Charles XI
Charles XI/Carlos VII
Né le 30 mars 1848 à Ljubljana (à l’époque Autriche et aujourd’hui en Slovénie), Charles de Bourbon (Carlos (VII) María de los Dolores Juan Isidro José Francisco Quirin Antonio Miguel Gabriel Rafael de Borbon y Austria-Este) Duc de Madrid et comte de l'Alcarria est le fils de Jean III (Bourbon) et de son épouse, Marie -Béatrice d'Autriche-Este (1824-1906)
Prétendant au trône d’Espagne sous le nom de Carlos VII de 1868 à 1909 et au trône de France sous le nom de Charles XI de 1887 à 1909. toute sa vie, il oscilla entre les deux couronnes au gré de son tempérament.
Décédé à Varèse le 18 juillet 1909, il a été inhumé dans la cathédrale Saint-Just à Trieste (Autriche puis en actuelle Italie)
Jeunesse de Prince légitime
Son père Juan de Bourbon a déçu ses partisans, les tenants de la légitimité traditionaliste espagnole, par son libéralisme et son inactivité. Ses frasques conjugales, son départ du foyer familial ont achevé de ternir la réputation d’un prince qui fut héritier de la couronne d’Espagne avant de recueillir les droits au trône de France à la mort du comte de Chambord.
C’est dans cette atmosphère que va grandir le jeune Carlos (Charles) dont la mère Marie -Béatrice d'Autriche-Este (1824-1906) entend bien lui donner une éducation digne de son rang et de son temps. C’est au comte de Chambord, Henri V de Bourbon, que reviendra la charge de faire office de parrain naturel face à l’absence paternelle dont va souffrir toute sa vie, Don Carlos. Le prince est alors en Autriche et se voit désigner une gouvernante hongroise, rigide. Henri V s’occupera de l’éducation de Don Carlos, lui apprend à écrire comme à monter à cheval ou à se méfier de la branche rivale des Orléans.
Tout au long de sa jeunesse, Don Carlos va apprendre à ce quoi il est destiné. Un trône d’Espagne dont sa famille estime avoir été volé depuis la promulgation de la Pragmatique sanction en 1830 qui mettait fin à la loi salique dans le pays, excluant de facto son grand–père Charles V de ses droits sur le trône hispanique et enfin cette monarchie de Juillet qui avait spolié peu avant sa naissance le frère de l’infortuné Louis XVI de son trône de France. Car chez les Bourbons, on exècre littéralement cette branche jugée trop libérale et révolutionnaire à qui on reproche le vote de la mort de Louis XVI en 1793. Son grand-père maternel, le grand-duc de Modène avait l‘un des rares souverains d’Europe à ne pas reconnaître la montée sur le trône de France de Louis-Philippe Ier d’Orléans. Il ne sera pas étonnant de trouver dans l’éducation du prince, cette méfiance envers les Orléans tant les Modène seront présents dans son éducation.. Sa mère d’abord, sa tante qui a épousé le comte de Chambord….
Un « Roi » en action, le Prétendant carliste
Don Carlos s’ennuie. Son mariage ne l'intéresse pas.
Il tente d’intégrer un régiment impérial autrichien mais François –Joseph Ier se garde bien de lui répondre. Il rejoint son père lors des soubresauts de septembre 1868 en Espagne. A la mort de Carlos VI le 13 Janvier 1861, les carlistes se divisent ente partisans de son fils Juan III, Comte de Montizon,et ceux du Prince Carlos, fils de ce dernier. Les partisans du Prince Carlos reprochant à Juan III d’être trop libéral, d’avoir reconnu Isabelle II d’Espagne (les carlistes avaient été défaits en lors de la seconde guerre carliste) et trop éloigné du traditionalisme Catholique (par une vie dissolue), incarné par leur combat armé au nom de la légitimité dynastique contre la couronne espagnole et sa branche représentée par les descendants de Ferdinand VII de Bourbon. Le prétendant carliste déçoit, l’Espagne lui préférera un membre de la famille de Savoie. A contrario, la fougue de Don Carlos a impressionné les carlistes autant que les légitimistes venus se battre à leurs côtés. On vante la prestance naturelle du prince !
Le désaccord est tel parmi les carlistes que le Comte de Montizon finira par renoncer à ses droits en 1868 au profit de son fils, Don Carlos devenu Carlos VII.
