« Pierre d’Alcantara » : différence entre les versions

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Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança
'''Pierre d’Alcantâra'''  (Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança)
Prince héritier de la couronne impériale du Brésil et représentant de la branche Petropolis de la Maison des Orléans-Bragance, il était le fils de la Régente Isabelle de Bragance (1846-1921), princesse impériale du Brésil et de son époux Gaston d'Orléans (1842-1922), comte d'Eu.
 
Titré Prince du Para à sa naissance le 15 octobre 1875 à Petropolis, sa naissance est difficile. le médecin français (le Docteur Depaul) , venu spécialement  pour l'accouchement, fait venir maladroitement le prince qu'il en gardera un bras atrophié toute sa vie. Depuis ses appartements du palais de Rio de Janeiro, il vit les soubresauts de la fin de l’Empire brésilien alors qu’il n’a que 14 ans.  Marqué par cette révolution, il prend le chemin de l’exil avec sa famille d'abord au Portugal, puis en France, au château d'Eu, Une anecdote raconte que lors du départ de la famille royale du Brésil,le prince demande à son père de lacher une colombe blanche avec un message pour ses compatriotes .. Le message n’arrive jamais, il tomba à la mer ..  
Prince héritier de la couronne impériale du Brésil et représentant de la branche Petropolis de la Maison des Orléans-Bragance, il était le fils de la Régente [[Isabelle Ier d'Orléans- Bragance]] (1846-1921), Princesse impériale du Brésil et de son époux [[Gaston d'Orléans]] (1842-1922), Comte d'Eu.
La république brésilienne devient rapidement instable. Le tombeur de la monarchie, le Maréchal Deodoro da Fonseca songe à rappeler Dom Pedro II en février 1891 mais trop autoritaire et devant la méfiance des royalistes comme des ultra républicains, il décide le 3 novembre 1892 de s’octroyer les pleins pouvoirs et invente la découverte d’une vaste conspiration royaliste pour justifier sa décision.  Les monarchistes se réorganisent aussi bien militairement que politiquement de leur côté (création du Parti royaliste à Sao Paulo en 1885, du Centre royaliste en 1896 à Rio de Janeiro). En 1893, elle est secouée par la mutinerie de l’Armada et un soulèvement fédéraliste dans le sud du pays. Le leader de cette révolte, Gaspar Martins Silveira, est un monarchiste convaincu qui réclame en vain à Pedro II qu’il revienne au Brésil. Alors que la révolte progresse et que la République menace de tomber, Gaspar Martins Silveira, prend contact avec la princesse Isabelle afin qu’elle autorise la venue du prince héritier dans le pays annonçant qu’une jonction est possible entre ses troupes et celle de l’Armada qui serait prête à le proclamer Empereur sous le nom de Pedro III (Pierre) . La princesse refusa de laisser partir son fils aîné vers une « aventure » qui lui paraît « sanglante » d’autant qu’elle suspectait le mouvement d’être manipulé par les francs-Maçons.
 
Entre 1893 et 1897 , éclate la guerre des canudos, la Vendée brésilienne. Conduits par le mystique prophète adepte du sébastianisme, Antônio Vicente Mendes Maciel, dit  Antonio Conselheiro (le Conseiller), des milliers de paysans catholique se soulèvent contre la république. Les frères capucins envoyés comme médiateurs l’accusent de fomenter une rébellion monarchiste.  Il est âgé de 67 ans. Elevé dans une famille pauvre qui sombre dans l’alcolisme, il démontre rapidement des qualités scolaires. Tour à tour vendeur, professeur , son mariage est un échec en 1861 et il se refugie dans la religion a en devenir un mystique. Grand, habillé d’une tunique bleue, cheveux bruns, Antonio Conselheiro fascine. Il entre en conflit avec le clergé catholique et la police locale qui l’emprisonne en 1876, torturé avant d’être libéré par la cour de justice de Bahia faute de preuves des activités criminelles dont il fut accusé. Partisan de l’abolition de l’esclavage, il éleve la Princesse Isabelle du Brésil au rang de sainte et considère que la monarchie est « un don de Dieu »., la république comme un « antéchrist ». . Lors de la chute de la monarchie, il érige son village en camp retranché dissident , interdit l’alcool, la prositution, le mariage civil , établit un code contre les crimes et les activiéts religieuses de sa communauté.   
[[Fichier:Coat of arms of the Empire of Brazil.svg.png|200px|thumb|left|Armoiries de la famille impériale du Brésil]]
Le thème du complot monarchiste est vite repris par le gouvernement fédéral en plus de l’accusation de séparatisme. D’autant que le 23 octobre 1895, le Los Angeles Time revele que le Prince Pedro of Saxe-Coburg and Gotha, prince du Brésil, tenterait de s’emparer du trône pour lui.  
 
Le 21 novembre 1896, la première rencontre entre les deux camps entraîne le retrait des forces fédérales. Des témoins racontent que les Canudos chantaient des louanges au seigneur et des appels en faveur de la monarchie. Le 6 janvier 1897, l’armée fédérale donne l’assaut sur le village où réside  4000 révoltés. 557 soldats de l’armée fédérale pénétrent dans le viallage des canudos qui résistent tant bien que mal . Le 6 mars, l’armée fédérale subit une large défaite sur une rébellion qui s’organise militairement. Le gouvernement central décide de renforcer ses troupes tant en nombre que sur le plan de l’armement en l’équipant de mitrailleuse. Le 22 septembre 1897, dit  Antonio Conselheiro meurt de dysenterie. Sans leader, la rebellion perd pied . L’armée fédéral massacre les révoltés le 2 octobre 1897. C’est un bain de sang. Gorges tranchées, viols et femmes enceintes éventrées, on tranche même la tête d’ dit  Antonio Conselheiro. La guerre aura fait 30 000 victimes.  
==Prince exilé==
C’est au sein de l’Empire austro-hongrois que le prince impérial va faire son service militaire. C’est encore au sein de la monarchie danubienne que Dom Pedro de Alcântara rencontre sa future épouse , la comtesse tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz.  
 
