes providentialistes. Si les analyses qui lui sont consacrées insistent à bon droit sur le rôle joué par la religieuse visitandine Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) , ses fondements en sont plus anciens et sa postérité plus étendue .

La dévotion des cordicoles avant Marguerite-Marie

Les adeptes de la vénération du Cœur de Jésus ou cordicoles reconnaisesnt en la bienheureuses moniale Gertrude de Helfta en saxe (1256-1301/1302) la première théologienne du Cœur de Jésus. La famille royale de France commença aussi à y jouer un rôle avec la fille de Louis XI Jeanne de Valois (1464-1505) femme répudiée de Louis XII qui, dans la fondation qu’elle fit de l’ordre de l’Annonciade n’y oublia pas la dévotion au Sacré-Cœur . la consécration, le 10 février 1638, de la France à la Vierge Marie par le roi Louis XIII (vœu de Louis XIII) ouvrit à notre pays une éblouissante période spirituelle dans la ligne de la contre-reforme Parmi les voyantes qui ont annoncé à l'avance la naissance prochaine d'un dauphin, le futur Louis XIV.celui à qui Marguerite-Marie allait tant demander ; Marguerite Parigot, en religion Sœur Marguerite du Saint-Sacrement (1619-1648). Jena-Eudes(1601-1680) publie en 1648 sa Dévotion au très Saint Cœur et au très sacré Nom de la Bienheureuse Vierge Marie dont on connait l’importance qu’elle aura pour les Vendéens lors des guerres de Vendée un peu moins d’un siècle et demi plus tard.

Marguerite-Marie, la sainte du Sacré-Cœur.

Marguerite-Marie qui est née à Autun le 22 juillet 1647 entre au monastère de la Visitation à Paray-le-Monial le 20 juin 1671. Le 17 juin 1689 , la Visitandine reçoit du Sacré-Cœur le message suivant : Fais savoir au Fils aîné de mon sacré CœurLlouis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu'il fera de lui-même à mon Cœur adorable, qui veut triompher du sien, et par son entremise, de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint dans ses étendards et gravé dans ses armes, pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis, en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes, pour le rendre victorieux de tous les ennemis de la sainte Eglise. Marguerite-Marie reviendra le 15 septembre de la même année dans une lettre au pere Croiset , collègue de son directeur de conscience , le Père de La Colombière, sur les avantages que le roi de France pourrait obtenir du Sacré-Cœur s’il se soumettait à Sa volonté : je vous avoue qu'il me semble que cette dévotion servirait d'une grande protection à la personne de notre roi et pourrait bien donner d'heureux succès à ses armes et lui procurer de grandes victoires. Mais ce n'est pas à moi de dire cela : il faut laisser agir la puissance de cet adorable Cœur. Un peu plus d’un an après ces événements, Marguerite-Marie rendait son âme à Dieu. Soit que le confesseur du roi Louis XIV, le Pére Lachaise ne transmit pas le message, soit que le roi ne souhaita pas y déferer , le Sacré-Cœur ne « régna «  pas dans les « palais royaux »en France. Pourtant le roi de France n’était pas indifférent à cette dévotion puisqu’ilavait donné à Jean- Eudes 14.000 livres aux fins de construire à Caen de la première église érigée au Sacré-Coeur. Le règne suivant , Marie Leczinska, épouse de Louis XV, appuya la demande d’instauration une fête officielle du Sacré- Cœur, avec messe propre, fut obtenue.

La Révolution française et les aléas de la demande du Sacré-Coeur

Très étrangement , ce fut le 17 juin 1679, soit un siècle jour après jour la demande transmise par Marguerite-Marie que , à la demande de l’Abbé Sieyes, les Etats-généraux se proclamèrent Assemblée nationale ; la révolution ( pacifique) était faite … Ce n’est qu’une fois que les événements révolutionnaires aient commencé que le roi Louis XVI fit sa consécration personnelle au Sacré-Cœur mais il était malheureusement hors de ses possibilités de faire alors apposer le Sacré-Cœur sur les insignes nationaux. A en croire une des visions reçues Marie-Julie Jahenny en 1877 ; le Ciel aurait pourtant agréé cette consécration d’un roi qui n’était plus guère libre de ces mouvements .

Une nouvelle demande inaboutie, et non authentifiée à ce jour par l’Eglise, celle de Claire Ferchaud (1896-1972) au président de la République Poincaré

Datée du 16 janvier 1916, en pleine guerre mondiale, donc, elle reprend ce que Marguerite-Marie avait transmis mais cette fois c’est au président de la République qu’il est déclaré « … Jésus veut sauver la France et les Alliés, et c’est par vous, Monsieur le Président que le Ciel veut agir, si vous êtes docile à la voix divine’ . Mais le président Poincaré ne bougea pas. Le 7 mai 1917, Claire reformula sa demande auprès de quatorze généraux d’armée afin que l'image du Sacré-Cœur, signe d'espérance et de salut, brille officiellement sur nos couleurs nationales … La réponse ne fut qu’individuelle mais atteint une ampleur suffisante pour qu'une circulaire du ministère de la Guerre du 6 août 1917 en interdise l’apposition sur les tenues et étendards.

La réponse à une des demandes du Sacré-Cœur : La basilique du Sacré-Cœur à Montmartre.

Le 2 décembre 1870 ce fut la bataille de Loigny contre les prussiens . Partis de Patay , à peu de distance au nord-ouest d’Orléans , le général Gaston de Sonis (1825-1887) et le colonel de Charette à la tête des Volontaires de l'Ouest, placent le Sacré-Cœur au cœur de la mélée en l’apposant sur leurs uniformes et étendarts. Une étape supplémentaire fut franchie début 1871 avec le « Vœu national au Sacré-Cœur de Jésus pour obtenir la délivrance du Souverain Pontife et le salut de la France. Nous promettons … de contribuer selon nos moyens à l'érection, à Paris, d'une église consacrée au Sacré Cœur de Jésus, érection qui sera demandée à l'autorité ecclésiastique compétente. » La basilique du Sacré-Cœur sera consacrée en 1919. Pour autant, la tumultueuse histoire des relations du Sacré-Coeur avec la France n'était pas terminée... ni peut-être même apaisée. Le 21 juin 1923 , la Sœur Marie de Jésus, religieuse de la Congrégation Notre-Dame (chanoinesses de Saint-Augustin) au Couvent des Oiseaux à Paris reçoit confirmation des demandes antérieures adressées à Marguerite-Marie« La France est toujours bien chère à mon divin Cœur, et elle lui sera consacrée. Mais il faut que ce soit le Roi lui-même qui consacre sa personne, sa famille et tout son royaume à mon divin Cœur; et qu'il lui fasse, comme je t'ai déjà dit, élever un autel comme on en a élevé un en l'honneur de la Sainte Vierge. Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu'elle sera consacrée à mon divin Cœur.

Bibliographie

[ M. de la Franquerie, Le Sacré-Cœur et la France, Montsurs, Ed. Résiac, 1988. [Ascendances davidiques des Rois de France et leur parenté avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, Marie et Joseph” par Monsieur le Marquis de la Franquerie.

Liens externes

  • [1] : La dévotion au Sacré-Cœur, résumé historique et théologique (Etude irremplaçable).
  • [2] : Demande du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie.
  • [3] : le Sacré-Cœur de Jésus et la France. Claire Ferchaud (1896-1972).
  • [4] : Texte du vœu du roi Louis XVI.
  • [5] : Biographie de Claire Ferchaud.