Le danger carliste temporairement écarté pour Isabelle II, la cour royale fut le théâtre de querelles partisanes internes entre la Régente Marie- Christine de Habsbourg- Lorraine et sa fille, Reine d’Espagne, manipulée par ses favoris et amants qui lui renvoyaient l’image paternelle qu’elle n’avait pas connue. Lassés des intrigues de palais, en Septembre 1868, les Généraux Juan Prim et Serrano soulèvent leurs régiments et s’emparent du pouvoir quelques semaines plus tard (28 Septembre). Le Général Juan Prim refusera de reconnaître Alphonse XII pas plus qu’il ne répond aux injonctions de Carlos VII qui lui demande de lui remettre le trône.
Madrid, Valence et Barcelone se soulèvent, Isabelle II s’enfuit à Paris le 20 Octobre, les Généraux appellent sur le trône Amédée Ier de Savoie (1845-1890) et Carlos VII met ses troupes en marche. La troisième guerre carliste (1870/1872- 1876) a commencé.
Carlos VII s’installe dans la France de Napoléon III, à Paris. Le 30 juin 1869, il lance son manifeste à l’Espagne, expose ses idées pour la couronne qu’il revendique conformément à la tradition carliste, le gouvernement du Roi Amédée Ier réclame son expulsion. Pour ne pas gêner l’Empereur de France, il s’exile près de la frontière des Pyrénées avant de s’installer en Suisse, bénéficiant d’un soutien financier de l’Allemagne et de l’Autriche. Ayant Eu vent des intentions du chancelier Bismarck, le prétendant carliste s’empresse d’avertir Napoléon III et lui proposer ses services. L’Empereur français à la rancune tenace. Au père de Don Carlos VII qui avait refusé une couronne mexicaine, Napoléon III ignore les demandes du prince Bourbon. Un refus auquel le Prince répondit à l'Empereur des Français : “Il me paraît extraordinaire qu’un Bonaparte interdise à un Bourbon de participer à la guerre dont l’objet est l’Alsace acquise par mes ancêtres”. Et le Second empire de s’effondrer en septembre 1870.
La majorité monarchiste au parlement français permet à Don Carlos VII de revenir à Paris. Il proteste contre la montée sur le trône de ses ancêtres de cet italien opportuniste. Un nouveau manifeste aux espagnols le 8 décembre 1871 leur rappelle qu’ils ont un héritier en sa personne. Mais cette fois son activisme gène le comte de Chambord qui négocie la restauration de la monarchie et n’hésite pas à le sermonner. N’écoutant que ses convictions, Carlos VII pénètre en Espagne avec ses partisans en 1872. Accueillit en souverain au Pays basque et en Navarre, c’est bientôt 5000 personnes qui se joignent à lui.
La guerre civile qui éclate en Espagne divise tout le pays. Les Alfonsistes (partisans d’Alphonse XII tentent de s’emparer de la capitale, Amédée Ier de Savoie perd son trône le 11 Février 1873 (proclamation de la République), Carlos VII qui a été proclamé Roi d’Espagne par ses partisans ,à Guernica, contrôlent toute la partie Nord du pays (soit 1/5ième de l’Espagne). Il installe alors son gouvernement en Navarre.
Amédée de Ier doit s’enfuir le 11 février 1873, la République est proclamée à Madrid. En France, la restauration a échoué, les légitimistes se passionnent pour l’aventure carliste (Alphonse Daudet en fera son personnage de Christian d’Illyrie) dont les péripéties sont racontées de manière romanesque. Le succès est telle que la Navarre française s’enflamme aussi et menace dans la passion de marcher .. sur Paris. Les partisans du comte de Paris se moquent de ces Blancs d’Espagne comme ils les appellent par dérision pendant que la princesse Marguerite s’épuise à récolter de fonds chez les monarchistes français
Dès juin-juillet 1874, les victoires deviennent de plus en plus difficiles. Carlos VII publie un manifeste et s’offre à l’Espagne comme « Roi des Républiques espagnoles ». Il est trop tard. Alphonse XII reprend le pouvoir le 14 Janvier 1875, la guerre continue avec les carlistes jusqu’au 27 Février 1876 ( la prise d’Estella le 19 Février par les Alfonsistes met fin à la 3ième guerre carliste) où Carlos VII doit s’enfuir, acculé. Le prétendant carliste a perdu toutes chances de s’emparer du trône. Cette guerre aura fait plus de 70 000 morts. Dépité, il partira dégainer son épée, sur un autre champ de guerre, celui de la Bulgarie pour le compte des russes.
