Royaume-Uni de Libye

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Le Royaume Uni de Libye.

Proclamé le 24 décembre 1951, le Royaume Uni de Libye (المملكة الليبية‎) a cessé d’exister lors du coup d’État du capitaine Mouammar Kadhafi le 1er septembre 1969.

Constitution

Établie en octobre 1951, la monarchie libyenne était de type constitutionnelle , héréditaire et fédérale avec pour souverain Idriss Ier Senoussis. Le souverain avait le droit de désigner les membres du gouvernement et le Premier ministre mais était responsable de ses actes devant le Parlement et le Sénat (8 élus dont la moitié était cependant désigné par le Roi). Tripoli et Benghazi avait rang de capitales officielles du Royaume.

Idriss Ier

Politique intérieure

Bien que le souverain fut attaché au principe de la Constitution, Idriss Ier a eu du mal a composer avec les oppositions dans les 3 provinces (Cyrénaïque, Tripolitaine et Fezzan). A la suite des élections générales du 19 février 1952, les partis politiques furent abolis comme le Parti du Congrès National (anti- fédéraliste, vainqueur a Tripoli); son leader Bashir Er Sadawi fut déporté. Les conflits entre les différents pouvoirs régionaux et fédéraux prirent fin avec la nomination d’un héritier officiel en 1953. En 1969, le Prince Hassan Senoussis Rida fut désigné Régent alors que le Roi était en cure en Turquie.

Le droit de vote (non secret) était fixé à 21 ans pour les hommes (et pour les femmes dès 1963).

En avril 1963, le système fédéral fut aboli et remplacé par un seul état uni et indivisible (10 gouvernorats furent crées pour remplacer les 3 parlements autonomes).


Politique extérieure

Le gouvernement du Roi Idriss Ier poursuivit une politique étrangère de collaboration avec l’Occident et en particulier le monde anglophone (Royaume Uni, États-Unis qui obtinrent tous deux des bases militaires). D’un point de vue arabe, il fut très conservateur et adhéra à la Ligue des États Arabes (1953) dont il fut un acteur impliqué lors du conflit israélo-palestinien. En 1955, il établit des relations diplomatiques avec l’Union Soviétique mais refusera toute aide extérieure venant des régimes communistes.

Rencontre entre Idriss Ier et Richard Nixon (USA)

En 1963, la Libye adhère à l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).

Revenus pétroliers

La Libye devint l’objet de toutes les attentions lors de la découverte de pétrole en 1959 par la société Esso (actuelle Exxon). Le gouvernement imposa alors 50% de taxe sur les profits issus des puits de pétrole gérés par des compagnies étrangères. Cette taxe fut considérablement augmentée en 1961. La non redistribution des profits à la population fut une des principale cause d’opposition des Libyens à la monarchie des Senoussis forçant Idriss Ier à résider la plus grande partie de l’année dans son palais de Tobrouk, près de la base militaire britannique.

