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C’est en rejoignant les rangs de la [[Nouvelle action royaliste]] (NAR), plongé dans la lecture de « Mémoires d’exil et de combat » qui décrivait l’adhésion du prétendant au trône à un monarchisme social et humain, que Stéphane Bern acquiert l’idée que le comte de Paris, [[Henri VI]] d’Orléans est le seul homme à incarner l’histoire de France  et son héritage légitime. Après un rendez-vous avec le prince le 30 décembre 1983, où il avoue avoir été captivé par son regard bleu azur, Stéphane Bern décide de créer en avril 1984 une association dont l’objet serait « d’entretenir et de développer des liens affectifs unissant les fidèles de la famille aux princes et aux princesses de leur cœur ».
C’est en rejoignant les rangs de la [[Nouvelle action royaliste]] (NAR), plongé dans la lecture de « Mémoires d’exil et de combat » qui décrivait l’adhésion du prétendant au trône à un monarchisme social et humain, que Stéphane Bern acquiert l’idée que le comte de Paris, [[Henri VI]] d’Orléans est le seul homme à incarner l’histoire de France  et son héritage légitime. Après un rendez-vous avec le prince le 30 décembre 1983, où il avoue avoir été captivé par son regard bleu azur, Stéphane Bern décide de créer en avril 1984 une association dont l’objet serait « ''d’entretenir et de développer des liens affectifs unissant les fidèles de la famille aux princes et aux princesses de leur cœur'' ».


Il a alors à peine 20 ans et un avenir prometteur.  
Il a alors à peine 20 ans et un avenir prometteur.  


Dans la foulée, il fut présenté au [[Henri VII | comte de Clermont]] et à Madame, la comtesse de Paris qui ne lui accorda que peu d’attention lors de l’entretien, lâchant dans un soupir ennuyé : « mon pauvre ami, vous voulez donc vous intéresser à nous ? Quelle drôle d’idée ! Autant vous prévenir : vous n’arriverez à rien. Mon mari, mon fils, mon petit-fils, ils ne feront jamais rien de décisif. Ce sont des Orléans, monsieur cela veut tout dire ! »
Dans la foulée, il fut présenté au [[Henri VII | comte de Clermont]] et à Madame, la comtesse de Paris qui ne lui accorda que peu d’attention lors de l’entretien, lâchant dans un soupir ennuyé :  "''mon pauvre ami, vous voulez donc vous intéresser à nous ? Quelle drôle d’idée ! Autant vous prévenir : vous n’arriverez à rien. Mon mari, mon fils, mon petit-fils, ils ne feront jamais rien de décisif. Ce sont des Orléans, monsieur cela veut tout dire ! '' ".


==Alliance royale==
==Alliance royale==


Dans la profession de foi de son premier bulletin de novembre 1984, Stéphane Bern annonce la couleur. Le bulletin autant que l’association seront apolitiques « s’inscrivant dans la réconciliation des français avec la tradition capétienne » (..) et de jouer « son rôle au service du Prince et de la maison royale de France. Une naissance qui ne passa pas inaperçu dans la presse régionale ou nationale et qui lui accorda plusieurs manchettes. De l’''Est Républicain'' au ''Monde'' en passant par le magazine ''VSD''.
Dans la profession de foi de son premier bulletin de novembre 1984, Stéphane Bern annonce la couleur. Le bulletin autant que l’association seront apolitiques « ''s’inscrivant dans la réconciliation des Français avec la tradition capétienne'' » (..) et de jouer « ''son rôle au service du Prince et de la maison royale de France''". Une naissance qui ne passa pas inaperçu dans la presse régionale ou nationale et qui lui accorda plusieurs manchettes. De l’''Est Républicain'' au ''Monde'' en passant par le magazine ''VSD''.