Une relation que condamne sa mère qui rève pour son fils d’une alliance plus prestigieuse. Non issue d’une maison souveraine, tchèque Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz, la princesse Isabelle désapprouve ce qu'elle considère comme une mésalliance dynastique. Il faudra toute la tenacité du prince héritier pour que l’ancienne régente ilmpériale accepte ce mariage mais sous la seule condition que Dom Pedro de Alcântara renonce à ses droits à la couronne du Brésil. Au début réticent, le prince tente de négocier mais devant l'entêtement de sa mère, il  accepte et abdique ses droits dynastiques (il conserve néanmoins son prédicat d'altesse impériale et royale ainsi que pour sa descendance) le 30 octobre 1908, en faveur de son frère cadet, le prince Louis
La naissance du futur Prince de Para ,le 15 octobre 1875 à Petropolis, s'avère difficile pour sa mère. Le médecin français (le Docteur Depaul) , venu spécialement  pour l'accouchement, fait tellement venir maladroitement le prince qu'il en gardera un bras atrophié toute sa vie. Depuis ses appartements du palais de Rio de Janeiro, il grandit et vit les soubresauts de la fin de l’Empire brésilien alors qu’il n’a que 14 ans.  Marqué par cette révolution, il prend le chemin de l’exil avec sa famille d'abord au Portugal, puis en France vers la résidence du  château d'Eu.
L’acte de renonciation fut rédigé en trois exemplaires, tous signés par Pedro de Alcantara devant sa mère à Cannes et fut transmis à tous les mouvements monarchistes brésiliens le 9 novembre suivant et qu’acta le fameux Almanach du Gotha, bible de la noblesse européenne :
 
Príncipe Dom Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança.
[[Fichier:La princesse Isabelle et ses enfants , Louis , Pierre et Antoine.jpg |200px|thumb|right|La princesse Isabelle et ses enfants , Louis , Pierre et Antoine]]
 
Une anecdote raconte que lors du départ de la famille royale du Brésil, le Prince demande à son père de lâcher une colombe blanche avec un message pour ses compatriotes ..La colombe s'envola vers la terre, le message n’arriva jamais, il tombe à la mer ..  
 
==Les espoirs d'une restauration de la monarchie==
 
La République brésilienne devient rapidement instable. Le tombeur de la monarchie, le Maréchal Deodoro da Fonseca songe à rappeler Dom [[Pedro II]] en février 1891 mais trop autoritaire et devant la méfiance des royalistes comme des ultra républicains, il décide le 3 novembre 1892 de s’octroyer les pleins pouvoirs en inventant la découverte d’une vaste conspiration royaliste pour justifier sa décision.  Les monarchistes se réorganisent aussi bien militairement que politiquement de leur côté (création du Parti royaliste à Sao Paulo en 1885, du Centre royaliste en 1896 à Rio de Janeiro ..). En 1893, la République fédérale est secouée par la mutinerie de l’Armada et un soulèvement fédéraliste dans le sud du pays.  
 
Le leader de cette révolte, Gaspar Martins Silveira, est un monarchiste convaincu qui réclame en vain à Pedro II qu’il revienne au Brésil. Alors que la révolte progresse et que la République menace de tomber, Gaspar Martins Silveira, prend contact avec la Princesse Isabelle afin qu’elle autorise la venue du prince héritier dans le pays. Il lui annonce qu’une jonction est possible entre ses troupes et celle de l’Armada qui serait prête à le proclamer Empereur sous le nom de Pedro III (Pierre) . La Princesse refusa strictement de laisser partir son fils aîné vers une « ''aventure'' » qui lui paraissait « ''sanglante'' » d’autant qu’elle suspectait le mouvement d’être manipulé par les francs-Maçons.
 
Entre 1893 et 1897 , éclate la guerre des canudos, cette "''Vendée brésilienne''". Conduits par le mystique prophète adepte du sébastianisme, Antônio Vicente Mendes Maciel dit  Antonio Conselheiro (le Conseiller), des milliers de paysans catholiques se soulèvent contre la République. Les frères capucins pourtant envoyés comme médiateurs l’accusent de fomenter une rébellion monarchiste.  Il est âgé de 67 ans. Elevé dans une famille pauvre qui sombre dans l’alcolisme, il démontre rapidement des qualités scolaires. Tour à tour vendeur, professeur , son mariage est un échec en 1861 et il se refugie dans la religion quitte à en devenir un mystique passionné. Grand, habillé d’une tunique bleue, cheveux bruns, Antonio Conselheiro fascine. Il entre en conflit avec le clergé catholique et la police locale l’emprisonne en 1876 non sans le torturer puis d'être libéré par la cour de justice de Bahia.. faute de preuves des activités criminelles dont il fut accusé. Partisan de l’abolition de l’esclavage, il élève la Princesse Isabelle du Brésil au rang de sainte et considère que la monarchie est « ''un don de Dieu'' »., la République  un «''antéchrist''». . Lors de la chute de la monarchie, il érige son village en camp retranché dissident , interdit l’alcool, la prostitution, le mariage civil , établit un code contre les crimes et régit les activités religieuses de sa communauté.   
 
[[Fichier:Un canudos.jpg|200px|thumb|left| Imagerie populaire d'un canudos]]
 
Le thème du complot monarchiste est vite repris par le gouvernement fédéral en plus de l’accusation de séparatisme. D’autant que le 23 octobre 1895, le "''Los Angeles Times''" (journal américain) révèle que le Prince [[Pedro de Saxe-Coburg-Gotha]], Prince du Brésil, tenterait de s’emparer du trône pour lui en organisant un soulèvement.  
 
Le 21 novembre 1896, la première rencontre entre les deux camps entraîne le retrait des forces fédérales. Des témoins racontent que les Canudos chantaient des louanges au seigneur et scandaient des appels en faveur de la monarchie. Le 6 janvier 1897, l’armée fédérale donne l’assaut sur le village où réside  4000 révoltés. 557 soldats de l’armée fédérale pénètrent dans le village des canudos qui résistent tant bien que mal . Le 6 mars, l’armée fédérale subit une large défaite sur une rébellion qui s’organise désormais militairement. Le gouvernement central décide de renforcer ses troupes tant en nombre que sur le plan de l’armement en l’équipant de mitrailleuses modernes. Le 22 septembre 1897, Antonio Conselheiro meurt de dysenterie. Sans leader, la rébellion perd pied . L’armée fédérale massacre les révoltés le 2 octobre 1897. C’est un bain de sang. Gorges tranchées, viols et femmes enceintes éventrées, on coupera même la tête d’Antonio Conselheiro. La guerre aura fait 30 000 victimes.  
 
[[Fichier:Conselheiro Revista Ilustrada.jpg|200px|thumb|right|Caricature d'Antonio Conselheiro]]
 
Les chances de restauration s'amenuisent.
 
==Renonciation au trône==
 
C’est au sein de l’Empire austro-hongrois que le Prince impérial va faire son service militaire. C’est encore au sein de la monarchie danubienne que Dom Pedro de Alcântara rencontrera sa future épouse , la comtesse Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz.  
 
