Mouvement légitimiste Hongrois

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Mouvement légitimiste Hongrois (Legitimista Párt)

Mouvement monarchiste hongrois de 1918 à 1945 qui lutta pour la restauration du Roi Charles Ier d'Autriche Hongrie. Interdit dès 1945 avec l'invasion soviétique, il maintint en exil ses activités durant le régime communiste. A la chute du régime en 1990, le mouvement légitimiste a refait son retour en Hongrie. Il demeure cependant un mouvement politique mineur au sein de la politique hongroise et n'a pas de vitrine officielle.

Chute de la monarchie en Hongrie

En Novembre 1916, la mort de François Joseph d’Autriche (François II de Hongrie) propulse sur le trône Austro- Hongrois, l’Archiduc Charles Ier de Habsbourg- Lorraine. L’avènement de Charles est prometteur pour la Hongrie qui pleure encore la mort de l’Impératrice Elizabeth. Charles se veut réformateur en cette guerre mondiale. Certains députés veulent aller très vite dans les réformes comme le Comte Mihaly Karolyi Von Nagykarolyi (1875-1955). Le Comte propose la création d’une arme hongroise séparée ce que refuse catégoriquement le Premier Ministre Hongrois, le Comte Istvan Tisza (16 Décembre). Il est vrai que les deux hommes ne s’aiment guère. Karolyi était un partisan de l’Archiduc François- Ferdinand ce que n’était pas le Comte Tisza. Le Premier Ministre de Hongrie n’avait pas pardonné qu’en échange de sa libération des geôles françaises au début de la guerre, il avait négocié celle-ci en promettant de convaincre les autorités de son pays de se retirer du conflit.

Pour l’heure, il y’a plus urgent . Le 21 Décembre, le Comte Czernin a été nommé Premier Ministre de l’Empire et il faut préparer les fêtes du couronnement. Le 28 Décembre, l’Impératrice Zita de Bourbon Parme, du Prince héritier Othon, de la dame d’honneur de l’Impératrice la Princesse Esterhazy- Andrassy arrivent à 11 heures dans la salle du trône suivi de Charles pour recevoir les hommages des magnats. Le 30, à 9 heures, le Roy Charles IV de Hongrie ( et III de Bohème) entrent à l’Eglise Matthias. Le Palatin Tisza ( bien que le siège soit réservé aux catholiques, le Premier Ministre Hongrois étant calviniste s’était fait nommé à ce poste) et le Primat de Hongrie le couronne Roy.

Les festivités sont vite écourtées par les combats sur le front et les tentatives de paix séparées de l’Empereur ne changent pas le visage de cette guerre mondiale (la tentative a échoué car Clemenceau détestait les autrichiens du fait que son frère s’était marié à une juive autrichienne, la fille de Maurice Szeps, journaliste francophile dont Rodolphe fut l’émule) . L’omniprésence de Tisza dans les affaires politiques irrite l’Empereur de plus en plus. Le Premier Ministre est l’objet d’une cabale montée par le Comte Andrassy, le Comte Karolyi (qui a épousé le 7 Novembre 1914 une nièce d’Andrassy, Katalin (1892-1985) et le Comte Albert Apponyi. Le 19 Février 1917, Tisza adresse une lettre de suppliques à Charles. Le 24 Février, Tisza fait approuver pour 10 ans de plus le compromis de 1867 mais le 29 Avril, Charles condamne publiquement l’autocratisme du Palatin. Tandis que les royalistes se déchirent pour l’avenir de la patrie, le leader des Républicains Tchèques Thomas Masaryck arrive le 5 Mai en Russie. Désavoué par l’Empereur, Tisza n’a d’autres issues que de démissionner le 23 Mai suivant. Le 9 Juin, le Comte Moritz Esterhazy (fils de Nicolas, le fondateur du Parti Catholique) , âgé de 36 ans est nommé à la Primature par l’Empereur.

