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==La chute de la Monarchie==
==La chute de la Monarchie==


'''Lorsqu’il accède au trône lusitanien le 19 Octobre 1889, [[Dom Carlos Ier]] (Charles) de Saxe Cobourg Gotha sait que son règne ne va pas être de tout repos. A peine est-il couronné, qu’un contentieux éclate avec le Royaume Uni à propos de la domination coloniale en Afrique de l’Est. Charles entend construire un blog homogène d’influence portugaise depuis l’Angola à sa colonie du Mozambique. Les anglais s’opposent à ce projet ambitieux prénommé « Carte Rose » et qui menacent leur propre jonction entre le Caire et Cap Town. Des escarmouches éclatent entre les deux puissances coloniales et Charles se voit contraint d’accepter un compromis. Il abandonne son projet contre une compensation territoriale. Le prestige impérial en est d’autant affaibli que le Portugal ne s’est toujours pas remis de la perte du Brésil. Sur le plan intérieur, l’opposition républicaine et socialiste s’est renforcée. Les monarchistes sont incapables de s’entendre entre eux et pour sauver le régime, Charles remet le pouvoir entre les mains des militaires en 1906. Dissolution du parlement, suppression de la liberté de la presse, répression des grèves estudiantines, déportation des Républicains en Afrique.., la monarchie vacille lentement. Le 1er Février 1908, alors que le Roi se promène dans les rues de Lisbonne en landau accompagné de son épouse et de ses fils, un homme se précipite en sa direction, monte sur le marche- pied et vide son chargeur de révolver sur le souverain et son fils aîné, Louis Philippe. La Reine Amélie de Bourbon Orléans (1865- 1951) eut la présence d’esprit d’écraser son bouquet de fleurs sur le visage de l’assassin et sauva de la mort, son deuxième fils, [[Dom Manoël II]](Manuel).  
'''Lorsqu’il accède au trône lusitanien le 19 Octobre 1889, [[Dom Carlos Ier]] (Charles) de Saxe Cobourg Gotha sait que son règne ne va pas être de tout repos. A peine est-il couronné, qu’un contentieux éclate avec le Royaume Uni à propos de la domination coloniale en Afrique de l’Est. Charles entend construire un blog homogène d’influence portugaise depuis l’Angola à sa colonie du Mozambique. Les anglais s’opposent à ce projet ambitieux prénommé « Carte Rose » et qui menacent leur propre jonction entre le Caire et Cap Town. Des escarmouches éclatent entre les deux puissances coloniales et Charles se voit contraint d’accepter un compromis. Il abandonne son projet contre une compensation territoriale. Le prestige impérial en est d’autant affaibli que le Portugal ne s’est toujours pas remis de la perte du Brésil. Sur le plan intérieur, l’opposition républicaine et socialiste s’est renforcée. Les monarchistes sont incapables de s’entendre entre eux et pour sauver le régime, Charles remet le pouvoir entre les mains des militaires en 1906. Dissolution du parlement, suppression de la liberté de la presse, répression des grèves estudiantines, déportation des Républicains en Afrique.., la monarchie vacille lentement. Le 1er Février 1908, alors que le Roi se promène dans les rues de Lisbonne en landau accompagné de son épouse et de ses fils, un homme se précipite en sa direction, monte sur le marche- pied et vide son chargeur de révolver sur le souverain et son fils aîné, Louis Philippe. La Reine Amélie de Bourbon Orléans (1865- 1951) eut la présence d’esprit d’écraser son bouquet de fleurs sur le visage de l’assassin et sauva de la mort, son deuxième fils, [[Dom Manoël II]] (Manuel).  