[[Fichier:COA Imperial Prince of Brazil.svg.png|200px|thumb|left|Armoiries de Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança, Prince de Para]]
 
Une relation que condamne sa mère qui rêve pour son fils d’une alliance plus prestigieuse. Non issue d’une maison souveraine, tchèque de surcroît, la Comtesse Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz, la Princesse Isabelle désapprouve ce qu'elle considère comme une mésalliance dynastique. Il faudra toute la ténacité du prince héritier pour que l’ancienne régente impériale accepte ce mariage mais sous la seule condition que Dom Pedro de Alcântara renonce à ses droits à la couronne du Brésil. Au début réticent, le Prince tente de négocier mais devant l'entêtement de sa mère, il  accepte et abdique ses droits dynastiques (il conserve néanmoins son prédicat d'Altesse impériale et royale ainsi que pour sa descendance) le 30 octobre 1908, en faveur de son frère cadet, le prince Louis
 
L’acte de renonciation fut rédigé en trois exemplaires, tous signés par Pedro de Alcântara devant sa mère à Cannes et fut transmis à tous les mouvements monarchistes brésiliens le 9 novembre suivant. Ce qu’acta le fameux Almanach du Gotha, bible de la noblesse européenne.
 
==Extrait de l'acte d'abdication==
 
"''Príncipe Dom Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança.
 
Eu o Principe Dom Pedro de Alcantara Luiz Philippe Maria Gastão Miguel Gabriel Raphael Gonzaga de Orléans e Bragança, tendo maduramente reflectido, resolvi renunciar ao direito que pela Constituição do Imperio do Brazil promulgada a 25 de Março de 1824 me compete à Corôa do mesmo Pais. Declaro pois que por minha muito livre e espontanea vontade d’elle desisto pela presente e renuncio, não só por mim, como por todos e cada um dos meus descendentes, a todo e qualquer direito que a dita Constituição nos confere á Corôa e Throno Brazileiros, o qual passará ás linhas que se seguirem á minha conforme a ordem de successão estabelecida pelo Art. 117. Perante Deus prometto por mim e meus descendentes manter a presente declaração.
Eu o Principe Dom Pedro de Alcantara Luiz Philippe Maria Gastão Miguel Gabriel Raphael Gonzaga de Orléans e Bragança, tendo maduramente reflectido, resolvi renunciar ao direito que pela Constituição do Imperio do Brazil promulgada a 25 de Março de 1824 me compete à Corôa do mesmo Pais. Declaro pois que por minha muito livre e espontanea vontade d’elle desisto pela presente e renuncio, não só por mim, como por todos e cada um dos meus descendentes, a todo e qualquer direito que a dita Constituição nos confere á Corôa e Throno Brazileiros, o qual passará ás linhas que se seguirem á minha conforme a ordem de successão estabelecida pelo Art. 117. Perante Deus prometto por mim e meus descendentes manter a presente declaração.
Cannes, 30 de outubro de 1908
Cannes, 30 de outubro de 1908
Assinado: Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança


Moi, prince Dom Pedro de Alcantara Luis Philippe Gaston Maria Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança, après avoir mûrement réfléchi, a décidé de renoncer au droit que m’octroie  la Constitution de l'Empire du Brésil et promulguée le  25 mars  1824 de porter  la couronne. Je déclare que je suis en plein possession de mes moyens et présente spontanément ma renonciation non seulement pour moi, mais également pour  chacun de mes descendants actuels et à venir des droits que nous octroie la Constitution sur la Couronne et le trône brésilien établi selon l’ordre de succession de  l'article 117. Je promet devant Dieu pour moi et mes descendants que cette déclaration sera maintenue.
Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança''"
 
[[Fichier:Pedro alcantara filho isabel.jpg|200px|thumb|right|Prince Dom Pedro de Alcântara d'Orléans-Bragance]]
 
"''Prince Dom Pedro de Alcântara d'Orléans-Bragance
 
Moi, prince Dom Pedro de Alcântara Louis Philippe Gaston Marie Michel Gabriel Raphael Gonzague d'Orléans-Bragance, après avoir mûrement réfléchi, a décidé de renoncer au droit que m’octroie  la Constitution de l'Empire du Brésil et promulguée le  25 mars  1824, de porter  la couronne. Je déclare que je suis en pleine possession de mes moyens et présente spontanément ma renonciation non seulement pour moi, mais également pour  chacun de mes descendants actuels et à venir des droits que nous octroie ladite Constitution sur la Couronne et le trône brésilien selon l’ordre de succession , article 117. Je promet devant Dieu pour moi et mes descendants que cette déclaration sera maintenue.
 
Cannes, 30 octobre 1908'' "
 
Le mariage sera célébré le 14 novembre 1908 en l'Église Notre-Dame de Versailles (France).
 
==Retour au Brésil==
 
C’est avec l’abolition de la loi d’exil en 1920 que le Prince Pierre revient au Brésil, profitant de ce retour pour s’adonner à sa passion pour la chasse. Il devient célèbre par son raid automobile de 4000 kilomètres entre la Bolivie et la ville de Rio (1926 et 1927). Un exploit quand on sait la tenue des routes de l’époque. Les photos de son voyage vont alimenter les tabloïds de son temps, notamment en France dont il est également un Prince par son père. C'est accompagné de ses deux enfants que le Prince part en 1936 à la découverte des peuplades indigènes du Mato Grosso  dont la revue "A Noite Illustrada" se fera l'écho. La protection des peuples indiens du Brésil reste encore aujourd'hui la préoccupation de la famille impériale.
 
==Pacte de famille==
 
Le 26 avril 1909 à Bruxelles est signé entre la maison impériale du Brésil et la famille des Bourbon-Orléans, un pacte dit de « famille » qui ré-intègre les descendants d’Isabelle du Brésil. Pierre d’Alcantâra y apposera sa signature. Voulu par le Comte [[Gaston d'Orléans]] qui s'inquiétait de voir sa famille perdre ses privilèges (notamment après la renonciation de son fils aîné), théoriquement, ce pacte de famille fait de la maison impériale du Brésil les héritiers du trône de France en cas d’extinction totale de la Maison d’Orléans. Un traité signé non sans un certain désaccord manifesté par [[Philippe VIII]] d'Orléans.
 