La guerre fatigue la population de l’Empire. Les Républicains inondent le pays de dépêches appelant à l’insurrection et la désertion. A la Hofburg, Charles reçoit la démission d’Esterhazy le 20 Août. Andrassy réclame le poste mais n’a pas la faveur de Czernin qui fait nommer Wekerle à sa place. La situation devient préoccupante quand le Prince Régent de Pologne, le Prince Lubormirski annonce la rupture de ses relations avec l’Empire en Février 1918. Pis, le 14 Avril, Czernin demande à Charles de renoncer au trône après qu’il est appris les tentatives de paix séparées de l’Empereur avec les Alliés et de nommer le Prince Eugène de Habsbourg- Lorraine régent de l’Empire. Son outrecuidance lui vaudra un limogeage immédiat de ses fonctions.

L’Empire vacille. De Budapest à Prague, les Républicains s’agitent et provoquent des émeutes dans les capitales impériales. Le 17 Octobre, Charles IV promulgue un manifeste qui annonce la création de nouveaux territoires, la fédéralisation de l’Empire et la création d’un Conseil National sous la houlette du Père Slovène Koroseç ( dont fera parti un certain Anté Paveliç). Le 21, les députés de la minorité allemande décide de siéger comme non élus de l’Assemblée nationale provisoire de l’Autriche Allemande. Le 25, un Conseil National Révolutionnaire est crée à Budapest. 4 jours plus tard, c’est la diète Croate qui se sépare de l’Autriche (10 heures). A Budapest, le Comte Hadich est nommé Premier Ministre sur la suggestion du Ministre des Affaires Etrangères, le Comte Andrassy. A peine nommé, il réclame la création d’une armée séparée et le commandement de celle-ci au Palatin Joseph d’Autriche. Il s’agit là de sauver l’Empire ou du moins le Royaume de Hongrie. A Prague, les émeutes succèdent aux émeutes. Masaryck et Edouard Benes réclament l’abolition de la monarchie ( le leader réel Tchèque Milan Stefanik est mort en 1913 et réclamait la création d’un Grand Duché de Bohême avec les droits de la Hongrie)


Le 30 Octobre vers 18 heures, des officiers se rassemblent devant l’Hôtel Astoria , siège du Conseil National de Buda et jettent leur rosettes avant de les remplacer par des cocardes rouges. A 21 heures, le Comte Karolyi harangue la foule tandis que l’armée investit les rues aux cris de « Vive la République ». Le lendemain à 3 heures du matin, Charles refuse toujours d’intervenir militairement en Hongrie. A 7 heures, Karolyi apprends par le palatin qu’il est nommé Premier Ministre et Andrassy Ministre des Affaires Etrangères. Karolyi prête serment par téléphone avant de réclamer la démission de l’Empereur. Tisza se rallie à la révolution mais il est assassiné par un groupe d’officiers. A Vienne, la garde impériale hongroise du palais s’enfuit. Charles nomme à contrecoeur l’Amiral Horthy Commandant de la flotte hongroise. A 9 heures, Horthy dissout la flotte sur ordre de l’Empereur. Le 1er Novembre, les ouvriers se mettent en grève Le Palatin Joseph est nommé Régent de Hongrie afin de sauver l’Empire. Le 2 Novembre, Karolyi qui a rejoint les révolutionnaires annonce au Palatin que seule la République ne sera reconnue par le Conseil National Révolutionnaire.

Le 9 Novembre, Vienne est à son tour victime de troubles. Les combats se sont arrêtés sur l front. Le député Viktor Adler réclame l’anschluss (annexion à l’Allemagne) mais pas la république. Le 10 Novembre, le Régent de Pologne libère Pilsudski et le 11 Novembre, c’est un acte d’abdication qui est présenté au Roy mais Zita refuse qu’il le signe. A 13 heures, mort (inespérée) d’Adler ; Pilsudski nommé Chef d’Etat Major en Pologne alors que la Bohême destitue son empereur.



Le12 Novembre, les monarchistes tentent de rétablir l’ordre à Budapest mais la Garde Rouge proclame la république à 16 heures. Les Communistes ont fait leur apparition dans la capitale hongroise. Le 13, le Prince Cardinal Miklos Esterhazy demande à Charles d’abdiquer. Michel Karolyi se présente quant à lui à la délégation Française ulcérée de le voir apparaître en tenue de sport devant elle, le jugeant irresponsable. A Michel s’oppose son frère, Joseph fidèle de Charles qui par royalisme décide de démissionner de son poste de Préfet de Feher. Charles IV qui n’est plus Empereur d’Autriche tente de sauver son trône hongrois. Le 16 Novembre, le Comte Karolyi s’est arrogé les pouvoirs et proclamé la République. Mais ses idées de réformes socialistes se heurtent à la noblesse encore majoritaire au Parlement.