Amélie d’Orléans, dont le mariage fastueux à Paris avait forcé la République Française à voter une loi qui exilait tous les anciennes maisons régnantes de France (1886), se retrouvait pour cette seule journée, épouse de souverain, mère de deux fils, Reine du Portugal puis veuve, Reine mère et orpheline de son mari et de son fils. Manuel II, né en 1889 et de deux ans le cadet de son frère aîné, héritait d’une situation politique plus instable que son père à son avènement. Bénéficiant d’un élan de sympathie, le Roi est ouvert aux idées socialistes, apanage du Parti républicain. Il comprend vite que pour sauver la monarchie, il doit mettre fin à la dictature du Premier ministre Joâo Franco. Il autorise de nouveau la presse et les mouvements républicains à tenir des réunions en espérant les rallier au régime. Les élections de Juin 1910 sont favorables aux républicains mais Manuel II refuse de nommer un Républicain au gouvernement. La visite du Président Brésilien, Hermes Da Fonseca le 1er Octobre 1910 est le prétexte à de nombreuses manifestations républicaines dans la capitale portugaise. Deux jours plus tard, éclate une mutinerie de la marine. Le gouvernement mobilise l’armée mais celle-ci se déclare solidaire des mutins. Le 4 Octobre, les canons des navires ancrés à Lisbonne commencent à bombarder le palais royal. La famille royale est contrainte de fuir en exil en Angleterre. La République installée, c’est la guerre civile qui éclate. Le Nord du pays refuse de reconnaître le régime et se soulève. Il y’a alors deux gouvernements au Portugal. La république avec Lisbonne pour capitale et une régence de fait avec pour capitale Porto et dont l’homme fort est l’ancien gouverneur colonial d’Angola, Henrique Mitchell de Paiva Cabral Couceiro. Les colonies justement, quant à elle, adhèrent dans leur majorité à la République puisqu’elle ne remettra pas en cause leurs privilèges.
Amélie d’Orléans, dont le mariage fastueux à Paris avait forcé la République Française à voter une loi qui exilait tous les anciennes maisons régnantes de France (1886), se retrouvait pour cette seule journée, épouse de souverain, mère de deux fils, Reine du Portugal puis veuve, Reine mère et orpheline de son mari et de son fils. Manuel II, né en 1889 et de deux ans le cadet de son frère aîné, héritait d’une situation politique plus instable que son père à son avènement. Bénéficiant d’un élan de sympathie, le Roi est ouvert aux idées socialistes, apanage du Parti républicain. Il comprend vite que pour sauver la monarchie, il doit mettre fin à la dictature du Premier ministre Joâo Franco. Il autorise de nouveau la presse et les mouvements républicains à tenir des réunions en espérant les rallier au régime. Les élections de Juin 1910 sont favorables aux républicains mais Manuel II refuse de nommer un Républicain au gouvernement. La visite du Président Brésilien, Hermes Da Fonseca le 1er Octobre 1910 est le prétexte à de nombreuses manifestations républicaines dans la capitale portugaise. Deux jours plus tard, éclate une mutinerie de la marine. Le gouvernement mobilise l’armée mais celle-ci se déclare solidaire des mutins. Le 4 Octobre, les canons des navires ancrés à Lisbonne commencent à bombarder le palais royal. La famille royale est contrainte de fuir en exil en Angleterre. La République installée, c’est la guerre civile qui éclate. Le Nord du pays refuse de reconnaître le régime et se soulève. Il y’a alors deux gouvernements au Portugal. La république avec Lisbonne pour capitale et une régence de fait avec pour capitale Porto et dont l’homme fort est l’ancien gouverneur colonial d’Angola, Henrique Mitchell de Paiva Cabral Couceiro. Les colonies justement, quant à elle, adhèrent dans leur majorité à la République puisqu’elle ne remettra pas en cause leurs privilèges.
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Le 23 Mai 1974 sous la houlette de [[Gonçalo Ribeiro Teles]], le [[Parti Populaire Monarchiste]] est crée. Il n’obtiendra que 0,56% des voix lors des élections de l’Assemblée transitoire.
Le 23 Mai 1974 sous la houlette de [[Gonçalo Ribeiro Teles]], le [[Parti Populaire Monarchiste]] est crée. Il n’obtiendra que 0,56% des voix lors des élections de l’Assemblée transitoire.