[[Fichier:12932597 601546613335966 5065993513610042905 n.jpg|200px|thumb|right|Alliance royale, numéro consacré aux perspectives de retour de la monarchie]]  
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Mais aussi des débuts agités qui se transformèrent polémiques en dépit des soutiens affichés de la jeune Nouvelle Action Royaliste, mouvement créé après une scission avec l’Action française et proche de ces considérations sociales, chères au comte de Paris. Ainsi, le logo de « Alliance royale », une couronne royale, déplut fortement à l’entourage du comte de Paris et Stéphane Bern dut y renoncer rapidement au bout d’un an de parution, remplacé par une fleur de lys avant que celui-ci ne disparaisse à ton tour définitivement en 1992. Des articles reçurent l’adhésion de nombreux royalistes, ses contributeurs étaient bénévoles mais l’entourage du prince devint de plus en plus méfiant face à ce bulletin dont la parution fut assez aléatoire. Ainsi de 6 numéros en 1986, « Alliance royale » maintint 5 numéros en 1987 et 1988 avant de décliner lentement avec 2 numéros en 1990 et 1991. Malgré un certain regain en 1992 (5 numéros de nouveau), l’AMF n’édita plus qu’un seul numéro en 1997.  
Mais aussi des débuts agités qui se transformèrent en polémiques en dépit des soutiens affichés de la jeune Nouvelle Action Royaliste, proche de ces considérations sociales, chères au comte de Paris. Ainsi, le logo de « Alliance royale », une couronne royale, déplut fortement à l’entourage du comte de Paris et Stéphane Bern dut y renoncer rapidement au bout d’un an de parution, remplacé par une fleur de lys avant que celui-ci ne disparaisse à ton tour définitivement en 1992. Des articles reçurent l’adhésion de nombreux royalistes, ses contributeurs étaient tous bénévoles mais l’entourage du prince devint de plus en plus méfiant face à ce bulletin dont la parution fut assez aléatoire. Ainsi de 6 numéros en 1986, « Alliance royale » maintint 5 numéros en 1987 et 1988 avant de décliner lentement avec 2 numéros en 1990 et 1991. Malgré un certain regain en 1992 (5 numéros de nouveau), l’AMF n’édita plus qu’un seul numéro en 1997.  


Le comité de rédaction fut en constant renouvellement avec, au départ un Stéphane Bern qui commençait à embrasser sa carrière de journaliste et qui dut néanmoins s’en justifier dans un éditorial. Rédacteur en chef du magazine ''Dynastie'', il entre en 1987 à « ''Voici'' » puis à « ''Jours de France'' » un an plus tard. Restant président de l’association et directeur de la publication, c’est l’écrivain-historien [[Philippe Delorme]] qui entre  janvier 1990 et janvier 1992 assurera la rédaction du bulletin ; Stéphane Bern ne souhaitant pas cumuler celle de  « Alliance royale » et celle de « ''Dynastie'' ».
Le comité de rédaction fut en constant renouvellement avec, au départ un Stéphane Bern qui commençait à embrasser sa carrière de journaliste et qui dut néanmoins s’en justifier dans un éditorial. Rédacteur en chef du magazine ''Dynastie'', il entre en 1987 à « ''Voici'' » puis à « ''Jours de France'' » un an plus tard. Restant président de l’association et directeur de la publication, c’est l’écrivain-historien [[Philippe Delorme]] qui entre  janvier 1990 et janvier 1992 assurera la rédaction du bulletin ; Stéphane Bern ne souhaitant pas cumuler celle de  « Alliance royale » et celle de « ''Dynastie'' ».
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Le bulletin reste tout au long de sa parution, une mine d’informations sur les activités de la famille royale de France et relaye scrupuleusement toutes les actions, pensées et points de vue politiques du comte de Paris. Entre annonces du Gotha, reportages sur les divers anniversaires et mariages de la famille d’Orléans (on suit le duc de Vendôme sur une décennie) ou encore politique, le bulletin devient peu à peu la voix officielle du prétendant et ses droits au trône. Une voix pour lequel le comte de Paris mettra rapidement des limites afin qu’elle ne devienne pas un énième groupement royaliste (lettre du 3 décembre 1984). « Alliance royale » se veut informative, suit Henri d’Orléans dans tous ses déplacements de la France au Québec ou historique, en devenant le témoin journalier du millénaire capétien. Quand il ne produit pas une bibliothèque de références sur la tentative de restauration de la monarchie par le général de Gaulle. Pour les royalistes (en 1989,67% se réclamaient des Orléans), « Alliance royale » porte le monarchisme à travers ses 12 pages et « couronne parfaitement la démocratie ». Un des crédos avoué de Stéphane Bern depuis l’âge de 17 ans.
Le bulletin reste tout au long de sa parution, une mine d’informations sur les activités de la famille royale de France et relaye scrupuleusement toutes les actions, pensées et points de vue politiques du comte de Paris. Entre annonces du Gotha, reportages sur les divers anniversaires et mariages de la famille d’Orléans (on suit le duc de Vendôme sur une décennie) ou encore politique, le bulletin devient peu à peu la voix officielle du prétendant et ses droits au trône. Une voix pour lequel le comte de Paris mettra rapidement des limites afin qu’elle ne devienne pas un énième groupement royaliste (lettre du 3 décembre 1984). « Alliance royale » se veut informative, suit Henri d’Orléans dans tous ses déplacements de la France au Québec ou historique, en devenant le témoin journalier du millénaire capétien. Quand il ne produit pas une bibliothèque de références sur la tentative de restauration de la monarchie par le général de Gaulle. Pour les royalistes (en 1989, 67% se réclamaient des Orléans), « Alliance royale » porte le monarchisme à travers ses 12 pages et « ''couronne parfaitement la démocratie'' ». Un des crédos avoué de Stéphane Bern depuis l’âge de 17 ans.