Le carlisme n’est pas pour autant mort et vas subsister sous une forme plus politique. Candido Nocedal (né en 1821), regroupe les carlistes du (Parti carliste en une force ultra conservatrice (Comunión Católico-Monárquica ou Communion Catholique-MOnarchique) bien résolue à contester l’autorité d’Alphonse XII qui perd peu à peu l’aura qu’il bénéficiait auprès des espagnols. Le mouvement avait obtenu avant la guerre 51 Députés sur 235 aux élections de 1871 avant de tomber à 38 élus en 1872.
L’assassinat de Nocedal le 14 Juillet 1885 va accentuer les positions conservatrices des carlistes.
Ramon Nocedal (1842-1907), fils et successeur de Candido, est nommé Représentant du Roi Don Carlos VII. Mais les positions trop conservatrices de Ramon Nocedal déplaisent à Carlos VII qui entre en conflit avec son représentant et finit par le limoger en 1888. Nodecal quitte le Parti carliste avec ses partisans et fonde le Parti intégriste carliste.
La naissance posthume en Mai 1886 du Prince Alphonse Ier/XIII (fils d’Alphonse XII) et les Cortés qui ont confié la régence à Marie-Christine de Habsbourg- Lorraine éloigne du trône Carlos VII. Seul le Parti carliste continue de faire campagne pour un souverain en exil qui peine à se concentrer sur ses nouvelles prétentions au trône de France.
D’ailleurs peu soucieux de ce trône, le Prince d’Espagne partira visiter en l’Asie et l’Inde en 1884 puis en 1887, les anciennes colonies espagnoles d’Amérique du Sud où il fut accueilli par les espagnols comme .. le Roy d’Espagne.
La fièvre carliste ne retombera pas pour autant puisqu'une tentative de putsch sera déjoué en 1900.
Les carlistes n'avaient à cette époque que 10 représentants élus aux Cortés (dont Ramon Nocédal élu en 1905), divisés entre les deux ailes de son mouvement.
Le Prétendant au trône de France
Roi déchu d’Espagne, redevenu simple prince, ses partisans s’échinent à le réconcilier avec les alphonsistes. Une invitation au palais royal de Madrid va bientôt être obscurcie par une escroquerie organisée par son aide de camp. Le prince est accusé par ses opposants de faux et usages de faux. Mis en cause, son aide de camp révèle les frasques amoureuses du prétendant avec une noble hongroise provoquant le départ vers l’Italie de son épouse Marguerite. Pis, les acclamations en sa faveur des Saint-cyriens le 13 juillet 1881 est le prétexte pour la République française de l’expulser. Dans un message à ses partisans au moment de son départ, il déclara :“La Vraie France, berceau de ma famille, et que j’aime ardemment, n’est pas responsable des actes de son gouvernement”.
Lors du décès d’Henri V, Comte de Chambord en 1883, une partie des royalistes français vont ralliés le Comte de Montizon, Jean III (Bourbon) au nom du principe de la légitimité dynastique.
Le mouvement légitimiste, qui était né peu après la révolution de juillet 1830 qui avait mis fin au règne de Charles X, va alors dans un conflit dynastique qui dure encore actuellement. Face aux légitimistes, les partisans des Orléans, incarné par Philippe VII, Comte de Paris. Déjà le Duc de Madrid, Don Carlos, conscient de ses droits héréditaires sur le trône de France, avait revendiqué le 3 Octobre 1868 ses droits à la succession capétienne sans qu’Henri V ne condamna son manifeste pour autant. Alphonse Thiers (1797-1877) qui avait inauguré le poste de premier Président de la IIIème République se méfiait de Don Carlos et avait manœuvré pour que les républicains espagnols apportent leur soutien à une monarchie constitutionnelle en Espagne sous l’autorité d’Amédée de Savoie.
Don Carlos, qui n’est alors que le prince héritier, incarne à la fois la légitimité carliste et la légitimité française. Mieux même, on sait que c’est lui qui, à la demande expresse d'Henri V,Comte de Chambord marcha en tête de tous les Capétiens lors des obsèques de ce Prince en 1883 (le Comte de Chambord avait maintes fois critiqué le libéralisme de Jean III (Bourbon) tandis que ce dernier se gaussait de la dévotion au catholicisme d’Henri V).
Don Carlos VII d’Espagne se muait déjà alors en futur Charles XI, Roy de jure de France.
