Charles XII

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Charles XII

Alphonse-Charles de Bourbon (Duc d'Anjou et de San-Jaime)

Second fils du Prince Jean III (Bourbon) et de Marie-Béatrice de Habsbourg-Lorraine-Este , le Prince Charles, Alphonse, Ferdinand, Joseph, Jean, Pie de Bourbon naît le 12 septembre 1849.

L’application des règles de succession à la couronne même si elles ne concernent que les rois de jure produisent parfois des résultats inattendus. A la mort de Jacques Ier, le 2 octobre 1931, à Paris, ce fut donc son oncle Charles XII, à l’époque âgé de 82 ans, qui lui succéda à la tête des Bourbons et donc aussi sur le trône (de jure) de France. Prénommé Alphonse, à sa naissance le prince fit choix le 4 novembre 1931 d’utiliser désormais comme prénoms d’usage Alphonse-Charles, afin qu’aucune confusion ne soit possible avec son cousin le roi d’Espagne Alphonse Ier/ XIII .

Le digne soldat des causes perdues

On sait que les zouaves pontificaux avaient pour mission de défendre l’état pontifical face aux progrès constants de l’unité italienne. La cause était belle mais peut-être perdue d’avance. Des princes de la maison de Bourbon, le prince Alphonse-Charles sera certainement celui- qui incarnera le mieux sa position d’héritier de la légitimité et de la tradition à travers ses convictions catholiques, fidèle aux principes du Comte de Chambord, Henri V dont il subit la forte influence dans sa jeunesse. Le Prince Charles déteste autant les républicains, les franc-maçons, les bonapartistes que les carbornaris qui ont renversé François V de Modène, portant peu d'intérêt à ces Orléans "que la politesse lui oblige de saluer courtoisement alors que la légitimité impose naturellement le mépris". Ajoutant le Sacré-Cœur de Jésus à ses armes espagnoles, il s’engage en juin 1868 dans le corps des zouaves pontificaux (y compris aux côtés de nombreux légitimistes français et carlistes espagnols y compris le Prince impérial Salvator Iturbide). Deux fois blessé sur les remparts de Rome en défendant la Porte Pia, attaquée par les troupes du futur roi de l’Italie, Victor Emmanuel II de Savoie (septembre 1870) le Prince doit être rapatrié sur un bateau de guerre français et se retirer sur ses terres autrichiennes après la victoire des partisans de l’Unité sur les partisans pontificaux non sans avoir refusé de se rendre.

Un règne court plus carliste que légitimiste (1931-1936)

En Espagne, la République avait été proclamée et le Roi Alphonse Ier/ XIII (1886-1941) s’était réfugié en France. La couronne des Bourbons à terre, le Prince Charles choisit de reprendre un combat pour lequel il s’était brillamment illustré lors de la 3ième guerre carliste, entre 1872 et 1876. peu après son mariage, il passe clandestinement la frontière espagnole et prend le commandement des armées de catalogne. Son épouse est à ses côtés, habillée en soldat, entend se battre et soulever les passions, prenant exemple sur la Duchesse de Berry en 1832. . Le prince et la princesse sont âgés respectivement de 23 et 20 ans lors de du début de cette nouvelle guerre civile. Avec 8000 à 12000 hommes, les carlistes infligent une défaite à l'armée espagnole le 9 juillet 1873 mais n'arrivent pas à ouvrir la route vers Madrid. La 3ème guerre carliste est une suite d'escarmouches sans conséquences, la dernière aventure romantique du légitimisme espagnol. Le couple se retire finalement en Autriche, à Puccheim, loin de ses illusions.

La première guerre mondiale ravage l'Europe et les monarchies tombent les uns après les autres. Le couple royal est plus fusionnel que jamais, il décide de remettre son sort à Dieu et de rester dans la nouvelle Autriche socialiste. Si il s'opposa à l'austro-fascisme, il soutint en revance volontiers le chancelier autrichien Karl Von Schuschnigg dans ses tentatives de restaurer la monarchie danubienne.

