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'''L’AFFAIRE DU DRAPEAU BLANC'''
'''L’AFFAIRE DU DRAPEAU BLANC'''


[[Fichier:Comte-de-chambord.jpg|200px|thumb|left|Henri (V) de Bourbob, Comte de Chambord]]
C’est sous cet intitulé lapidaire  qu’est  connu  le refus  du Comte de Chambord  d’accepter de monter  sur le trône  de France  que légitimistes et orléanistes, alors d’accord, lui proposaient.
 
Voici la  Proclamation du Comte de Chambord, en date du 5 juillet 1871, explicitant la portée de ce refus. On y verra que  si la restauration de la monarchie ne s’est pas faite alors, ce n’était pas fondamentalement  pour une seule question de  couleur de drapeau
 
[[Fichier:Comte-de-chambord.jpg|200px|thumb|left|Henri (V) de Bourbon, Comte de Chambord]]
 
==L'échec d'une restauration==
 
Le 31 août 1871, la loi Rivet donne à l'ancien orléaniste Alphonse Thiers le titre de Président de la République. Cette loi confie donc à l’assemblée parlementaire le pouvoir constituant régissant une République qui n'a de nom que République. En effet, le parlement reste aux mains des monarchistes avec 400 députés élus et les négociations entre orléanistes et légitimistes s'accélèrent en vue d'une fusion qui rendra possible la restauration de la monarchie. Le 8 mai 1871, le comte de Chambord rend publique une lettre dans laquelle il condamne fermement les intrigues politiciennes, replace les événements du moment dans le contexte de l'histoire de France, affirme sa foi en la "''France éternelle''" et en appelle au rassemblement de tous les monarchistes. Le 8 juin, le Parlement abolit la loi d'exil et un mois plus tard, le Comte de Chambord fait son retour en France.
 
Il se déclare hostile à toute politique de décentralisation et affirme son opposition au drapeau tricolore. Le manifeste qu'il publie dans le journal "L'Union" est sans appel. Il refuse tout compromis sur le drapeau tricolore trop révolutionnaire à son goût. Surpris par ce manifeste alors que le Comte de Paris a accepté de s'effacer devant Henri V, les légitimistes se divisent et certains réunis au sein d'un collectif rappel leur attachement au drapeau tricolore.
 
Les monarchistes continuent pourtant leurs tractations en vue de la restauration en dépit du Comte de Chambord, déjà reparti au bout de 10 jours de présence en France.
 


C’est sous cet intitulé lapidaire  qu’est  connu  le refus  du Comte de Chambord  d’accepter de monter  sur le trône  de France  que légitimistes et orléanistes, alors d’accord, lui proposaient.
Voici la  Proclamation du Comte de Chambord, en date du 5 juillet 1871, explicitant la portée de ce refus. On y verra que  si la restauration de la monarchie ne s’est pas faite alors, ce n’était pas fondamentalement  pour une  question de  couleur de drapeau.


== Déclaration du 5 juillet 1871 ==
== Déclaration du 5 juillet 1871 ==
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Chambord, 5 juillet 1871''
Chambord, 5 juillet 1871''
==Liens externes==
*[http://www.herodote.net/20_novembre_1873-evenement-18731120.php] : Naissance de la IIIième République.
*[http://www.comtedechambord.fr/homme/discours/]: Discours du Comte de Chambord
*[http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_d%27Artois]: Fiche wikipedia sur Henri V de Bourbon
*[http://www.youtube.com/watch?v=AG8wjhvZeEo]: Reportage radiophonique sur le Comte de Chambord.


[[Category:  Royalisme français]]
[[Category:  Royalisme français]]
[[Category: Rois de France de jure]]
[[Category: Rois de France de jure]]

Version du 22 juin 2013 à 18:32

L’AFFAIRE DU DRAPEAU BLANC

C’est sous cet intitulé lapidaire qu’est connu le refus du Comte de Chambord d’accepter de monter sur le trône de France que légitimistes et orléanistes, alors d’accord, lui proposaient.

Voici la Proclamation du Comte de Chambord, en date du 5 juillet 1871, explicitant la portée de ce refus. On y verra que si la restauration de la monarchie ne s’est pas faite alors, ce n’était pas fondamentalement pour une seule question de couleur de drapeau

Henri (V) de Bourbon, Comte de Chambord

L'échec d'une restauration

Le 31 août 1871, la loi Rivet donne à l'ancien orléaniste Alphonse Thiers le titre de Président de la République. Cette loi confie donc à l’assemblée parlementaire le pouvoir constituant régissant une République qui n'a de nom que République. En effet, le parlement reste aux mains des monarchistes avec 400 députés élus et les négociations entre orléanistes et légitimistes s'accélèrent en vue d'une fusion qui rendra possible la restauration de la monarchie. Le 8 mai 1871, le comte de Chambord rend publique une lettre dans laquelle il condamne fermement les intrigues politiciennes, replace les événements du moment dans le contexte de l'histoire de France, affirme sa foi en la "France éternelle" et en appelle au rassemblement de tous les monarchistes. Le 8 juin, le Parlement abolit la loi d'exil et un mois plus tard, le Comte de Chambord fait son retour en France.