Lors des funérailles du Comte de Chambord, environ 300 royalistes (sur les 4000 présents à Goritz) et réunis à l’hôtel des Trois Couronnes, adoptèrent une déclaration signée du Duc de la Rochefoucaul- Bisaccia : «Les Français réunis à Goritz pour rendre un suprême et douloureux hommage au Roi affirment leur inébranlable fidélité au principe de la Monarchie héréditaire et traditionnelle et saluent dans le Comte de Paris le chef de la Maison de France.»
Néanmoins certains refusèrent de reconnaître la branche des Orléans comme le Général Henri de Cathelineau (1813-1891) qui ,et entre autres, organisa des congrès légitimistes (600 participants en 1887) , les manifestations royalistes du 21 Janvier ou le pèlerinage de Sainte Anne d’Auray. Petit fils du chef vendéen et fils de Jacques Joseph Cathelineau, tué en 1832 lors de l’insurrection royaliste, Henri de Cathelineau était un fervent légitimiste qui avait lui-même combattu aux côtés de la Duchesse de Berry et au mouvement migueliste au Portugal avant de prendre le commandement en 1870 d’un corps de volontaires vendéens et bretons. Lors du Congrès du 27 Juillet 1884, présidé par Maurice d'Andigné, Sébastien Laurentie, Henri de Cathelineau et le journaliste Guillaume Véran, les royalistes légitimistes affirment « leur inébranlable attachement à la cause du droit monarchique, héréditaire et traditionnel, dont le chef de la maison d'Anjou, est depuis la mort d'Henri V, en vertu de la loi salique, le représentant légitime».
Divisés, les légitimistes représentaient encore l’aile minoritaire du monarchisme français et vont vite recevoir le sobriquet de «Blancs d’Espagne» par les partisans des Orléans, eux-mêmes baptisés «Blancs d’Eu», en raison du lieu de résidence de la famille des Bourbon-Orléans. Le refus du drapeau tricolore par le Comte de Chambord en 1873 avait mis à tout espoir direct de restauration de la monarchie par le Parlement à majorité royaliste (Légitimistes et orléanistes). Dès lors le nombre de Députés légitimistes va dès lors ne cessait que décroitre complètement (24 élus en 1876 à une dizaine en 1898 sur 44 monarchistes élus). Le désintéressement du prétendant carliste à la couronne de France va considérablement nuire à la cause du légitimisme. «L’Union», organe du Comte de Chambord affirma à la mort de celui-ci que sa « mission » était terminée et salua le Comte de Paris comme le chef de la Maison de France. Le Marquis de Deux-Brezé ordonna la dissolution (26 Août 1883) de tous les comités légitimistes dont certains se rallièrent au Comte de Paris Philippe VII.
Le Temps (journal qui ne cache pas son antipathie aux royalistes) écrivait le 5 Septembre à propos de la division des royalistes qu’un «groupe d'intransigeants qui pousserait Don Juan (Jean III)» à revendiquer le trône et de conclure que «le comte de Paris rencontrerait le carlisme sur la route du trône ». Puis le 21 Novembre, récidiva en ironisant sur ces « monarchistes français (qui) passent par dessus les Pyrénées pour aller chercher leur Roi de l'autre côté de la frontière »
Le Général Boulanger (dit le Général Revanche 1837-1891) attira tous les espoirs des royalistes en 1889 mais divisa profondément les légitimistes. De Cathelineau s’opposait à Boulanger tandis que l’un des représentant du Prétendant, Maurice d’Andigné (propriétaire du « Journal de Paris », fondé en Octobre 1880) appelait à l’union derrière le Ministre. Les journaux eux-mêmes étaient divisés sur la doctrine à suivre. Le Droit Monarchique, le Journal de Paris, la Gazette de France, le Soleil… s’opposaient sur la forme de monarchie à adopter en cas de restauration.
Ministre de la défense limogé le 31 Mai 1887, Député qui a su rassembler les radicaux de gauche comme les monarchistes ou les bonapartistes, le Général Boulanger bénéficie du soutien financier de la veuve du Duc d’Uzes, ouvertement légitimiste. Il tente un putsch le 27 Janvier 1889 mais c’est un échec lamentable. Boulanger, abandonné, se suicidera sur la tombe de sa maîtresse, Marguerite de Bonnemains, le 16 Juillet 1891.
Charles XI ne croyait pas à ce coup d’état et ne cachait plus sa préférence à la couronne d’Espagne dont les chances étaient plus réalistes au vu des tumultes politiques de ce pays.. Entre temps, le prince avait envoyé des émissaires étudier le cas de ce Naundorff qui se prétendait être Louis XVII ressuscité. Ils en repartirent plus dubitatifs que jamais. Le 25 mars 1886, il recueille l’héritage du comte de Chambord y compris le château de Frohsdorf qu’il trouve étouffant.
