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== Ligue de la contre-révolution==  
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La mort en 1883 du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri d'Artois, Comte de Chambord, petit-fils de Charles X, redistribua  complètement les cartes dans le royalisme français. Ceux de ses membres qui avaient  choisi de soutenir le comte de Paris, petit-fils du roi Louis-Philippe tentèrent, mais en vain, de lui imposer une ligne traditionaliste par la création de la Ligue de la contre-révolution en mai 1884
La mort en 1883 du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri d'Artois, Comte de Chambord, petit-fils de Charles X, redistribua  complètement les cartes dans le royalisme français.  


Ceux de ses membres qui avaient  choisi de soutenir le comte de Paris, petit-fils du roi Louis-Philippe tentèrent, mais en vain, de lui imposer une ligne traditionaliste par la création de la '''Ligue de la contre-révolution''' en mai 1884.
Le premier essai d'un parti essentiellement catholique fut la Ligue de la Contre-Révolution.
Le 28 août 1884, on lisait dans l'Univers : ''Un souverain chrétien doit admettre la thèse chrétienne dans toute son intégrité... M. le comte de Paris a-t-il la conception nette des droits de la religion ?... On peut être assuré qu'autour de Philippe VII la troupe des faux sages réclamera à grand bruit le maintien de la Révolution, revue et corrigée dans une certaine mesure ''. Le rédacteur en chef du grand journal catholique, M. Eugène Veuillot, pensa que le plus sûr moyen de prévenir le malheur redouté serait de ressusciter la fameuse Ligue qui, trois cents ans plus tût, en face d'un péril semblable, s'était fondée pour ramener le roi Henri III dans le droit chemin.
Il importe, disait la feuille ultramontaine, que le prince n'écarte pas des fonctions publiques les catholiques complets, qu'il soit vraiment le successeur de Charlemagne, de saint Louis... et du grand roi qui n'a pas régné. Et, pour qu'il n'y eût pas d'équivoque sur les revendications de la Ligue, on l'intitula la Ligue de la Contre-Révolution. Mais quel en serait le chef ? Eugène Veuillot, qui venait de succéder à son frère dans la direction de l'Univers, était un écrivain de valeur, au style net, précis et incisif ; mais il avait été personnellement trop mêlé aux polémiques les plus irritantes, pour espérer pouvoir rallier autour de son nom d'autres catholiques que ceux qui suivaient la ligne particulière de son journal.
Le titre même de la Ligue de la Contre-Révolution avait aussitôt soulevé les critiques du Français, du Correspondant, de la Défense et du Monde. D'ailleurs, nul n'ignorait que, lorsque le pape avait blâmé les écarts de la polémique de la presse catholique, c'était le journal des Veuillot qui avait surtout été visé. Au surplus, dans l'article même où il exposait le but et le programme de sa Ligue, le fougueux et sincère journaliste ne craignait pas d'exprimer, avec une rudesse qui touchait presque à l'irrespect, son sentiment sur la politique du pape régnant. En d'autres temps, disait-il, un légat du pape eût pu prendre la tête du mouvement... Mais le souverain pontife ménage le gouvernement violateur des lois de l'Eglise. Dans ces conditions, quelles chances de succès pouvait avoir la Ligue projetée ?


[[Category: Royalisme français ]]
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[[Category:Rois de France de jure]]
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[[Catégorie:Ligue]]
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Dernière version du 11 janvier 2023 à 18:41

Ligue de la contre-révolution

La mort en 1883 du dernier Bourbon de la branche aînée, Henri d'Artois, Comte de Chambord, petit-fils de Charles X, redistribua complètement les cartes dans le royalisme français.

Ceux de ses membres qui avaient choisi de soutenir le comte de Paris, petit-fils du roi Louis-Philippe tentèrent, mais en vain, de lui imposer une ligne traditionaliste par la création de la Ligue de la contre-révolution en mai 1884.

Le premier essai d'un parti essentiellement catholique fut la Ligue de la Contre-Révolution.

Le 28 août 1884, on lisait dans l'Univers : Un souverain chrétien doit admettre la thèse chrétienne dans toute son intégrité... M. le comte de Paris a-t-il la conception nette des droits de la religion ?... On peut être assuré qu'autour de Philippe VII la troupe des faux sages réclamera à grand bruit le maintien de la Révolution, revue et corrigée dans une certaine mesure . Le rédacteur en chef du grand journal catholique, M. Eugène Veuillot, pensa que le plus sûr moyen de prévenir le malheur redouté serait de ressusciter la fameuse Ligue qui, trois cents ans plus tût, en face d'un péril semblable, s'était fondée pour ramener le roi Henri III dans le droit chemin.

Il importe, disait la feuille ultramontaine, que le prince n'écarte pas des fonctions publiques les catholiques complets, qu'il soit vraiment le successeur de Charlemagne, de saint Louis... et du grand roi qui n'a pas régné. Et, pour qu'il n'y eût pas d'équivoque sur les revendications de la Ligue, on l'intitula la Ligue de la Contre-Révolution. Mais quel en serait le chef ? Eugène Veuillot, qui venait de succéder à son frère dans la direction de l'Univers, était un écrivain de valeur, au style net, précis et incisif ; mais il avait été personnellement trop mêlé aux polémiques les plus irritantes, pour espérer pouvoir rallier autour de son nom d'autres catholiques que ceux qui suivaient la ligne particulière de son journal.

Le titre même de la Ligue de la Contre-Révolution avait aussitôt soulevé les critiques du Français, du Correspondant, de la Défense et du Monde. D'ailleurs, nul n'ignorait que, lorsque le pape avait blâmé les écarts de la polémique de la presse catholique, c'était le journal des Veuillot qui avait surtout été visé. Au surplus, dans l'article même où il exposait le but et le programme de sa Ligue, le fougueux et sincère journaliste ne craignait pas d'exprimer, avec une rudesse qui touchait presque à l'irrespect, son sentiment sur la politique du pape régnant. En d'autres temps, disait-il, un légat du pape eût pu prendre la tête du mouvement... Mais le souverain pontife ménage le gouvernement violateur des lois de l'Eglise. Dans ces conditions, quelles chances de succès pouvait avoir la Ligue projetée ?