==Fin d'une aventure==
==Fin d'une aventure==

Dernière version du 25 mars 2023 à 13:55

L’Alliance royale, un bulletin monarchiste au service de la Maison d’Orléans.

Bien avant d’être le présentateur connu de « Secret d’histoire » ou le « Fou du roi » sur France inter, le journaliste Stéphane Bern fut également le secrétaire de feu le comte de Paris et Président de l’Association des Amis de la maison de France (AAMF), qui éditait un bulletin au titre évocateur : "Alliance royale".

Rencontre avec le comte de Paris

Premier numéro de l'Alliance royale

C’est en rejoignant les rangs de la Nouvelle action royaliste (NAR), plongé dans la lecture de « Mémoires d’exil et de combat » qui décrivait l’adhésion du prétendant au trône à un monarchisme social et humain, que Stéphane Bern acquiert l’idée que le comte de Paris, Henri VI d’Orléans est le seul homme à incarner l’histoire de France et son héritage légitime. Après un rendez-vous avec le prince le 30 décembre 1983, où il avoue avoir été captivé par son regard bleu azur, Stéphane Bern décide de créer en avril 1984 une association dont l’objet serait « d’entretenir et de développer des liens affectifs unissant les fidèles de la famille aux princes et aux princesses de leur cœur ».

Il a alors à peine 20 ans et un avenir prometteur.

Dans la foulée, il fut présenté au comte de Clermont et à Madame, la comtesse de Paris qui ne lui accorda que peu d’attention lors de l’entretien, lâchant dans un soupir ennuyé : "mon pauvre ami, vous voulez donc vous intéresser à nous ? Quelle drôle d’idée ! Autant vous prévenir : vous n’arriverez à rien. Mon mari, mon fils, mon petit-fils, ils ne feront jamais rien de décisif. Ce sont des Orléans, monsieur cela veut tout dire ! ".

Alliance royale

Dans la profession de foi de son premier bulletin de novembre 1984, Stéphane Bern annonce la couleur. Le bulletin autant que l’association seront apolitiques « s’inscrivant dans la réconciliation des Français avec la tradition capétienne » (..) et de jouer « son rôle au service du Prince et de la maison royale de France". Une naissance qui ne passa pas inaperçu dans la presse régionale ou nationale et qui lui accorda plusieurs manchettes. De l’Est Républicain au Monde en passant par le magazine VSD.

Alliance royale, numéro consacré aux perspectives de retour de la monarchie

Mais aussi des débuts agités qui se transformèrent en polémiques en dépit des soutiens affichés de la jeune Nouvelle Action Royaliste, proche de ces considérations sociales, chères au comte de Paris. Ainsi, le logo de « Alliance royale », une couronne royale, déplut fortement à l’entourage du comte de Paris et Stéphane Bern dut y renoncer rapidement au bout d’un an de parution, remplacé par une fleur de lys avant que celui-ci ne disparaisse à ton tour définitivement en 1992. Des articles reçurent l’adhésion de nombreux royalistes, ses contributeurs étaient tous bénévoles mais l’entourage du prince devint de plus en plus méfiant face à ce bulletin dont la parution fut assez aléatoire. Ainsi de 6 numéros en 1986, « Alliance royale » maintint 5 numéros en 1987 et 1988 avant de décliner lentement avec 2 numéros en 1990 et 1991. Malgré un certain regain en 1992 (5 numéros de nouveau), l’AMF n’édita plus qu’un seul numéro en 1997.