Liste des Premiers ministres du Roi Idriss Ier

  • 29 mars 1951 au 19 février 1954 : Mahmoud Al Moutansir , ancien délégué de la Province Tripolitaine pour l’élaboration de la Constitution . Impressionné par ses travaux, le Roi Idriss Ier en fit son premier Premier ministre. Lorsqu’il démissionna de cette charge, le souverain le nomma Ambassadeur de Libye à Londres avant de le rappeler comme Premier ministre du 20 janvier 1964 au 20 mars 1965. Moutansir entra en conflit direct avec le Président égyptien Gamal Nasser à propos des bases militaires étrangères qui résidaient sur le sol libyen et dont Nasser dénonçait la présence. Après sa démission pour raisons de santé, le souverain le nomma Chef du Protocole Royal. Arrêté le 1er septembre 1969, accusé d’avoir été le fantoche des Italiens durant l’occupation coloniale, Moutansir meurt en prison un an plus tard.
  • 19 février 1954 au 12 avril 1964 : Mohammed Sakizli, ancien Premier ministre de Cyrénaïque du 18 mars 1950 au 24 décembre 1951 et ancien Ministre Fédéral de l'éducation. Il dut démissionner en avril 1964 suite au conflit entre fédéraliste et anti-fédéraliste.
  • avril 1954 à mai 1957 : Moustafa Ahmed Ben Halim
  • 26 mai 1957 au 17 octobre 1960 : Abdoul Majid Kabar
  • 17 octobre 1960 au 19 mars 1963 : Mohammed Osman Saïd
  • 19 mars 1963 au 22 janvier 1964 : Mohieddin Fikini . Exilé de 1923 (il a deux ans) à 1950 avec sa famille, cet originaire de Fezzan fit ses études universitaires en France avant de soutenir les Senoussis. Entré en politique, il devient Ambassadeur de Libye en Égypte de 1957 à 1958 avant d’être nommé aux Nations Unies. Premier ministre, il fut à l’origine de la fin du fédéralisme et du vote des femmes en Libye. Des manifestations éclatèrent à Benghazi en 1964 et la répression fut violente. Il tenta de limoger les officiers incriminés dans les tirs qui avaient tués plusieurs dizaines de personnes mais ceux–ci conservèrent leurs postes grâce au soutien du Roi Idriss Ier. Mohieddin Fikini décida de démissionner (1964) et n’occupa plus aucun poste official. Son lieu et sa date de décès ne sont pas connus.
Taher Bakeer (gauche) et Hassan Senoussis Rida (milieu)
  • 20 mars 1965 au 2 juillet 1967 : Hussein Youssef Mazik (1918- 2006). Issu d’une tribu fidèle à la monarchie, il fit ses études dans une école italienne avant que les Italiens ne décident de le renvoyer à cause du soutien de sa famille à la rébellion. Invité à séjourner en Italie peu avant la guerre, c'est en 1946 qu'il rencontre le futur Roi Idriss Ier qu’il ne quitta plus par la suite. Il intégra le gouvernement de Mohammed Sakizli comme Ministre de l’Intérieur en 1950 avant de devenir Gouverneur de Cyrénaïque de 1951 à mai 1952. Forcé à juger le meurtre d’un aide de camp du Roi par un Prince Senoussis, Hussein Mazik renonça à tous postes officiels le 15 octobre 1961. Nommé néanmoins Ministre des Affaires Étrangères en janvier 1964, il fut désigné délégué officiel chargé de négocier avec le gouvernement Égyptien. Le 20 mars 1965, il succède à Moutansir démissionnaire pour raison de santé et se confronta vite aux conseillers du roi, ces mêmes conseillers qui l’avait forcé à se démettre en 1961. Lors de la "Guerre des 6 Jours" contre Israël, Mazik autorisa les juifs à quitter le pays. Ce geste (qui provoqua des émeutes) mit fin à ses fonctions et il dut donner sa démission fin juin 1967.

Bien qu’étant à l’extérieur du pays en septembre 1969, il retourna à Tripoli et fut immédiatement arrêté. Condamné à 10 ans de prison en 1970, il fut libéré après 4 ans de prison. Il se retira pour le reste de sa vie à Benghazi.

  • 2 juillet au 25 octobre 1967 : Abdoul A Qadir A Badri (1921-20030)
  • 25 octobre 1967 au 4 septembre 1968 : AbdulHamid Al Bakkoush (1933-2007). Il fut à l’origine de la signature de son pays au traité de non prolifération nucléaire en 1968. Lors du coup d’État, il fuit en Égypte et crée le Front de Salut National Libyen (ou Libyan Liberation Organization). Ce mouvement monarchiste revendiqua en 1984 la tentative de putsch contre le colonel Mouammar Kadhafi. L’ancien Premier ministre fut l’objet d’une tentative d’assassinat de la part des Brigades-Suicide du gouvernement Libyen.
  • 4 septembre 1968 au 31 août 1969 : Wanis Al Kadaffi (1924-1986). Il fut le dernier Premier ministre du Roi Idriss Ier.
Le Roi Idriss ier et Wanis Al Kadaffi

Liens externes

  • [1] : site officiel de la Libyan Constitutional Union ( Ar., Angl.)
  • [2] : Site sur l'histoire de la monarchie Libyenne (Fr.)
  • [3] : Interview du Prince Idriss II ( It.)
  • [4] : le drapeau royaliste hissé sur l'Ambassade de Libye en Suède ( Angl.)