[[Fichier:Elisabeth Dobrzensky Dobrzenicz.jpg|200px|thumb|left|Elisabeth Dobrzensky Dobrzenicz]]
 
Ce pacte fut d'ailleurs fort critiqué par les légitimistes et partisans de [[Charles XI]] qui non seulement ne reconnaissait pas au Duc d'Orléans de pouvoir décider du statut des Princes Bourbons autant qu'il introduisait curieusement le principe de nationalité alors inconnu des lois de succession au trône de France. La renonciation du Prince Pierre d'Alcantâra est d'ailleurs reconnue par la partie légitimiste française.


Le mariage sera célébré le 14 novembre 1908 en l'Église Notre-Dame de Versailles (France) C’est avec l’abolition de la loi d’exil en 1920 que le Prince Pierre revient au Brésil, profitant pour s’adonner à sa passion pour la chasse. Il devient célébré par son  raid automobile de 4 000 km entre la Bolivie et la ville de Rio entre 1926 et 1927. Un exploit quand on sait la tenue des routes de l’époque. Les photos de son voyage vont alimenter les tabloïds de son temps, notamment en France dont il est également un prince par son père. C'est accompagné de 2 d ses enfants que le prince part en 1936 à la découverte des es peuplades indigènes du Mato Grosso  dont la revue A Noite Illustrada se fera l'écho.
==Extrait du pacte de Famille==
Le 26 avril 1909 est signé entre la maison impériale du Brésil et la famille des Bourbon-Orléans, un pacte dit de « famille » qui réintégre les descendants d’Isabelle du Brésil. Pierre d’Alcantara y apposera sa siganture. Voulu par le Comte Gaston d’Eu Théoriquement, ce pacte de famille fait de la maison impériale du Brésil les héritiers du trône de France en cas d’extinction totale de la Maison d’Orléans.


1) Notre cher oncle le Comte d'Eu, reconnaissant, dans la note qu'il nous a fait tenir que ses trois fils issus de son mariage célébré en 1864 avec la Princesse Impériale Isabelle, alors héritière immédiate du trône du Brésil et qu'eux et leurs descendance constituent une Maison distincte de l'ensemble des branches de la Maison d'Orléans composant actuellement la Maison de France.  
1) Notre cher oncle le Comte d'Eu, reconnaissant, dans la note qu'il nous a fait tenir que ses trois fils issus de son mariage célébré en 1864 avec la Princesse Impériale Isabelle, alors héritière immédiate du trône du Brésil et qu'eux et leurs descendance constituent une Maison distincte de l'ensemble des branches de la Maison d'Orléans composant actuellement la Maison de France.  
3) Nous maintenons et confirmons notre note du 15 juillet 1901 en tant qu'elle constate l'ordre d'accession à la couronne et règle les rangs et préséances à observer dans toutes les cérémonies ayant un caractère officiel politique ou national français. Cela déclaré, nous consentons volontiers à la demande de notre oncle le Comte d'Eu au sujet des réunions ou cérémonies de famille, en ce sens que lorsque la réunion ou cérémonie sera exclusivement familiale ou bien lorsque nous aurons décidé qu'on devra prendre rang, non pas par ordre d'accession à la couronne, mais par rang de parenté : soit par rapport à nous-mêmes soit par rapport aux Personnes Princières, vivantes ou défuntes, auxquelles il s'agirait de rendre honneur, le Comte d'Eu, ainsi que sa descendance masculine princière et légitime pourront prendre le rang que leur assignera cette parenté, ainsi que cela a déjà eu lieu pour d'autres parents ou alliés de notre famille y compris des non princes et des princes des Maisons souveraines étrangères.  
3) Nous maintenons et confirmons notre note du 15 juillet 1901 en tant qu'elle constate l'ordre d'accession à la couronne et règle les rangs et préséances à observer dans toutes les cérémonies ayant un caractère officiel politique ou national français. Cela déclaré, nous consentons volontiers à la demande de notre oncle le Comte d'Eu au sujet des réunions ou cérémonies de famille, en ce sens que lorsque la réunion ou cérémonie sera exclusivement familiale ou bien lorsque nous aurons décidé qu'on devra prendre rang, non pas par ordre d'accession à la couronne, mais par rang de parenté : soit par rapport à nous-mêmes soit par rapport aux Personnes Princières, vivantes ou défuntes, auxquelles il s'agirait de rendre honneur, le Comte d'Eu, ainsi que sa descendance masculine princière et légitime pourront prendre le rang que leur assignera cette parenté, ainsi que cela a déjà eu lieu pour d'autres parents ou alliés de notre famille y compris des non princes et des princes des Maisons souveraines étrangères.  
4) Le Comte d'Eu et ses fils s'engagent ici, solenellement pour eux et leur descendance à ne faire valoir de prétentions à la Couronne de France et à la position de Chef de la Maison de France qu'en cas d'extinction totale de toutes les branches princières françaises composant actuellement la Maison de France. Nous prenons acte de cet engagement solennel qui aura son effet et sera établi par l'apposition des signatures à notre présente déclaration.


[[Fichier:La famille impériale en 1909.jpg|200px|thumb|right|La famille impériale du Brésil en 1909]]
4) Le Comte d'Eu et ses fils s'engagent ici, solennellement pour eux et leur descendance à ne faire valoir de prétentions à la Couronne de France et à la position de Chef de la Maison de France qu'en cas d'extinction totale de toutes les branches princières françaises composant actuellement la Maison de France. Nous prenons acte de cet engagement solennel qui aura son effet et sera établi par l'apposition des signatures à notre présente déclaration.


Au Brésil, éclate entre octobre 1912 et aout 1916, la guerre de contestation (Guerra do Contestado). Réclamant une meilleure distribution des terres et se plaigant de la saisie de leurs terres par une compagnie de chemin de fer , des milliers de paysans déferlent sur les grandes haciendas des grands propriétaires, ceux la même qui avaient abandonné l’Empire aux  militaires. Cette vaste  jacquerie se transforme peu à peu en mouvement armé miessianique sous l’inlfuence d’un moine  de 23 ans , José Maria de Santo Agostinho ( de son vrai nom Miguel Boaventura Lucena). Le Brésil va connaître durant 4 ans, sa Vendée catholique dans les états de Paraná et Santa Catarina amis qui est fatale à son leader le 22 octobre 1912 alors que la bataille entre insurgés et fédéralistes tourne à l’avantage des premiers. L’armée fédérale n’arrive pas à endiguer la révolte et se radicalise . En mars  1915, ce sont plus de 3000 personnes qui sont massacres. Les monarchistes brésiliens rejoignent la rébellion mais c’est un échec et en août 1916, les derniers rebelles se rendent.  
==Nouveaux espoirs de restauration de la monarchie==
En 1922, on rapatrie au Brésil sous les acclamations les corps de Dom Pedro Ii etd es on épouse. Les funérailles donneront lieu à des manifestations de soutien à la famille impériale.
 