Duarte Pio est dans la mouvance du PPM. Il crée en 1977, le système coopératif agricole du Crédit Mutuel. Il y’aura de fait une caisse dans chaque municipalités du Portugal (soit 300 recensées en 1979) puis par la suite une école agricole qu’il abrite sur les propriétés de la famille royale. Il s’engage dans un  mouvement pour l’indépendance du Timor, qui à peine libéré se fait annexer par l’Indonésie. Marié et père de 3 enfants, Duarte III Pio tient à son indépendance face aux divers mouvements monarchistes. Il est une figure respectée dans son pays et régulièrement est invité au Palais Présidentiel (notamment durant la Présidence de Mario Soares). Ses positions gauchistes ont déçu une frange minoritaire des monarchistes qui soutiennent désormais une autre  branche éloignée des Bragance.   
Duarte Pio est dans la mouvance du PPM [[Partido Popular Monárquico]]. Il crée en 1977, le système coopératif agricole du Crédit Mutuel. Il y’aura de fait une caisse dans chaque municipalités du Portugal (soit 300 recensées en 1979) puis par la suite une école agricole qu’il abrite sur les propriétés de la famille royale. Il s’engage dans un  mouvement pour l’indépendance du Timor, qui à peine libéré se fait annexer par l’Indonésie. Marié et père de 3 enfants, Duarte III Pio tient à son indépendance face aux divers mouvements monarchistes. Il est une figure respectée dans son pays et régulièrement est invité au Palais Présidentiel (notamment durant la Présidence de Mario Soares). Ses positions gauchistes ont déçu une frange minoritaire des monarchistes qui soutiennent désormais une autre  branche éloignée des Bragance.   


Le 10 Juin 2002 des dissidents de droite ont fait renaitre le mouvement de l’Intégralisme Lusitanien
Le 10 Juin 2002 des dissidents de droite ont fait renaitre le mouvement de l’Intégralisme Lusitanien

Version du 28 novembre 2010 à 17:30

Historique du Mouvement Monarchiste Portugais (1910- 1979)

Le 5 Octobre 1989, le journal « O Independante » édite un supplément à l’issu du 79ième anniversaire de la proclamation de la République portugaise. Son titre « Soyons réaliste » est accompagné d’une photo de Dom Duarte de Bragance, souverain titulaire du Portugal, et dont la légende est des plus explicite : « Aujourd’hui, c’est férié et nous ne comprenons pas pourquoi. En vérité commémorer une révolution faite par une demi- douzaine de lisboètes et une centaine d’ouvriers contre sept siècles d’histoire portugaise dépasse le sens. Ne serait-ce pas mieux de vivre en monarchie (..) c’est évident que si ».

Les monarchistes n’ont jamais disparu du paysage politique et la cause royaliste va se renforcer au cours des décennies, preuve de l’attachement des portugais à leur famille royale. Il est peu de portugais qui a oublié que le 19 Janvier 1641, le Duc Jean IV de Bragance va relever les prétentions de la Maison d’Aviz (dont il est un héritier) et chasser l’occupant espagnol rendant ainsi au pays sa pleine indépendance

La chute de la Monarchie

Lorsqu’il accède au trône lusitanien le 19 Octobre 1889, Dom Carlos Ier (Charles) de Saxe Cobourg Gotha sait que son règne ne va pas être de tout repos. A peine est-il couronné, qu’un contentieux éclate avec le Royaume Uni à propos de la domination coloniale en Afrique de l’Est. Charles entend construire un blog homogène d’influence portugaise depuis l’Angola à sa colonie du Mozambique. Les anglais s’opposent à ce projet ambitieux prénommé « Carte Rose » et qui menacent leur propre jonction entre le Caire et Cap Town. Des escarmouches éclatent entre les deux puissances coloniales et Charles se voit contraint d’accepter un compromis. Il abandonne son projet contre une compensation territoriale. Le prestige impérial en est d’autant affaibli que le Portugal ne s’est toujours pas remis de la perte du Brésil. Sur le plan intérieur, l’opposition républicaine et socialiste s’est renforcée. Les monarchistes sont incapables de s’entendre entre eux et pour sauver le régime, Charles remet le pouvoir entre les mains des militaires en 1906. Dissolution du parlement, suppression de la liberté de la presse, répression des grèves estudiantines, déportation des Républicains en Afrique.., la monarchie vacille lentement. Le 1er Février 1908, alors que le Roi se promène dans les rues de Lisbonne en landau accompagné de son épouse et de ses fils, un homme se précipite en sa direction, monte sur le marche- pied et vide son chargeur de révolver sur le souverain et son fils aîné, Louis Philippe. La Reine Amélie de Bourbon Orléans (1865- 1951) eut la présence d’esprit d’écraser son bouquet de fleurs sur le visage de l’assassin et sauva de la mort, son deuxième fils, Dom Manoël II (Manuel).