Deux jours plus tard, Charles IV de Hongrie doit s’exiler. La Hongrie s’enfonce dans la crise. Les Bolcheviks ont pris les armes. A leur tête, un jeune instituteur juif du nom de Bela Kun ( né le 20 Février 1886 d’un notaire du nom de Kohn qui s’est margyarisé en Kun et d’une mère protestante). Envoyé comme prisonnier en Oural, déjà influencé par les idées socialistes, c’est dans les camps russes qu’il adhère au communisme. C’est d’ailleurs à Moscou qu’il fonde en Mars 1918, la branche hongroise du Parti Communiste et combat à leurs côtés durant la guerre civile. En Novembre 1918 avec beaucoup d’argent et quelques amis, il arrive à Budapest et commence son travail de propagande. Le 22 Février 1919, la mise à sac du local du journal du Parti Social- Démocrate de Karolyi lui vaut une arrestation. Il restera en prison jusqu’au 21 Mars. Mais les manœuvres militaires des pays de l’Entente (Grande Bretagne, France, Italie) vers la Hongrie font quelque peu peur à Karolyi qui est persuadé que l’on tente de les destituer au profit de l’opposition armée nouvellement constituée par l’Amiral Horthy. Karolyi propose un gouvernement de coalition à Bela Kun et dès lors que toutes les propositions des Bolcheviks sont acceptées, la République du Conseil des Soviets est proclamée le jour même de sa libération.

Bien que Karolyi reste à la présidence de la République, il apparaît que le commissaire aux Affaires Etrangères Bela Kun est réellement aux commandes du pays, rendant directement des comptes à Lénine. Il nationalise les propriétés de la noblesse mais refuse de les redistribuer aux paysans et ce en dépit des ordres du Kremlin. Il transforme les fermes en fermes collectives. Pis, Kun décide de supprimer les impôts dans les campagnes. Une opposition au sein du Parti Social – Démocrate s’organise. Une tentative de coup d’état échoue le 24 Juin et Bela Kun en profite pour commencer une vase épuration. 600 personnes seront exécutées sur les ordres des « Garçons de Lénine » de Tibor Szamuel.

Les armées d’Horthy se rapprochent de Budapest avec dans leurs dos, celles de l’Entente. Le 1er Août 1919, Horthy entre à Budapest assiégée par les Roumains (ils se retireront en Novembre). Le grand frère soviétique n’a pu venir au secours de Bela Kun, trop occuper à contenir les armées blanches. Bela Kun s’enfuit à Vienne puis en Russie ou Lénine lui octroie la direction du Parti Communiste de Crimée. De là, il est renvoyé en Mars 1921 pour conseiller le parti communiste d’Allemagne (K.P.D) qui tente en vain un putsch. Lénine le rendra responsable de cet échec. Revenu en URSS, Bela Kun continuera d’occuper des fonctions au sein du Parti. Mais le 29 Août 1938, accusé de trotskisme, il sera assassiné, son épouse déportée en Sibérie.

Quant à Karolyi destitué, il décèdera en Mars 1955, accusé de trahison.