En 1928, les monarchistes se réorganisent sous la bannière de l’ Action Patrianovista brésilienne impériale (AIPB) qui sera active jusqu’en 1972.De sont des milliers de brésiliens qui rejoignent le mouvement qui reconnaît le Prince comme son prétendant. La famille impériale ne tarde pas à revenir vivre au Brésil, dans le palais du Grão-Pará, à Petrópolis.  C’est en 1937, que le Prince revient sur sa renonciation. Dans une interview accordée à la presse, il affirme que son « abdication" ne répondait pas aux exigences de la loi brésilienne, que les brésiliens n’avaient pas été consulté par référendum et que les protocoles exigés pour un tel acte n’était pas réunis.  
Au Brésil, éclate entre octobre 1912 et août 1916, la guerre de contestation (Guerra do Contestado). Réclamant une meilleure distribution des terres et se plaignant de la saisie de leurs terres par une compagnie de chemin de fer , des milliers de paysans déferlent sur les grandes haciendas des grands propriétaires, ceux la même qui avaient abandonné l’Empire aux  militaires. Cette vaste  jacquerie se transforme peu à peu en un nouveau mouvement armé messianique sous l’influence d’un moine  de 23 ans , José Maria de Santo Agostinho ( de son vrai nom Miguel Boaventura Lucena). Le Brésil va connaître durant 4 ans, une nouvelle "''Vendée catholique''" dans les états de Paraná et Santa Catarina mais qui est fatale à son leader le 22 octobre 1912 alors que la bataille entre insurgés et fédéralistes tourne à l’avantage des premiers. L’armée fédérale n’arrive pas à endiguer la révolte et se radicalise . En mars  1915, ce sont plus de 3000 personnes qui sont massacrés. Les monarchistes brésiliens rejoignent la rébellion mais c’est un échec et en août 1916, les derniers rebelles doivent se rendre.  
 
[[Fichier:Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança.jpg|200px|thumb|left|Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança]]
 
En 1922, on rapatrie au Brésil sous les acclamations les corps de Dom Pedro II et de son épouse. Les funérailles donneront lieu à des manifestations de soutien à la famille impériale.
 
En 1928, les monarchistes se réorganisent sous la bannière de l’ [[Action Patrianovista brésilienne impériale]] (ou Centre royaliste de la culture et de la politique sociale pour une nouvelle Patrie)) qui sera active jusqu’en 1972. Ce sont des milliers de brésiliens qui rejoignent le mouvement qui reconnaît le Prince Dom Pedro comme son prétendant mais le monarchisme brésilien connait son schisme entre partisan de la branche des Orléans et sa branche légitimiste.. La famille impériale ne tarde pas à revenir s'installer définitivement au Brésil, dans le palais du Grão-Pará, à Petrópolis.   
 
Cependant en 1937, le Prince revient sur sa renonciation. Dans une interview accordée à la presse, il affirme que son ""''abdication ne répondait pas aux exigences de la loi brésilienne, que les brésiliens n’avaient pas été consultés par référendum et que les protocoles exigés pour un tel acte n’était pas réunis''". De facto, il se considérait comme le prétendant (Pierre III) au trône puisque la loi de 1824 ne prévoyait rien pour les mariages des princes brésiliens en exil.


==Descendance==  
==Descendance==  
Le 14 novembre 1908, Pierre contracte une union (désapprouvée par Isabelle de Bragance) avec la comtesse tchèqueElisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz1 (Alžběta Dobřenská z Dobřenic 1875-1951), fille du comte Jean Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Elisabeth Kottulinsky de Kottulin.
 
Le 14 novembre 1908, Pierre contracte une union (désapprouvée par Isabelle du Brésil) avec la comtesse Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (Alžběta Dobřenská z Dobřenic 1875-1951)), fille du comte Jean Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Elisabeth Kottulinsky de Kottulin.
 
[[Fichier:Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança et son épouse.jpg|200px|thumb|right|Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança et son épouse]]
 
De cette union naissent cinq enfants :
De cette union naissent cinq enfants :
Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse en 1931 Henri d'Orléans (1908-1999), « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France. D'où onze enfants.
 
Pierre Gaston d'Orléans-Bragance (1913-2007), « prince d'Orléans-Bragance » et, de son propre chef, « prince impérial du Brésil », qui épouse en 1944 l'Espagnole Espérance de Bourbon (« Bourbon-Siciles ») (1914-2005). D'où six enfants.
* [[Isabelle d'Orléans-Bragance]] (1911-2003), Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse en 1931 [[Henri VI]] d'Orléans (1908-1999), Comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France. dont onze enfants.
Françoise d'Orléans-Bragance (1914-1968), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse, en 1942, Édouard de Bragance (1907-1976), « duc de Bragance ». D'où trois enfants.
 
Jean d'Orléans-Bragance (1916-2005), « prince d'Orléans-Bragance », qui épouse, en 1949, Fatima Scherifa Chirine (1923-1990), dont il divorce en 1971. En 1990, il se remarie à Teresa Leite (1929). D'où un enfant du premier mariage.
* [[Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance]] (1913-2007), Prince d'Orléans-Bragance et prétendant au trône du Brésil, qui épouse en 1944 la Princesse Espérance de Bourbon-Siciles (1914-2005) dont six enfants.
Thérèse d'Orléans-Bragance (1919-2011), « princesse d'Orléans-Bragance », qui épouse Ernest Martorell y Caldero (1921-1985). D'où postérité.
 
* Françoise d'Orléans-Bragance (1914-1968) Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse, en 1942, Duarte II de Bragance (1907-1976),duc de Bragance dont trois enfants.
 
* Jean d'Orléans-Bragance (1916-2005), Prince d'Orléans-Bragance, qui épouse, en 1949, Fatima Scherifa Chirine (1923-1990), dont il divorce en 1971. En 1990, il se remarie à Teresa Leite (1929). Dont un enfant du premier mariage.
 
* Thérèse d'Orléans-Bragance (1919-2011), Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse Ernest Martorell y Caldero (1921-1985) dont postérité.
 
[[Fichier:ELIZABETH DOBRZENSKY DE DIREITO IMPERATRIZ CONSORTE DO BRASIL.jpg|200px|thumb|left|Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz]]
 
==Funérailles==  
==Funérailles==  
le Prince Dom Pedro décède le 29 janvier 1940.  Son corps est d'abord enseveli dans le cimetière local, où il est enterré avec les honneurs d'un chef d'État. Mais, en 1990, ses restes et ceux de son épouse seront  transférés au sein du Mausolée Impérial de la cathédrale de São Pedro de Alcântara de Petrópolis.  
 