Amélie d’Orléans, dont le mariage fastueux à Paris avait forcé la République Française à voter une loi qui exilait tous les anciennes maisons régnantes de France (1886), se retrouvait pour cette seule journée, épouse de souverain, mère de deux fils, Reine du Portugal puis veuve, Reine mère et orpheline de son mari et de son fils. Manuel II, né en 1889 et de deux ans le cadet de son frère aîné, héritait d’une situation politique plus instable que son père à son avènement. Bénéficiant d’un élan de sympathie, le Roi est ouvert aux idées socialistes, apanage du Parti républicain. Il comprend vite que pour sauver la monarchie, il doit mettre fin à la dictature du Premier ministre Joâo Franco. Il autorise de nouveau la presse et les mouvements républicains à tenir des réunions en espérant les rallier au régime. Les élections de Juin 1910 sont favorables aux républicains mais Manuel II refuse de nommer un Républicain au gouvernement. La visite du Président Brésilien, Hermes Da Fonseca le 1er Octobre 1910 est le prétexte à de nombreuses manifestations républicaines dans la capitale portugaise. Deux jours plus tard, éclate une mutinerie de la marine. Le gouvernement mobilise l’armée mais celle-ci se déclare solidaire des mutins. Le 4 Octobre, les canons des navires ancrés à Lisbonne commencent à bombarder le palais royal. La famille royale est contrainte de fuir en exil en Angleterre. La République installée, c’est la guerre civile qui éclate. Le Nord du pays refuse de reconnaître le régime et se soulève. Il y’a alors deux gouvernements au Portugal. La république avec Lisbonne pour capitale et une régence de fait avec pour capitale Porto et dont l’homme fort est l’ancien gouverneur colonial d’Angola, Henrique Mitchell de Paiva Cabral Couceiro. Les colonies justement, quant à elle, adhèrent dans leur majorité à la République puisqu’elle ne remettra pas en cause leurs privilèges.

La Monarchie du Nord

La nouvelle république a du mal à s’installer dans le pays. Les monarchistes multiplient les escarmouches avec les militaires loyalistes, les gouvernements se succèdent sans réellement avoir de majorité stable. Lors de la première guerre mondiale, l’ancien ministre des finances germanophile et officier militaire, Sidónio Bernardino Cardoso da Silva Pais s’empare du pouvoir le 5 Décembre 1917. Les monarchistes (réunis dans le mouvement Intégralisme Lusitanien de Luís Carlos Almeida Lima de Braga) trouvent avec lui un interlocuteur idéal. Le nouveau chef de la Junte portugaise est un ancien ministre de Manuel II et se déclare favorable au retour du Roi et dont l’épouse est une Hohenzollern. Il se rapproche de l’église catholique farouchement opposée à la République et de fait cristallise les oppositions contre lui Le 14 Décembre 1918, alors qu’il se prépare à prendre le train pour la capitale des rebelles monarchistes, il est abattu sur le quai de la gare par un Républicain. En réaction, les monarchistes proclament la restauration de la monarchie dans le Nord le 3 Janvier 1919. Si Manuel II ne peut revenir au Portugal, il reste toujours le Roi légitime du pays. Lisbonne menace de suivre. Mais l’Amiral Joao de Canto E Castro qui a succédé à Cardoso Da Silva Pais réagit immédiatement et fait arrêter tous éléments suspectés de monarchisme. Si les monarchistes connaissent quelques succès au début, les Républicains réagissent rapidement et le 13 Février, Porto tombe. La Monarchie du Nord aussi.