D’ailleurs, dans une lettre privée envoyée le 3 Septembre 1883 à Nocedal, il avait alors notifié «la force des liens indissolubles qui l'attachait à sa chère Espagne ». «C'est à elle seule que j'appartiens et je lui appartiendrai toujours».
Néanmoins, le 11 juin 1889, il charge son Représentant en France, Joseph du Bourg, en obéissance aux demandes transmises par Marguerite-Marie Alacoque, de déposer en la Cité du Sacré Cœur (Paray-le-Monial) un document officiel consacrant sa personne et la France au Sacré-Cœur. L’heure est à la restauration.
Et de temps en temps d’écrire à ses partisans comme le 14 septembre 1888, réunis à Sainte-Anne d’Auray : « Il n’y a que deux politiques en présence dans l’histoire contemporaine : le droit traditionnel et le droit populaire. Entre ces deux pôles, le monde politique s’agite. Au milieu, il n’y a que des royautés qui abdiquent, des usurpations ou des dictatures. Que des Princes de ma famille aient l’usurpation triomphante, soit. Un jour viendra où eux-mêmes ou leurs descendants béniront ma mémoire. Je leur aurai gardé inviolable le droit des Bourbons dont je suis le chef, droit qui ne s’éteindra qu’avec le dernier rejeton de la race issue de Louis XIV ». Ce à quoi il faut ajouter cette déclaration : "Je suis le roi de toutes les libertés nationales, je ne serai jamais le roi de la révolution". Le prince se voulait toujours l'héritier d'Henri V. Le Prince commence alors à se mettre en retrait de la politique française. Les monarchistes sont de moins en moins nombreux au parlement, il refuse de rencontrer les Orléans et croit encore que l’Espagne va le rappeler. Il passe son temps en Italie, à Venise avec son ami le prince Salvator de Iturbide y Marzán qui dans sa jeunesse fut un des deux fils adoptif de l’empereur Maximilien Ier du Mexique tombé sous les balles en 1867. Le prince est las, se libéralise comme son père
Le 23 mai 1892, Charles XI protesta auprès du comte de Paris contre l’emploi que celui-ci faisait des pleines armes de France (c’est à dire sans la brisure des cadets constitué par le lambel à trois pendants des Orléans).
Le Prince entra en conflit avec son représentant, le Prince de Valori en 1892 et le mouvement légitimiste connu sa première scission avec le Schisme sévillan. Le « Journal de Paris » rallia les propos du Pape Léon XIII et cessa d’être un soutien au légitimisme. Quant à Charles XI, suivant lui-même les consignes du Pontife, refusa de nommer un nouveau représentant en France et le mouvement légitimiste s’en trouva une nouvelle fois affecté par une crise de confiance.
Il faudra attendre de nouveau 1896 pour que le Prétendant accepte de nouveau de nommer un représentant en la personne du Comte Urbain de Maillé de la Tour Landry. Ce dernier réorganise le mouvement légitimiste en un Conseil Central des Comités légitimistes qui allait survivre jusqu’en 1914. Mais les actions politiques de Charles XI se firent de plus en plus rares. La dernière survint lors de la crise liée à la séparation de l’église et de l’état , le 9 Décembre 1905.
Le 12 Mars 1906, Charles XI condamna la loi de séparation et déclara lors d’un manifeste : « Comme l’aîné de la race de nos rois et successeur salique, par droit de primogéniture de mon oncle Henri V, je ne puis rester plus longtemps spectateur impassible des attentats qui se commettent contre la religion, et aussi Sa Sainteté Pie X. J’élève la voix pour repousser de toutes les forces de mon âme de chrétien et de Bourbon, la loi de séparation. Catholiques français, l’avenir de la France est entre vos mains, sachez donc vous affranchir d’un joug maçonnique et satanique, en revenant franchement et avec l’ardeur qui vous caractérise, à la vraie tradition chrétienne et nationale dont, par ma naissance, c’est-à-dire par la volonté de Dieu, je suis le seul représentant légitime ».