Tentatives de restauration du Roi Charles IV

En 1920 poussé par le Vatican, Charles revendique son trône ( la Hongrie a proclamé le retour de la monarchie en Mars 1920 mais n’a pas voté le retour de Charles). Aristide Briand (Président du Conseil de France) consulté par le Prince Sixte de Bourbon Parme n’est pas opposé au retour de l’Empereur en Hongrie et le fait savoir …oralement . Charles annonce ses intentions à Horthy (devenu Régent ) en Mai. Déguisé en jardinier, Charles quitte la Suisse. Arrivé en Hongrie, il convoque à 4 heures 30 du matin, le Comte et premier Ministre Paul Teleki. Ce dernier tente de convaincre Charles de renoncer à marcher sur la capitale. Charles décide d’arriver à Budapest sans se faire annoncer. A 6 heures 30, Teleki qui veut devancer le Roy se perd en route. A 14 heures, Charles arrive au palais. Horthy doit s’appuyer sur le Capitaine Gömbes Jakfa (futur premier ministre pro nazi en 1932, assiège le parlement le 1er Mars 1920 ) pour empêcher le Roy de faire avancer ses troupes. Horthy réclame au Roy un titre de Duc et un poste de Chef d’Etat Major. L’entrevue est froide, Horthy avance que la Bohème va attaquer et demande au Roy de se retirer au Palais épiscopal de Szombathely. A peine le Roy partit qu’Horthy téléphone à Teleki et Gömbes, convoque le représentant de France pour lui annoncer que le Roy a renoncé. A 10 heures, le lendemain, Charles doit repartir et arrive à 17 heures en Autriche qui l’expulse vers la Suisse.

Charles n’a pas renoncé pour autant à son trône. En Avril 1921, Charles se prononce ouvertement pour la restauration de la monarchie en Hongrie. Par sécurité, Horthy dissout le corps armé du Colonel Lekàr trop favorable au Roy. Le 13 Octobre, fort des soutiens armés qu’ils lui sont annoncés, Charles approuve un plan armé sur la capitale. Le21 Octobre, à 12 heures 15, un avion immatriculé CH59 décolle et arrive à 16h 20 en Hongrie mais se trompe de lieu de rendez vous (2 heures du lieu prévu, confond feu de pommes de terre des feux du Colonel Lekàr). Le lendemain, Le Roi et la Reine arrivent à 4 heures du matin avec 4 wagons armés. A 13 heures, ils débarquent à Györ. Avertis, le Régent informe la Petite Entente de la restauration de Charles. L’Entente proteste. Le Comte Joseph Karolyi et la garnison de Biske se rallient le Roy qui nomme le Prince István Rakovszky de Nagyrákó et Nagyselmecz (1858-1931).

Le Prince István Rakovszky de Nagyrákó et Nagyselmecz n’est pas un inconnu. En 1895, il participe à la fondation du Parti du peuple catholique dont il devient Vice- Président en 1903 en enfin le leader du parti 3 ans plus tard . Sénateur de 1898 à 1918 puis Député de 1918 à 1926, il soutint le cabinet Tisza mais la chute du gouvernement provoqua aussi celle de on parti. Brièvement arrêté durant le gouvernement communiste de Bela Kun , son mouvement fusionne avec le Parti Social et économique catholique pour former le Parti national chrétien (KNEP). Nommé Président du Parlement le 18 Février 1920, le Prince István Rakovszky de Nagyrákó et Nagyselmecz est un fervent royaliste qui réclame la restauration de la monarchie, s’opposa au Traité de Trianon avant d’être forcé de démissionner de son poste en Juillet 1921.

Le 23 Octobre vers 6 heures du matin, les 1ers coups de feu sont tirés sur le convoi. A Budapest, Gömbes n’arrive pas réunir assez de troupes fidèles au Régent et décide d’armer les étudiants de l’Ecole Supérieure des Ingénieurs. A peine nommé, le Prince Rakovszky Premier Ministre qui demande au Comte Bethlen de démissionner. Le 24 Octobre à 8heures, Charles doit se replier au Château de Tala. Le clergé se rallie immédiatement au Roy. On se bat à Budapest entre partisans du Roy et ceux du Régent. Le 25 octobre, le Château est encerclé par troupes du Régent . Le 26 Octobre, à 6 heures, Charles doit quitter le château et arrive l’abbaye de Tihany. Il y reste protégé par ses troupes. Le 29, il refuse l’acte d’abdication du Régent et une seconde fois le lendemain, arguant du fait qu’il est hongrois de naissance (Prague menace Budapest d’une invasion si les Habsbourg sont restaurés). Le 31, Lékar décide de retirer son soutien au souverain et s’exile à Vienne. Tout est perdu. Charles et Zita doivent revenir en Suisse où le 6 Novembre, ils sont expulsés vers la Turquie et enfin, Gibraltar et Madère le 16 sous la protection du Roy d’Espagne.