Il se déclare hostile à toute politique de décentralisation et affirme son opposition au drapeau tricolore. Le manifeste qu'il publie dans le journal "L'Union" est sans appel. Il refuse tout compromis sur le drapeau tricolore trop révolutionnaire à son goût. Surpris par ce manifeste alors que le Comte de Paris a accepté de s'effacer devant Henri V, les légitimistes se divisent et certains réunis au sein d'un collectif rappel leur attachement au drapeau tricolore.

Les monarchistes continuent pourtant leurs tractations en vue de la restauration en dépit du Comte de Chambord, déjà reparti au bout de 10 jours de présence en France.


Déclaration du 5 juillet 1871

“ Français, je suis au milieu de vous. Vous m’avez ouvert les portes de la France et je n’ai pu me refuser le bonheur de revoir ma patrie. Mais je ne veux pas donner, par une présence prolongée, de nouveaux prétexte à l’agitation des esprits, si troublés en ce moment. Je quitte donc ce Chambord que vous m’avez donné, et dont j’ai porté le nom avec fierté, depuis quarante ans sur les chemins de l’exil.

En m’éloignant, je tiens à vous le dire, je ne me sépare pas de vous. La France sait que je lui appartiens. Je ne puis oublier que le droit monarchique est le patrimoine de la Nation, ni décliner les devoirs qu’il impose envers elle. Ces devoirs, je les remplirai, croyez en ma parole d’honnête homme et de roi. Dieu aidant, nous fondrons ensemble et quand vous le voudrez, sur les larges assises de la décentralisation administrative et des franchises locales, un gouvernement conforme aux besoins réels du pays. Nous donnerons pour garantie à ces libertés publiques auxquelles tout peuple chrétien a droit, le suffrage universel honnêtement pratiqué, et le contrôle des deux chambres , et nous reprendrons en lui restituant son caractère véritable, le mouvement national de la fin du siècle dernier.

Une minorité révoltée contre les voeux du pays en a fait le point de départ d’une période de démoralisation par le mensonge et de désorganisation par la violence. Ses criminels attentats ont imposé la Révolution à une nation qui ne demandait que des réformes, et l’ont dés lors poussée vers l’abîme où hier elle eût péri, sans l’héroïque effort de notre armée. Ce sont les classes laborieuses, ces ouvriers des champs et des villes dont le sort a fait l’objet de mes plus vives préoccupations et de mes plus chères études, qui ont le plus souffert dans ce désordre social. Mais la France, cruellement désabusée par des désastres sans exemple, comprendra qu’on ne revient (pas) à la vérité en changeant d’erreur (et) qu’on n’échappe pas par des expédients à des nécessités éternelles. Elle m’appellera et je viendrais à elle tout entier avec mon dévouement, mon principe et mon drapeau. A l’occasion de ce drapeau, on a parlé de conditions que je ne dois pas subir. Français!

Je suis prêt à tout pour aider mon pays à se relever de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde:le seul sacrifice que je ne puisse lui faire, c’est celui de mon honneur. Je suis et je veux être de mon temps ;je rends un sincère hommage à toutes ses grandeurs, et quelque fut la couleur du drapeau sous lequel marchait nos soldats, j’ai admiré leur héroïsme, et rendu grâce à Dieu de tout ce que leur bravoure ajoutait aux trésors des gloires de la France.

Entre vous et moi, il ne doit subsister ni malentendu, ni arrière-pensée.Non, je ne laisserai pas, parce que l’ignorance ou la crédulité auront parlé de privilèges, d’absolutisme ou d’intolérance, que sais -je encore? de dîme, de droits féodaux, fantômes que la plus audacieuse mauvaise foi essaye de ressusciter à vos yeux, je ne laisserais pas arracher de mes mains l’étendard d’Henri IV, de François Ier et de Jeanne d’Arc.

J’ai reçu le drapeau blanc comme un dépôt sacré du vieux roi, mon aïeul, mourant en exil (Charles X); il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente; il a flotté sur mon berceau, je veux qu’il ombrage ma tombe. Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l’ordre et la liberté. Français Henri V ne peut abandonner le drapeau de Henri IV.

Chambord, 5 juillet 1871

Liens externes

  • [1] : Naissance de la IIIième République.
  • [2]: Discours du Comte de Chambord
  • [3]: Fiche wikipedia sur Henri V de Bourbon
  • [4]: Reportage radiophonique sur le Comte de Chambord.