A A sa mort en Lombardie le 18 juillet 1909, Charles XI laisse en France, un mouvement légitimiste en quasi déliquescence. La Ligue de la Rose blanche sera le dernier mouvement politique légitimiste avant de tristement disparaître avant la première guerre mondiale. De l’autre côté des Pyrénées, la situation n’est guère plus glorieuse. Le Parti carliste de Don Carlos VII s’est scindé en deux mouvements avec seulement une dizaine de députés aux Cortés. Il n’est plus une menace pour l’Espagne. Bientôt un des petits-fils de Carlos de Bourbon va bientôt se révéler au grand public et créer un nouveau schisme au sein du carlisme.
Vie familial et conjugale
Le futur Charles XI se marié deux fois.On lui fait épouser le 4 février 1867 Marguerite de Bourbon (1847-1893), princesse de Parme, d’un an son aînée et (1847-1893). En dépit du fort cousinage entre les deux époux, le choix de la mariée n’est pas anodin. Elle est ni plus ni moins que la fille de Louise d’Artois, la sœur du Comte de Chambord. Si le prétendant au trône de France se réjouit de ce mariage, il n’en demeure pas moins fort commenté dans les cours européennes. Ce cousinage fait craindre un appauvrissement génétique des Bourbons autrement dit, on s’effraye de la possible naissance d’enfants inaptes au renouvellement des capétiens. Il n’en sera rien. Le couple princier produira 5 enfants en parfaite santé (dont Jacques Ier,(ou Jaime/Jacques 1870-1931) futur chef des légitimistes français et Blanche d’Espagne (1868–1949)).
La fin de sa vie n’est qu’une suite de débâcles familiales. Le 29 janvier 1893, meurt la princesse Marguerite (il se remarie en avril 1894 avec Marie-Berthe de Rohan (1868 -1945 lors d’un mariage arrangé et sur proposition de sa mère causant la fureur des carlistes en raison de la forte personnalité de la Princesse) , sa fille Elvire de Bourbon (1871-1929) s’enfuit avec le peintre Filippo Folchi en 1896 pour vivre d’un prêt octroyé par la banque Rothschild sur l’héritage à venir lors du décès de son père. Le procès qu’il intente a sa fille en mars 1899 finit par dégrader l’image qu’il a gardé auprès des carlistes et il finit par la déshériter en juin 1905. Le 23 décembre 1903, son autre fille Alice (1876-1975) divorce de son mari, le prince Friedrich von Schönburg-Waldenburg.
Georges Charles Comnène
Né à Alexandrie le 9 août 1897, il se prétendait le fils de Charles XI de France et d’une maîtresse supposée Polyxène Asklepiadis et prit le nom de Charles Louis de Bourbon, Duc de Santiago de Compostelle. Se voulant Roi d’Espagne, il trouva quelques partisans carlistes (également parmi l’occupant allemand dont le Maréchal Keitel) qui n’hésitèrent pas à le faire proclamer Roi d’Espagne durant la seconde guerre mondiale.
Peintre faussaire (notamment de Buffet et de Maurice Utrillo) établis à Paris, il n’y a à ce jour aucune preuve de filiation de Georges Charles Comnène avec un Bourbon quel qu’il soit. Les peintres dont il fut le faussaire l’assignèrent en justice en 1964. En 1971, à la sortie de son livre «Le Roi Légitime», il prit le titre de Duc de Vendée et revendiqua le trône de France sous le nom de Charles XII.
De son nom Comnène assez répandu dans l’Empire Byzantin notamment chez les esclaves des Empereurs, il semble que Polyxène Asklepiadis ait épousé un Comnène. Aucune relation avec la descendance des anciens Empereurs de Byzance.
Mort le 24 octobre 1986, il laisse de son mariage (1941 à 1944) avec Lucia Margarita Fel deux fils :
- Stéphane (1942- 1999 titré Prince des Asturies)
- Constantin (né en 1944) qui a repris le titre de Duc de Vendée.
Il a fondé les Ordres de Carlos V et de Carlos VII
Bibliographies
- Les princes cachés ou histoire des prétendants légitimistes de Jacques Bernot, Edition Lanore
- Isabelle II, Reine d’Espagne de Marie-France Schmidt , Edition Pygmalion
Liens externes
- [1] : Charles de bourbon (1848-1909)
- [2] : Charles de Bourbon
- [3] : La presse légitimiste
- [4] : Le Droit Monarchique
- [5] : La presse monarchiste
- [6] : Synthèse rapide des guerres carlistes
- [7] : Guerres carlistes
- [8] : Histoire du carlisme (catalan)
- [9] : les carlistes en France
- [10] : Les guerres carlistes (Angl.)
- [11] : Histoire du carlisme
- [12] : Proclamation de Carlos VII au trône d’Espagne (Espagnol)