En 1922, Charles IV meurt d’une mauvaise pneumonie. Officiellement, la Hongrie est un royaume avec un Régent à sa tête, l’Amiral Horthy un ancien aide de camp de François- Joseph Ier, né un matin de 18 Juin 1868.

Le mouvement légitimiste de 1918 à 1945

Le Prince Rakovszky crée le mouvement monarchiste légitimiste avec le Comte Antal Sigray et Guyla Andrassy. Ce n’est qu’en 1926 qu’il se retirera de la vie politique avant de mourir , âgé de 73 ans.

En Tchécoslovaquie, le Président Benes (qui a succédé à Tomáš Garrigue Masaryk le 14 décembre 1935) mène une politique de conciliation entre les Tchèques et les slovaques sur la base d’un pouvoir fort. Sa présence sur l’échiquier international fait de lui un acteur incontournable de la menace nazie qui pèse sur son pays. Edouard Benes (1884-1948) est un fervent républicain et anti-Habsbourg de surcroît. Il s’oppose violemment à toutes tentatives de restauration de l’Archiduc Othon de Habsbourg en Autriche ou en Hongrie. Preuve en est qu’il prend part aux affaires internes de la Hongrie. Le 6 Août 1919, l’ancien secrétaire d’état monarchiste, Istvan Friedrich, organise un coup d’état peu après la liquidation de la république des Conseils.


L’Archiduc Joseph d’Autriche est alors appelé à la Régence. La Tchécoslovaquie proteste immédiatement d’autant plus que Charles IV revendique publiquement le 14 ses droits au trône de Hongrie. Friedrich est contraint le 15 de remanier son gouvernement et le 23, Joseph d’Autriche doit abdiquer sous la pression internationale (notamment la France). Karoly Huszar est nommé Premier Ministre mais l’arrivée de l’Amiral Horthy au pouvoir redessine de nouveau la carte politique. Les slovaques indépendantistes de Hlinka et la minorité hongroise tchèque sont favorables au coup d’état hongrois. Benes est donc inquiet de la situation et n’a guère d’intérêts que l’Empereur Charles remonte sur le trône. Pis, la Pologne a envisage lors de la proclamation de son royaume de proclamer l’Archiduc Charles- Stéphane d’Autriche (1860-1933) souverain (1916) car il était un polophone avéré et deux de ses filles étaient mariés aux Prince Radziwill et Czartoryski. La fin de la guerre avait fait échoué cette nomination mais le Prince vivait encore ne Pologne un an après. Benes se sentait cerné de toutes parts par des complots monarchistes.

En Hongrie, L’Amiral Horthy a écarté toutes idées de restauration monarchiste dans le pays. Le régime reste toujours celui d’une monarchie et Horthy son régent, mais point de Habsbourg- Lorraine sur le trône. Son alliance avec l’Allemagne lui permet d’acquérir la partie magyar de la Tchécoslovaquie en 1938. Puis deux ans plus tard, c’est la partie hongroise de la Roumanie qui est attribuée au Régent. En remerciement, le Régent accepte de rejoindre en Avril 1941 l’Axe Rome-Berlin, participe de facto à l’invasion de la Yougoslavie avec la Bulgarie. Le Premier Ministre Pal Teleki se suicidera en guise de protestations. Mais l’omniprésence allemande dans les affaires nazies va finir par agacer le Régent qui dès 1942 entame des négociations secrètes avec les Alliés. Hitler est furieux de l’indépendance du Régent. Son fils, Istvan (né en 1904) est nommé Vice- Régent en Janvier 1942. Les monarchistes légitimistes n’apprécient pas cette nomination et suspectent le Régent de vouloir mettre en place une nouvelle dynastie. L’Allemagne se chargera de mettre fin à ce projet.