On a longtemps polémiqué sur l’attitude de Manuel II durant l’épisode de la Monarchie du Nord. Mitchell de Paiva Cabral Couceiro pensait que la restauration de la monarchie devait passer par un référendum. Mais Manuel II refusait catégoriquement cette proposition. Finalement, il fut décidé que le monarque serait rétabli par un coup d’état légitimiste. Manuel II soutint financièrement ses partisans mais son absence sur le terrain fut lourde de conséquences pour les monarchistes. Enfin, l’anglophile Manuel II ne souhaitait pas voir la restauration effective avant la fin du conflit mondial Les monarchistes soutenaient dans leur ensemble le souverain exilé mais il existait une frange qui soutenait les prétentions du Prince Miguel (Michel 1853- 1927) de Bragance (voir le dossier sur le Brésil). Il faudra attendre 1920 pour que les deux branches se réconcilient. Manuel II décède le 2 Juillet 1932 sans postérité. Le Prince Michel (II) réuni désormais sous son seul nom les espoirs de tous les monarchistes.

L'Integralisme Lusitanien et l'Estado Novo

Michel de Bragance sait que la route de la restauration de la monarchie va être longue mais c’est aussi un capétien tenace (en effet, les Bragance descendent en ligne droite du 1er Roi du Portugal, Henri de Bourgogne, fils bâtard d’Hugues Capet). Pour cela, il peut compter sur les membres de l’Integralisme Lusitanien. Ce mouvement a été fondé en 1913 par des monarchistes et des catholiques en réaction à l’anticléricalisme affiché de la République. Dès 1916, le mouvement est implanté dans tout le pays, s’ouvre aux syndicats chrétiens et contribue à la proclamation de la monarchie du Nord. Avec les réticences du souverain à rentrer au pays en 1919, l’Intégralisme Lusitanien décide de rompre avec Manuel II et de reconnaître le prétendant migueliste et son fils Duarte (Edouard) Nino, âgé de 12 ans lors des événements de la Monarchie du Nord. On retrouve encore le mouvement lors du coup d’état du 28 Mai 1926 qui renverse le Président Machado, élu à peine quelque mois auparavant. Avec la réconciliation des deux branches et la mort de Manuel II, l’Intégralisme Lusitanien décide de se dissoudre. Michel II est décédé en 1927 et désormais Dom Duarte II est le Roi légitime des portugais. Toutes les organisations monarchistes se fondent en un seul mouvement dont Dom Duarte prend la tête.

A la République a succédé l’Estado Novo du Premier Ministre Antonio De Oliveira Salazar (Juillet 1932). Le régime se veut autoritaire, catholique (le divorce sera interdit en 1940 après la signature d’un Concordat avec le Vatican), corporatiste et traditionnel. Salazar flirte sur tous les fronts. Il offre les Açores aux alliés comme il n’hésite pas à proclamer une demi- journée de deuil à l’annonce de la mort du Chancelier Hitler. Il nomme des Républicains comme des monarchistes dans son gouvernement et revendique ouvertement son adhésion à l’école de pensée de l’Intégralisme Lusitanien et de l’Action Française. Salazar et les monarchistes négocient une éventuelle restauration; leur pression est constante (le corps de Manuel II est rapatrié de Fulwell à Lisbonne). Le dictateur ouvre avec le prétendant au trône, la fondation de la Maison de Bragance (1949). Les royalistes sont enthousiasmes, adhèrent au Mouvement National Syndicaliste, mélange de syndicalisme, de monarchisme et de fascisme chrétien avant que Salazar ne le fasse interdire (1934). Puis ils déchantent dans le milieu des années 50. Salazar renonce à restaurer la monarchie (malgré un discours contraire le 22 Novembre 1951) pour conserver le pouvoir, musèle la presse trop favorable au Prince, la Reine- Mère Amélie d’Orléans meurt et dans son délire, se prend pour .. Napoléon . Pourtant, toutes les conditions avaient été réunies. Le Parlement vote la fin de la double loi d’exil. Celle du 5 Octobre 1910 qui frappait les Bragance et celle du 19 Décembre 1834 qui interdisait aux descendants du Roi Miguel Ier de vivre au Portugal sous peine de mort (la seule du genre).