Alphonse Charles et son épouse Maria Das neves

Lors des élections de Juin 1931, les monarchistes s’étaient unis dans une coalition de Droite et avaient obtenus 26 sièges, à peine 7% de l’électorat espagnol. Le Parti carliste s’était allié avec le Parti national basque (PNV) et avait obtenu 15 sièges en Navarre (4% des voix). Un regain de popularité pour un mouvement qui comptait moins d’une dizaine d’élus sous la monarchie d’Alphonse Ier/ XIII . Fort de ce succès sur le plan régional, le Parti carliste qui connaissait le même succès en Andalousie et en Catalogne décida de se réunifier (le Parti nationaliste catalan «Catalunya Vella» fusionna avec les carlistes qui obtinrent 3% des voix).

En 1932, le Parti Catholique national (de Ramon Nocedal) fusionna avec le Parti catholique traditionaliste(fondé en 1918 par Juan Vazquez de Mella) pour former la Communauté traditionaliste carliste (Comunión Tradicionalista /CTC). Alphonse Charles Ier créa également le Conseil Suprême traditionaliste dont il confia la charge à José de Selva y Margelina (Secrétaire de 1921 à sa mort en 1932) puis au Comte de Rodezno Arevalo Dominguez Thomas (1882-1952, Sénateur et Député de Navarre).

Enfin Alphonse- Charles se rapprocha d’Alphonse XIII et les deux prétendants à la couronne d’Espagne acceptèrent de se réconcilier afin d’œuvrer pour la restauration de la monarchiste. Lors de sa rencontre à paris avec le Prince Jacques Ier (Jaime), les deux prétendants déclarent : « Ni mon cousin Alphonse, ni moi même n'avons abdiqué nos droits respectifs mais nous avons décidé de travailler ensemble pour le bien de l'Espagne ! ». Alphonse- Charles reprend à son compte la formule.

les partisans d'Alphonse Ier/ XIII et ceux d'Alphonse-Charles mirent leurs espoirs dans le Lieutenant- Général José Sanjurjo Sacanell (1872-1936), de tendance carliste, afin de renverser la République. Pourtant au début, cet officier militaire, héros des guerres coloniales, se montra bienveillant envers la République. Mais le gouvernement socialiste de la Seconde République finit par se méfier de cet officier ambitieux et limoge peu à peu de toutes ses prérogatives au sein de l’administration militaire. Entre juillet et le 8 août 1932, Sanjurjo rencontre les leaders monarchistes et fort de leur soutien, il tente alors un coup d’état le 10 août 1932. C’est un échec. Le gouvernement républicain ayant mobilisé tous les régiments loyalistes. Il sera arrêté dans sa fuite vers le Portugal et condamné à la perpétuité.

Lors des élections du 19 novembre 1933, l’Union des Droites (monarchistes) et la Confédération espagnole des droites autonomes (Confederación Española de Derechas Autónomas ou CEDA, rassemblement de politiciens de droite, monarchistes et conservateurs) obtinrent la majorité parlementaire avec 160 élus (31%). Carlistes et partisans d’Alphonse Ier/ XIII s’étaient alliés dans l’adversité. Au niveau provincial, 20 députés de la CTC furent élus. Alphonse- Charles confia le Secrétariat- Général de la CTC au Député Manuel Fal Conde (1894-1975) en mai 1934. Élu depuis 1933, Manuel Fal Conde organise quotidiennement des manifestations carlistes en Catalogne.

Lorsque la guerre civile éclata en 1936, Alphonse- Charles qui exécrait la république espagnole, enjoignit ses partisans de rejoindre les forces armées en rébellion du Général Francisco Franco (1892-1975). Libéré et exilé au Portugal en mars 1934, Sanjurjo avait rejoint les putschistes. Le prétendant carliste ordonne alors la dissolution du Conseil suprême traditionaliste, la coalition monarchiste avait obtenu le 16 février 1936 une majorité de 166 sièges (46%). La guerre civile menaçait l’Espagne, les carlistes (12 députés de la CTC élus aux parlements provinciaux) allaient bientôt rejoindre dans leur grande majorité les rangs franquistes.

Un mariage digne de son rang

Maria Das Neves

C’est parmi la famille royale des Bragance que le Prince Charles de Bourbon trouva celle qui allait devenir son épouse : Marie des Neiges (Maria das Neves) de Bragance (1852-1941), Infante du Portugal, jeune fille qu’il épousa le 26 avril 1871 au château de Kleinheubach (Bavière). Fille du Roi légitimiste portugais Dom Miguel Ier de Bragance (1802-1866), la Princesse Marie des Neiges eut un fils en 1874 mais qui ne survécut que quelques heures.