Le 20 Août 1942, l’avion qu’il pilote se crash mystérieusement au dessus du front. A un Istvan Horthy succédera son frère Miklos (1907-1993) farouchement anti-nazi. Puisque la mort du Vice –régent ne stoppe pas les négociations secrètes du Régent Horthy, les allemands enlèveront Miklos le 15 Octobre 1944. En Hongrie, les nazis savent qu’ils peuvent compter sur le Parti des Croix fléchés de Ferenc Szalasi (né le 6 Janvier 1897). Szalasi était un ultra nationaliste qui rêvait de recréer la Grande Hongrie amputée par le Traité de Trianon en 1920. En 1935, il avait fondé le Parti de l’Héritage National qui fut bientôt interdit par le gouvernement. Deux ans plus tard, il fonde le Parti National- Socialiste Hongrois qui attire les classes populaires. Après l’Anschluss de 1938, il devient plus virulent et fait l’objet d’une arrestation. Elu leader du Parti des Croix Fléchées, il obtient 30 sièges au parlement lors des élections de 1939. Relâché dès 1940, le Premier Ministre Pal Teleki interdit les Croix Fléchées. Mais l’alliance avec l’Allemagne le remet en place sur la scène politique même si à Berlin, certaines officines s’élèvent contre ce soutien car le peu d’enthousiasme anti sémitique des croix Fléchées fait peine à voir. En Mars 1944, le Premier Ministre pro- nazi Döme Sztojay légalisera le Parti de Szalasi.

Horthy doit se démettre de ses fonctions le 16 Octobre en échange de la libération de son fils et placé en résidence surveillée (libéré par les Américains qui le maintiennent en détention, il sera libéré quelques mois plus tard et autorisé à s’exiler. Il meurt en 1957 à Estoril). Szalasi est nommé Premier Ministre ( Sztojay a été déposé en Août) par les Nazis mais comme Horthy il refuse l’extermination de masse des juifs. L’avancée Soviéto-Roumaine menace son régime. Le 24 Décembre 1944, Budapest est envahie par les Alliés. Szalasi doit s’enfuir mais continue la résistance jusqu’en Avril 1945 où il est capturé (il sera exécuté le 12 Mars 1946). Le Royaume Hongrois à vécu. Szalasi dans un ultime acte avait proposé le trône de Hongrie au dignitaire nazi Herman Goering afin d’obtenir plus de soldats, en vain.

La Hongrie a été envahie par les Allemands le 19 Mars 1944. Le Régent Horthy est suspecté par les Nazis de rejoindre les Alliés et par les monarchistes de vouloir fonder sa propre dynastie. A peine arrivé, 475 000 juifs sont vite arrêtés et internés entre Avril et Juillet alors que jusqu’à présent la Régence les protégeait. Le 6 Septembre, la Roumanie envahit à son tour la Hongrie. Horthy décide de demander l’armistice à l’URSS le 15 Septembre. Le 15 Octobre, il ordonne à la radio un cessez le feu alors que 24 heures auparavant son dernier fils a été enlevé par les nazis. Le lendemain, le Régent est forcé à l’abdication.et emmené en Allemagne. Le Leader des Croix Fléchées Ferenç Szàlasi (né en 1897) est installé à sa place et se nomme Conducteur de la Nation. La Hongrie est divisée. Les monarchistes exilés ou dans le pays complotent pour restaurer l’Archiduc Othon de Habsbourg- Lorraine (réfugié aux Etats-Unis). Il y’a également les insurgés communistes armés par les soviétiques. Un gouvernement provisoire est formé à Debrecen par le Général Dalnoki- Miklos (1890- 1948) et sur les 12 membres du Conseil, 3 communistes y participent. Le 17 janvier après 58 jours de sièges, les Soviétiques entrent à Budapest. Les bombardements aériens auront coûté la vie à 200 000 personnes. Le 4 Avril, le pays est totalement libéré. Dalnoki- Miklos est nommé Premier Ministre. Des élections législatives sont organisées en Novembre et le Parti des Petits Propriétaires obtient 57% des voix contre 20 aux Sociaux Démocrates, 17% aux communistes et 6 aux Nationaux Paysans. Le nouveau gouvernement est résolument à gauche. Le Pasteur Zoltan Tildy (1889-1961) qui à la faveur des Soviétiques est nommé Premier Ministre tandis que Bela Zsedenyi accède à la Régence.

