Le mariage de Palerme

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Le mariage de Palerme

Le 5 juillet 1929, jour de a proclamation de la majorité du prince Henri d’Orléans, une réunion de famille se tient au Manoir d’Anjou (Belgique) au cours de laquelle le duc de Guise concéda à son fils aîné le titre de "Comte de Paris". Un titre relevé par Louis-Philippe Ier d’Orléans en faveur de son petit fils, futur Philippe VII d’Orléans.

Le 7 décembre 1930, le duc de Guise annonce officiellement les fiançailles de son fils avec Isabelle d’Orléans –Bragance, sa cousine, princesse du Brésil. Celle que le Roi Ferdinand Ier de Bulgarie appelait «la plus belle fille de l’Europe ».

Le 14 et 13 mars 1931, deux grandes réceptions eurent alors lieu à l’hôtel Lambert, dans l’île Saint Louis, résidence parisienne du prince Adam Czartoryski, arrière-petit-fils du dernier Roi des Français et grand-oncle de la princesse Isabelle. C’est toutes les catégories sociales de la France qui défilent dans cet appartement où sont la future Comtesse de Paris, Pierre d’Alcantara, la duchesse de Guise et tout leur service d’honneur. La loi d’exil imposant au duc de Guise et au comte de Paris de ne pouvoir être présents et de recevoir l’hommage des français. Une réception qui dura deux jours entiers, 7 heures consécutives chaque jour où la princesse Isabelle arbora une longue robe rose qui trancha avec celle plus austère et plus grise de la duchesse de Guise.

La date du mariage avait été fixée au 8 avril à Palerme, ancienne ville de la dynastie des Bourbon-Siciles, au Palais d’Orléans. Ancien palais de 1810 à 1814 du futur roi des Français, également appelé Villa d’Aumale, c’est aussi dans cette résidence que Louis-Philippe d’Orléans épousa Marie-Adélaïde de Siciles. Témoin des mariages et deuil de la famille d’Orléans (le duc d’Orléans Philippe VIII y mourra), le vieux palais allait de nouveau connâitre le faste du mariage du prince héritier de la couronne de France.

Ce sont deux paquebots le 7 avril dont un nommé "Le Compiègne" qui partent de Marseille et de Bordeaux pour la Sicile. Plus de 1200 royalistes français feront le déplacement quand ce n’était par train. Les camelots du Roy côtoyaient princes et ambassadeurs étrangers, l’organisation de l’œillet blanc était représentée par le duc de Lorge et le duc de Luynes, l’Action française par Charles Maurras et Léon Daudet. Ce dernier se fera le témoin direct de ces noces et ne cache pas son exaltation dans cet événement fastueux, se félicitant même des échanges d’insignes entre les camelots du roy et jeunes fascistes italiens montés à bord du "Compiègne" à leur arrivée à Palerme. Les deux leaders de l’Action française descendront pour l’occasion à l’Hôtel Parker.

Tous défilèrent devant la princesse Isabelle (qui portait les bijoux de la Reine Marie-Antoinette d’Autriche), la Reine Amélie du Portugal, le prince et la princesse Pierre d’Alcantara et autres princes de la maison de France. Une journée qui s’achèvera par un bal.

C’est le cardinal Lavitrano, archevèque de Palerme qui présidera la cérémonie et qui accueille le cortège nuptial. La princesse Isabelle au bras de son père, le Comte de Paris au bras de sa mère. Henri d’Orléans avait d’ailleurs failli arriver en retard. Parti de Paris avec sa Bugatti écarlatte il était tombé en panne dans le Tyrol et avait du prendre l’avion en catastrophe pour rejoindre sa famille.

La cathédrale de Palerme est ornée de draperies écarlates et autres damas d’or. La princesse portait pour son mariage le diadème de la duchesse de Chartres qui retenait le voile hérité de la duchesse d’Alençon. Sa robe parsemée de lys avait été tissée par les meilleurs canuts de Lyon que le lui avaient généreusement offert. Le duc de Guise avait à son bras la Reine du Portugal.

La signature de l’acte de mariage des deux époux se fera sur un parchemin enluminé et sous les clameurs des chants liturgiques avant que les invités et la famille royale ne se retrouvent au lunch organisé au Palais d’Orléans. Ce sous les acclamations et ovations des royalistes présents, réunis sous les tentes dressées dans le jardin du Palais. Le soir du 8 avril, le couple princier se vit offrir un arbuste et un sac de terre venu de Paris. Henri d’Orléans planta alors un chêne à côté de celui planté par Louis Philippe en 1808. Le couple apparut au balcon, d’où la princesse lança son voile de tulle provoquant une joyeuse bousculade parmi les invités.

A Paris au même moment, le général Lavigne-Delville , camelot du Roy, déposait une palme sous l’arc de triomphe avec cette inscription «Au soldat inconnu, un exilé, le comte de Paris ».

A noter qu’il n’y eut pas de mariage civil car, dans l’Italie concordataire de Mussolini, le mariage religieux avait lieu en même temps que mariage civil (compromis des accords de Latran).

En 1931, l’Action française publia une brochure à l’occasion du mariage d'Henri d'Orléans et d’Isabelle d’Orléans-Bragance.

Bibliographie

  • Les noces du dauphin à Palerme, Léon Daudet , Editions du Capitole 1931
  • Le comte de Paris, prince révolutionnaire, fascicule Célébrités d'hier et d'Aujourd'hui, 1936
  • Le comte de Paris et la Maison de France, Merry Bromberger , Edition Plon 1956.
  • [1] : Vidéo des fiancailles du Comte et de la Comtesse de Paris.