Le comité de rédaction fut en constant renouvellement avec, au départ un Stéphane Bern qui commençait à embrasser sa carrière de journaliste et qui dut néanmoins s’en justifier dans un éditorial. Rédacteur en chef du magazine Dynastie, il entre en 1987 à « Voici » puis à « Jours de France » un an plus tard. Restant président de l’association et directeur de la publication, c’est l’écrivain-historien Philippe Delorme qui entre janvier 1990 et janvier 1992 assurera la rédaction du bulletin ; Stéphane Bern ne souhaitant pas cumuler celle de « Alliance royale » et celle de « Dynastie ».

Alliance royale, numéro sur le millénaire capétien

Le bulletin reste tout au long de sa parution, une mine d’informations sur les activités de la famille royale de France et relaye scrupuleusement toutes les actions, pensées et points de vue politiques du comte de Paris. Entre annonces du Gotha, reportages sur les divers anniversaires et mariages de la famille d’Orléans (on suit le duc de Vendôme sur une décennie) ou encore politique, le bulletin devient peu à peu la voix officielle du prétendant et ses droits au trône. Une voix pour lequel le comte de Paris mettra rapidement des limites afin qu’elle ne devienne pas un énième groupement royaliste (lettre du 3 décembre 1984). « Alliance royale » se veut informative, suit Henri d’Orléans dans tous ses déplacements de la France au Québec ou historique, en devenant le témoin journalier du millénaire capétien. Quand il ne produit pas une bibliothèque de références sur la tentative de restauration de la monarchie par le général de Gaulle. Pour les royalistes (en 1989, 67% se réclamaient des Orléans), « Alliance royale » porte le monarchisme à travers ses 12 pages et « couronne parfaitement la démocratie ». Un des crédos avoué de Stéphane Bern depuis l’âge de 17 ans.

Fin d'une aventure

Les années passent et les relations entre le comte de Paris et Stéphane Bern vont se crisper au début des années 1990. L’association met de plus en plus de distance avec la famille des Orléans. Ses soutiens de la NAR commencent à déserter la publication qui ne respecte plus sa ligne éditoriale de base et qui se désespèrent désormais dans le numéro 37 (1995) de « la raréfaction des articles consacrés à la maison de France (..) qui ont cessé d’intéresser les médias ». Officiant désormais sur Europe 1 (avant de rejoindre RTL), Stéphane Bern annonce en 1997 sa démission de son poste de l’AMF (il sera remplacé par Karl Fournier bien connu des lecteurs de la NAR) puis ralliera ultérieurement le duc d’Anjou, Louis XX-Alphonse de Bourbon (qu’il qualifiera dans une interview à Libération de mai 2000, « de jeune prince espagnols ni prétentieux, ni prétendant », mais qui au moins incarne « quelque chose de grand, d'éternel et de magique »), tout en gardant d’excellents contacts avec la maison de France (notamment avec Jean de France). Encore aujourd’hui et avec une certaine passion qui ne se dément pas, au delà de toute querelle dynastique.

Numéro de Cent pour cent

Un nouveau bulletin, intitulé « Cent pour Cent royal » (en couleur de 4 pages en lieu et place du noir et blanc d’origine) est créé en octobre de la même année mais ne sortira que 6 numéros, entre la date de sa fondation et 1999. Il n’atteindra pas la qualité de suivi des précédents numéros mais continue de publier les déclarations du comte de Paris comme ses positions anti-européennes par exemple.

La ralliement de Stéphane Bern à la branche légitimiste fut promptement condamné par la Nouvelle action royaliste dans son numéro 738 de 1999 comme certaines de ses indiscrétions sur la maison d'Orléans entraînant son exclusion du mouvement dont il était adhérent depuis 18 ans. Un coup dur pour les partisans du comte de Paris qui ne comprirent pas cette position alors que ce dernier avait fustigé auparavant les prétentions du duc de Cadix dans un long éditorial de son numéro 14 accompagné d’une pertinente analyse de l’historien Philippe Delorme sur le sujet. Le comte de Paris avait réclamé que l’Association des Amis de la maison de France fut, quant à elle, rebaptisée en Association « Les amis de la Famille royale de France » le 7 novembre 1998.

Le 9 juin 1999, Henri d’Orléans décède. Avec sa disparition, paraît le dernier numéro héritier de « L'Alliance royale » et annonce la fin d’une aventure. Une histoire qui aura marqué durant 15 ans le monarchisme français et qui attend encore qu'elle connaisse un second souffle de vie.