Il s’agit désormais de déterminer si la Hongrie demeure une monarchie ou devient une République. Le Parlement est dominé par les proches des Soviétiques. Il est donc hors de question que la Hongrie maintienne son statut royal. A l’unanimité moins une voix monarchiste, la République est proclamée. Tout va très vite alors. Szàlasi est pendu pour haute trahison, le leader Du Parti des Petits Propriétaires Frenc Nagy (1903-1979) est nommé Premier Ministre le 4 Février. Les Mines et les Assurances sont nationalisées, les communistes prennent doucement le contrôle des administrations. En Mai, Nagy est contraint à la démission et un gouvernement du Front Populaire Patriotique est crée ave à sa tête Lajos Dinnyés (1909-1961). Aux élections d’Août le Parti des petits Propriétaires est battu devant l’Union des Forces de Gauche qui obtient 60% des voix. L’année 1948 dessine le futur visage du pays. Nationalisation, traité d’amitié avec l’URSS, fusion des partis de gauche dont le Parti Communiste et le Parti Démocrate dans un Parti des Travailleurs Hongrois (Tildy perd son leadership et remplacé par Arpad Szakasits (1888-1965) à la présidence), arrestation du leader monarchiste, le Cardinal et Primat de Hongrie le cardinal Mindszenty (1892-1975) qui sera le 8 Février 1949 condamné à la prison à vie. Le 15 Mai 1949, le Front Populaire Patriotique, seul parti à se présenter aux nouvelles élections législatives obtiendra 96% des voix soit 270 sièges sur 395.

Le mouvement légitimiste de 1945 à 1990

En Hongrie, comme dans toute l’Europe centrale et de l’Est, le pays est secoué par des manifestations réclamant des libertés voir la restauration de la Grande Hongrie. Le 29 Juin 1988, Bruno Straub (1914- 1996) prend la tête de la présidence du Pays. Un nouveau vent de liberté souffle sur le Royaume de St Etienne dont on va fêter le 20 Août 1988, le 950 ième anniversaire de sa mort. Un symbole alors que l’idée de voir un Habsbourg revenir ne Hongrie fait son chemin au sein de la population. On réhabilité les émeutiers de 1956 et on autorise même la création du Mouvement Social Démocrate. Le rideau de fer se fracture ; Le 28 Janvier 1989, c’est au tour du Parti Communiste Hongrois de réhabiliter le soulèvement populaire de 1956.Le 8 Mai, Kadar est exclut du PC hongrois avant de procéder aux obsèques nationales d’Imre Nagy. Le7 Octobre, le Parti Communiste se dissout et se rebaptise Parti Socialiste, abandonne son rôle de leadership et Straub annonce sa démission. Mathias Szürös assure l’intérim, la République est proclamée, le Président sera élu au suffrage indirect. L’URSS n’a pas bougé.

On propose la première présidence du pays à l’Archiduc Otto de Habsbourg- Lorraine mais ce dernier refuse préférant se concentrer sur ses activités européennes. C’est donc Arpad Göncz (né en 1922) qui assure le poste de Président de la République libre de Hongrie. Il fut évoqué en 1992 de reconduire une « sorte de présidence couronnée » telle que la Hongrie l’avait connue sous la Régence d’Horthy mais l’Archiduc préféra renoncer de peur de «  froisser l’Autriche » qui avait finalement autorisé son retour en 1966 après qu’il eut renoncé à prétendre au trône.

Les monarchistes hongrois aujourd'hui

Logo du Mouvement légitimiste hongrois en 1990

Crée en 1999 et officialisé en 2008, le Parti du Royaume Hongrois (Magyar Királyság Párt) a été formé mais ne reconnaît pas les prétentions des Habsbourg-Lorraine au trône de Hongrie. Il propose qu'un membre de la noblesse hongroise soit élu en cas de restauration de la monarchie en Hongrie (le choix de ce mouvement se porterait sur un membre de la famille Esterházy ).

Liens externes

  • [1] : Blog monarchiste hongrois (Hongr.)
  • [2] : Histoire du Légitimisme Hongrois (Hongr.)
  • [3] : Site du Parti du Royaume hongrois (Hongr.)
  • [4]: Le Parti du Royaume hongrois (entetien )