Le Parti Monarchiste sous la Ière République

A la chute de la Monarchie du Nord, le Parti Monarchiste envoie 4 députés sur les bancs de l’Assemblée (1921) qui compte 150 sièges à pourvoir et plus de 70 au Sénat. En 1922, c’est 10 députés et 3 Sénateurs qui sont élus. Le monarchisme a le vent en poupe. Il est vrai que le 19 Octobre 1921 précédent les élections, des dizaines de politiciens républicains avait été victimes d’une purge sanglante. Le régime monarchique apparaissait alors plus stable aux yeux du peuple que la République qui entre 1921 et 1926 va élire 7 parlements, 9 chefs d’état et plus de 50 gouvernements. Preuve en est qu’en 1925, 7 députés et 6 sénateurs sont réélus. L’arrivée de Salazar brisera net cet élan.

Dom Duarte- Pio de Bragance et les monarchistes

Duarte Nuno se retire des affaires, les monarchistes se divisent entre ceux qui soutiennent encore Salazar et ceux qui tendent l’oreille aux idées socialistes, synonymes de démocratie. En 1958, les monarchistes vont soutenir activement la candidature du Général Humberto Delgado à la présidence. Mais Salazar fait échouer cette candidature au profit de l’Amiral Tomas, son candidat. Delgado sera assassiné en 1965 en Espagne. En 1968, le Portugal vit aux rythmes des manifestations estudiantines comme le reste de l’Europe ; Salazar meurt deux ans plus tard à l’âge de 81 ans. Le Prince héritier Duarte- Pio (ou Edouard- Pie, né en 1945) n’échappe pas à cette vague rouge qui secoue le pays en recherche de liberté. Il s‘engage dans les forces ariennes et est envoyé de 1969 à 1971 en Angola où la guerre pour l’indépendance fait rage. Le Prince s’investit sur place, développe des projets et y gagne un nom et un respect. Pour les Angolais, l’héritier au trône n’est pas un inconnu ni chez les colons. Un sentiment monarchiste flotte dans la colonie dont l’indépendance sera proclamée en 1975. L’avenir de l’Empire sera d’ailleurs une pomme de discorde entre Salazar et les monarchistes. Duarte – Pio est favorable à l’autonomie politique de l’Angola et milite activement en ce sens ; le gouvernement le fait expulser de la colonie en 1972. Le 25 Juillet 1974, la révolution des œillets met fin au régime salazariste. Mais à la Monarchie, les Portugais et l’armée choisissent la République. Dom Duarte Nuno meurt le 24 Décembre 1976.

Le 23 Mai 1974 sous la houlette de Gonçalo Ribeiro Teles, le Parti Populaire Monarchiste est crée. Il n’obtiendra que 0,56% des voix lors des élections de l’Assemblée transitoire.

Duarte Pio est dans la mouvance du PPM Partido Popular Monárquico. Il crée en 1977, le système coopératif agricole du Crédit Mutuel. Il y’aura de fait une caisse dans chaque municipalités du Portugal (soit 300 recensées en 1979) puis par la suite une école agricole qu’il abrite sur les propriétés de la famille royale. Il s’engage dans un mouvement pour l’indépendance du Timor, qui à peine libéré se fait annexer par l’Indonésie. Marié et père de 3 enfants, Duarte III Pio tient à son indépendance face aux divers mouvements monarchistes. Il est une figure respectée dans son pays et régulièrement est invité au Palais Présidentiel (notamment durant la Présidence de Mario Soares). Ses positions gauchistes ont déçu une frange minoritaire des monarchistes qui soutiennent désormais une autre branche éloignée des Bragance.

Le 10 Juin 2002 des dissidents de droite ont fait renaitre le mouvement de l’Intégralisme Lusitanien

Liens Internet

Le site du PPM (en Portugais) [1] Blog sur la Monarchie du Nord [[2]]Site de la Cause Monarchiste [[3]] Site de l'Integralisme Portugais