Le Prince Dom Pedro décède le 29 janvier 1940.  Son corps est d'abord enseveli dans le cimetière local, où il est enterré avec les honneurs d'un chef d'État. Mais, en 1990, ses restes et ceux de son épouse seront  transférés au sein du Mausolée Impérial de la cathédrale de São Pedro de Alcântara de Petrópolis.  


==Bibliographie==
==Bibliographie==
Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), éd. Robert Laffont
 
* Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), éd. Robert Laffont (1978)
 
==Liens internes==
 
* [[Mouvement monarchiste brésilien]]
* [[Maison d'Orléans-Bragance]]
 
[[Category:Royalisme brésilien]]
 
==Liens externes==  
==Liens externes==  
[http://www.idisabel.org.br/] : Institut isabelle Ier
 
[http://tokdehistoria.com.br/tag/guerre-de-canudos/] : Guerre des canudos
* [http://www.idisabel.org.br/] : Institut isabelle Ier (Port.)
[http://www.heraldica.org/topics/france/pacte1909.htm] : Pacte de famille (Angl. et Fr.)
* [http://tokdehistoria.com.br/tag/guerre-de-canudos/] : Guerre des canudos (Fr.)
*[https://www.youtube.com/watch?v=P4OYhj7Io0E] : Vidéo You tube / film en portugais sur la Guerre des canudos/Guerra de Canudos - filme completo ( 1997)
* [http://www.heraldica.org/topics/france/pacte1909.htm] : Pacte de famille (Angl. et Fr.)
* [http://latoile.monarchiste.com/?pn=2&collec] : La Toile numéro consacré au Brésil (Fr.)
* [http://fr.scribd.com/doc/231749049/Parecer-Sobre-a-Sucessao-Imperial-Brasileira] : La succession dynastique au Brésil (Port.)
 
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Version du 1 avril 2018 à 17:06

Pierre d’Alcantâra (Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança)

Prince héritier de la couronne impériale du Brésil et représentant de la branche Petropolis de la Maison des Orléans-Bragance, il était le fils de la Régente Isabelle Ier d'Orléans- Bragance (1846-1921), Princesse impériale du Brésil et de son époux Gaston d'Orléans (1842-1922), Comte d'Eu.

Armoiries de la famille impériale du Brésil

Prince exilé

La naissance du futur Prince de Para ,le 15 octobre 1875 à Petropolis, s'avère difficile pour sa mère. Le médecin français (le Docteur Depaul) , venu spécialement pour l'accouchement, fait tellement venir maladroitement le prince qu'il en gardera un bras atrophié toute sa vie. Depuis ses appartements du palais de Rio de Janeiro, il grandit et vit les soubresauts de la fin de l’Empire brésilien alors qu’il n’a que 14 ans. Marqué par cette révolution, il prend le chemin de l’exil avec sa famille d'abord au Portugal, puis en France vers la résidence du château d'Eu.

La princesse Isabelle et ses enfants , Louis , Pierre et Antoine

Une anecdote raconte que lors du départ de la famille royale du Brésil, le Prince demande à son père de lâcher une colombe blanche avec un message pour ses compatriotes ..La colombe s'envola vers la terre, le message n’arriva jamais, il tombe à la mer ..

Les espoirs d'une restauration de la monarchie

La République brésilienne devient rapidement instable. Le tombeur de la monarchie, le Maréchal Deodoro da Fonseca songe à rappeler Dom Pedro II en février 1891 mais trop autoritaire et devant la méfiance des royalistes comme des ultra républicains, il décide le 3 novembre 1892 de s’octroyer les pleins pouvoirs en inventant la découverte d’une vaste conspiration royaliste pour justifier sa décision. Les monarchistes se réorganisent aussi bien militairement que politiquement de leur côté (création du Parti royaliste à Sao Paulo en 1885, du Centre royaliste en 1896 à Rio de Janeiro ..). En 1893, la République fédérale est secouée par la mutinerie de l’Armada et un soulèvement fédéraliste dans le sud du pays.

Le leader de cette révolte, Gaspar Martins Silveira, est un monarchiste convaincu qui réclame en vain à Pedro II qu’il revienne au Brésil. Alors que la révolte progresse et que la République menace de tomber, Gaspar Martins Silveira, prend contact avec la Princesse Isabelle afin qu’elle autorise la venue du prince héritier dans le pays. Il lui annonce qu’une jonction est possible entre ses troupes et celle de l’Armada qui serait prête à le proclamer Empereur sous le nom de Pedro III (Pierre) . La Princesse refusa strictement de laisser partir son fils aîné vers une « aventure » qui lui paraissait « sanglante » d’autant qu’elle suspectait le mouvement d’être manipulé par les francs-Maçons.

Entre 1893 et 1897 , éclate la guerre des canudos, cette "Vendée brésilienne". Conduits par le mystique prophète adepte du sébastianisme, Antônio Vicente Mendes Maciel dit Antonio Conselheiro (le Conseiller), des milliers de paysans catholiques se soulèvent contre la République. Les frères capucins pourtant envoyés comme médiateurs l’accusent de fomenter une rébellion monarchiste. Il est âgé de 67 ans. Elevé dans une famille pauvre qui sombre dans l’alcolisme, il démontre rapidement des qualités scolaires. Tour à tour vendeur, professeur , son mariage est un échec en 1861 et il se refugie dans la religion quitte à en devenir un mystique passionné. Grand, habillé d’une tunique bleue, cheveux bruns, Antonio Conselheiro fascine. Il entre en conflit avec le clergé catholique et la police locale l’emprisonne en 1876 non sans le torturer puis d'être libéré par la cour de justice de Bahia.. faute de preuves des activités criminelles dont il fut accusé. Partisan de l’abolition de l’esclavage, il élève la Princesse Isabelle du Brésil au rang de sainte et considère que la monarchie est « un don de Dieu »., la République un «antéchrist». . Lors de la chute de la monarchie, il érige son village en camp retranché dissident , interdit l’alcool, la prostitution, le mariage civil , établit un code contre les crimes et régit les activités religieuses de sa communauté.

Imagerie populaire d'un canudos

Le thème du complot monarchiste est vite repris par le gouvernement fédéral en plus de l’accusation de séparatisme. D’autant que le 23 octobre 1895, le "Los Angeles Times" (journal américain) révèle que le Prince Pedro de Saxe-Coburg-Gotha, Prince du Brésil, tenterait de s’emparer du trône pour lui en organisant un soulèvement.