Ce décès brutal du jeune héritier allait rendre la succession de Charles XII aussi compliquée qu’avait été son accession au « trône » des 2 côtés des Pyrénées.

Marie des Neiges survivra à son époux avant de s’éteindre en février 1941

La succession carliste

Sans enfants, la succession carliste devait revenir légitimement au Roi d'Espagne, Alphonse Ier/ XIII . Bon nombre de carliste pensèrent alors que le conflit dynastique serait enfin clos après la réconciliation entre les deux prétendants. D'ailleurs le Prince Alphonse -Charles semblait adhérer à cette hypothèse et le fit savoir à ses partisans dans un courrier daté du 6 janvier 1932. Peu avant le manifeste à ses partisans, il avait ecrit à l'ex-roi d'Espagne en ces termes :"comme je n'ai pas de descendants et suis très âgé, il ne s'agira d'un court passage en nos deux branches et la tienne, moi je n'y figure que comme pont". Alphonse Ier/ XIII accepta dès lors de reconnaître son oncle comme le Chef de la Famille royale d'Espagne dans un manifeste le 23 janvier. Mais le Prétendant carliste s'aperçut très vite qu'Alphonse XIII faisait peu de cas de ce titre et ne daigna pas le consulter lors des renonciations au trône de deux ses deux enfants. En 1935, Alphonse- Charles préféra s'excuser que d'être présent au mariage de l'Infant Juan de Bourbon et de maria- Mercedes de Bourbon- Siciles. Fidèle à son fort caractère, Alphonse-Charles créa alors une Régence de la Communion Traditionnelle Carliste 3 mois plus tard sur laquelle il plaça son neveu Xavier de Parme à sa tête, proche à la fois des carlistes et des légitimistes français. Enfin, le 23 janvier 1936, il publia un manifeste exprimant son désaccord et « l'impossible entente » avec Alphonse Ier/ XIII . La fusion avait vécu.

Nommé à la succession, le prince Xavier de Bourbon-parme devait :"pouvoir sans tarder plus que nécessaire, à la succession légitime de ma dynastie, conformément aux principes de la légitimité" et le 10 mars, Alphonse-Charles confirmait à son successeur que la réconciliation avec Alphonse XIII était désormais caduque.

La succession légitimiste

Peu présent dans les affaires françaises et un mouvement plus que minoritaire qui avait périclité malgré l'action de son représentant, Marie-Gabriel-Joseph du Bourg (1842-1936), Alphonse-Charles ne prend pas la peine de régler le cas de la succession au trône de France. Une grande majorité des monarchistes français soutenant désormais le Comte de Paris, ce qui restait des légitimistes accepta la désignation au trône de France d'Alphonse Ier/ XIII d'Espagne (sous le nom d'Alphonse Ier). Certains préférant reconnaître Xavier de Bourbon-Parme.. Autant dire que la succession légitimiste entrait dans un grand et profond questionnement quant à sa survie politique. D'autant plus que le Roi d'Espagne ne pouvait occuper deux trônes en même temps en cas de restauration de la monarchie. Preuve de l'affaiblissement de la légitimité en France, les événements du 6 février 1934. Nul ne songera à avertir le vieux prétendant, bloqué dans une Vienne en état de quasi insurrection. Si il assiste en Haute- Garonne à un rassemblement de 400 légitimistes en 1934, le mouvement est devenu quasiment marginal en France.

Funérailles d’un Prince chrétien

Le prince Alphonse meurt le 29 septembre 1936 des suites d’un accident de la circulation (il fut heurté par un camion militaire en traversant une rue de Vienne et on crut même à un attentat) et fut inhumé dans la chapelle de son château de Puchheim (Autriche). Sur sa tombe funéraire tombe on y inscrivit en espagnol la mention : « Alfonso Carlos de Borbón y Austria Este, nació el 12 de septiembre 1849, murió el 29 de septiembre 1936 »

Charles XII bénéficia aussi d’obsèques françaises qui furent célébrées le 12 novembre 1936 en la Basilique Notre-Dame des Victoires, à Paris.

Bibliographie

  • Les princes cachés ou Histoire des prétendants légitimistes (1883-1989), Jacques Benot, Edition Lanore.
  • Les Bourbons de Parme Juan Balanso, 1996.

Liens externes

  • [1] : Succession des rois de France-selon les légitimistes-depuis le comte de Chambord.
  • [2] : Site légitimiste