Le 21 novembre 1896, la première rencontre entre les deux camps entraîne le retrait des forces fédérales. Des témoins racontent que les Canudos chantaient des louanges au seigneur et scandaient des appels en faveur de la monarchie. Le 6 janvier 1897, l’armée fédérale donne l’assaut sur le village où réside 4000 révoltés. 557 soldats de l’armée fédérale pénètrent dans le village des canudos qui résistent tant bien que mal . Le 6 mars, l’armée fédérale subit une large défaite sur une rébellion qui s’organise désormais militairement. Le gouvernement central décide de renforcer ses troupes tant en nombre que sur le plan de l’armement en l’équipant de mitrailleuses modernes. Le 22 septembre 1897, Antonio Conselheiro meurt de dysenterie. Sans leader, la rébellion perd pied . L’armée fédérale massacre les révoltés le 2 octobre 1897. C’est un bain de sang. Gorges tranchées, viols et femmes enceintes éventrées, on coupera même la tête d’Antonio Conselheiro. La guerre aura fait 30 000 victimes.

Caricature d'Antonio Conselheiro

Les chances de restauration s'amenuisent.

Renonciation au trône

C’est au sein de l’Empire austro-hongrois que le Prince impérial va faire son service militaire. C’est encore au sein de la monarchie danubienne que Dom Pedro de Alcântara rencontrera sa future épouse , la comtesse Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz.

Armoiries de Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança, Prince de Para

Une relation que condamne sa mère qui rêve pour son fils d’une alliance plus prestigieuse. Non issue d’une maison souveraine, tchèque de surcroît, la Comtesse Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz, la Princesse Isabelle désapprouve ce qu'elle considère comme une mésalliance dynastique. Il faudra toute la ténacité du prince héritier pour que l’ancienne régente impériale accepte ce mariage mais sous la seule condition que Dom Pedro de Alcântara renonce à ses droits à la couronne du Brésil. Au début réticent, le Prince tente de négocier mais devant l'entêtement de sa mère, il accepte et abdique ses droits dynastiques (il conserve néanmoins son prédicat d'Altesse impériale et royale ainsi que pour sa descendance) le 30 octobre 1908, en faveur de son frère cadet, le prince Louis

L’acte de renonciation fut rédigé en trois exemplaires, tous signés par Pedro de Alcântara devant sa mère à Cannes et fut transmis à tous les mouvements monarchistes brésiliens le 9 novembre suivant. Ce qu’acta le fameux Almanach du Gotha, bible de la noblesse européenne.

Extrait de l'acte d'abdication

"Príncipe Dom Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança.

Eu o Principe Dom Pedro de Alcantara Luiz Philippe Maria Gastão Miguel Gabriel Raphael Gonzaga de Orléans e Bragança, tendo maduramente reflectido, resolvi renunciar ao direito que pela Constituição do Imperio do Brazil promulgada a 25 de Março de 1824 me compete à Corôa do mesmo Pais. Declaro pois que por minha muito livre e espontanea vontade d’elle desisto pela presente e renuncio, não só por mim, como por todos e cada um dos meus descendentes, a todo e qualquer direito que a dita Constituição nos confere á Corôa e Throno Brazileiros, o qual passará ás linhas que se seguirem á minha conforme a ordem de successão estabelecida pelo Art. 117. Perante Deus prometto por mim e meus descendentes manter a presente declaração.

Cannes, 30 de outubro de 1908

Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança"

Prince Dom Pedro de Alcântara d'Orléans-Bragance

"Prince Dom Pedro de Alcântara d'Orléans-Bragance

Moi, prince Dom Pedro de Alcântara Louis Philippe Gaston Marie Michel Gabriel Raphael Gonzague d'Orléans-Bragance, après avoir mûrement réfléchi, a décidé de renoncer au droit que m’octroie la Constitution de l'Empire du Brésil et promulguée le 25 mars 1824, de porter la couronne. Je déclare que je suis en pleine possession de mes moyens et présente spontanément ma renonciation non seulement pour moi, mais également pour chacun de mes descendants actuels et à venir des droits que nous octroie ladite Constitution sur la Couronne et le trône brésilien selon l’ordre de succession , article 117. Je promet devant Dieu pour moi et mes descendants que cette déclaration sera maintenue.

Cannes, 30 octobre 1908 "

Le mariage sera célébré le 14 novembre 1908 en l'Église Notre-Dame de Versailles (France).

Retour au Brésil

C’est avec l’abolition de la loi d’exil en 1920 que le Prince Pierre revient au Brésil, profitant de ce retour pour s’adonner à sa passion pour la chasse. Il devient célèbre par son raid automobile de 4000 kilomètres entre la Bolivie et la ville de Rio (1926 et 1927). Un exploit quand on sait la tenue des routes de l’époque. Les photos de son voyage vont alimenter les tabloïds de son temps, notamment en France dont il est également un Prince par son père. C'est accompagné de ses deux enfants que le Prince part en 1936 à la découverte des peuplades indigènes du Mato Grosso dont la revue "A Noite Illustrada" se fera l'écho. La protection des peuples indiens du Brésil reste encore aujourd'hui la préoccupation de la famille impériale.

Pacte de famille

Le 26 avril 1909 à Bruxelles est signé entre la maison impériale du Brésil et la famille des Bourbon-Orléans, un pacte dit de « famille » qui ré-intègre les descendants d’Isabelle du Brésil. Pierre d’Alcantâra y apposera sa signature. Voulu par le Comte Gaston d'Orléans qui s'inquiétait de voir sa famille perdre ses privilèges (notamment après la renonciation de son fils aîné), théoriquement, ce pacte de famille fait de la maison impériale du Brésil les héritiers du trône de France en cas d’extinction totale de la Maison d’Orléans. Un traité signé non sans un certain désaccord manifesté par Philippe VIII d'Orléans.

Elisabeth Dobrzensky Dobrzenicz

Ce pacte fut d'ailleurs fort critiqué par les légitimistes et partisans de Charles XI qui non seulement ne reconnaissait pas au Duc d'Orléans de pouvoir décider du statut des Princes Bourbons autant qu'il introduisait curieusement le principe de nationalité alors inconnu des lois de succession au trône de France. La renonciation du Prince Pierre d'Alcantâra est d'ailleurs reconnue par la partie légitimiste française.

Extrait du pacte de Famille

1) Notre cher oncle le Comte d'Eu, reconnaissant, dans la note qu'il nous a fait tenir que ses trois fils issus de son mariage célébré en 1864 avec la Princesse Impériale Isabelle, alors héritière immédiate du trône du Brésil et qu'eux et leurs descendance constituent une Maison distincte de l'ensemble des branches de la Maison d'Orléans composant actuellement la Maison de France.

3) Nous maintenons et confirmons notre note du 15 juillet 1901 en tant qu'elle constate l'ordre d'accession à la couronne et règle les rangs et préséances à observer dans toutes les cérémonies ayant un caractère officiel politique ou national français. Cela déclaré, nous consentons volontiers à la demande de notre oncle le Comte d'Eu au sujet des réunions ou cérémonies de famille, en ce sens que lorsque la réunion ou cérémonie sera exclusivement familiale ou bien lorsque nous aurons décidé qu'on devra prendre rang, non pas par ordre d'accession à la couronne, mais par rang de parenté : soit par rapport à nous-mêmes soit par rapport aux Personnes Princières, vivantes ou défuntes, auxquelles il s'agirait de rendre honneur, le Comte d'Eu, ainsi que sa descendance masculine princière et légitime pourront prendre le rang que leur assignera cette parenté, ainsi que cela a déjà eu lieu pour d'autres parents ou alliés de notre famille y compris des non princes et des princes des Maisons souveraines étrangères.

La famille impériale du Brésil en 1909

4) Le Comte d'Eu et ses fils s'engagent ici, solennellement pour eux et leur descendance à ne faire valoir de prétentions à la Couronne de France et à la position de Chef de la Maison de France qu'en cas d'extinction totale de toutes les branches princières françaises composant actuellement la Maison de France. Nous prenons acte de cet engagement solennel qui aura son effet et sera établi par l'apposition des signatures à notre présente déclaration.

Nouveaux espoirs de restauration de la monarchie

Au Brésil, éclate entre octobre 1912 et août 1916, la guerre de contestation (Guerra do Contestado). Réclamant une meilleure distribution des terres et se plaignant de la saisie de leurs terres par une compagnie de chemin de fer , des milliers de paysans déferlent sur les grandes haciendas des grands propriétaires, ceux la même qui avaient abandonné l’Empire aux militaires. Cette vaste jacquerie se transforme peu à peu en un nouveau mouvement armé messianique sous l’influence d’un moine de 23 ans , José Maria de Santo Agostinho ( de son vrai nom Miguel Boaventura Lucena). Le Brésil va connaître durant 4 ans, une nouvelle "Vendée catholique" dans les états de Paraná et Santa Catarina mais qui est fatale à son leader le 22 octobre 1912 alors que la bataille entre insurgés et fédéralistes tourne à l’avantage des premiers. L’armée fédérale n’arrive pas à endiguer la révolte et se radicalise . En mars 1915, ce sont plus de 3000 personnes qui sont massacrés. Les monarchistes brésiliens rejoignent la rébellion mais c’est un échec et en août 1916, les derniers rebelles doivent se rendre.

Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança

En 1922, on rapatrie au Brésil sous les acclamations les corps de Dom Pedro II et de son épouse. Les funérailles donneront lieu à des manifestations de soutien à la famille impériale.

En 1928, les monarchistes se réorganisent sous la bannière de l’ Action Patrianovista brésilienne impériale (ou Centre royaliste de la culture et de la politique sociale pour une nouvelle Patrie)) qui sera active jusqu’en 1972. Ce sont des milliers de brésiliens qui rejoignent le mouvement qui reconnaît le Prince Dom Pedro comme son prétendant mais le monarchisme brésilien connait son schisme entre partisan de la branche des Orléans et sa branche légitimiste.. La famille impériale ne tarde pas à revenir s'installer définitivement au Brésil, dans le palais du Grão-Pará, à Petrópolis.

Cependant en 1937, le Prince revient sur sa renonciation. Dans une interview accordée à la presse, il affirme que son ""abdication ne répondait pas aux exigences de la loi brésilienne, que les brésiliens n’avaient pas été consultés par référendum et que les protocoles exigés pour un tel acte n’était pas réunis". De facto, il se considérait comme le prétendant (Pierre III) au trône puisque la loi de 1824 ne prévoyait rien pour les mariages des princes brésiliens en exil.

Descendance

Le 14 novembre 1908, Pierre contracte une union (désapprouvée par Isabelle du Brésil) avec la comtesse Elisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (Alžběta Dobřenská z Dobřenic 1875-1951)), fille du comte Jean Wenceslas Dobrzensky de Dobrzenicz et de son épouse la comtesse Elisabeth Kottulinsky de Kottulin.

Pedro de Alcântara de Orléans e Bragança et son épouse

De cette union naissent cinq enfants :

  • Isabelle d'Orléans-Bragance (1911-2003), Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse en 1931 Henri VI d'Orléans (1908-1999), Comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France. dont onze enfants.
  • Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance (1913-2007), Prince d'Orléans-Bragance et prétendant au trône du Brésil, qui épouse en 1944 la Princesse Espérance de Bourbon-Siciles (1914-2005) dont six enfants.
  • Françoise d'Orléans-Bragance (1914-1968) Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse, en 1942, Duarte II de Bragance (1907-1976),duc de Bragance dont trois enfants.
  • Jean d'Orléans-Bragance (1916-2005), Prince d'Orléans-Bragance, qui épouse, en 1949, Fatima Scherifa Chirine (1923-1990), dont il divorce en 1971. En 1990, il se remarie à Teresa Leite (1929). Dont un enfant du premier mariage.
  • Thérèse d'Orléans-Bragance (1919-2011), Princesse d'Orléans-Bragance , qui épouse Ernest Martorell y Caldero (1921-1985) dont postérité.
Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz

Funérailles

Le Prince Dom Pedro décède le 29 janvier 1940. Son corps est d'abord enseveli dans le cimetière local, où il est enterré avec les honneurs d'un chef d'État. Mais, en 1990, ses restes et ceux de son épouse seront transférés au sein du Mausolée Impérial de la cathédrale de São Pedro de Alcântara de Petrópolis.

Bibliographie

  • Isabelle d'Orléans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), éd. Robert Laffont (1978)

Liens internes

Liens externes

  • [1] : Institut isabelle Ier (Port.)
  • [2] : Guerre des canudos (Fr.)
  • [3] : Vidéo You tube / film en portugais sur la Guerre des canudos/Guerra de Canudos - filme completo ( 1997)
  • [4] : Pacte de famille (Angl. et Fr.)
  • [5] : La Toile numéro consacré au Brésil (Fr.)
  • [6] : La succession dynastique au Brésil (Port.)