Charles Hugues de Bourbon-Parme

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Prince Calos Hugo

L’héritage carliste

Hugues de Bourbon-Parme, duc héritier de l’état du même nom, est à peine âgé de 5 ans en 1935 lorsque le prétendant carliste Alphonse- Charles (Ier) de Bourbon créait une régence à la tête de laquelle il avait décidé de placer à sa tête, le Prince Xavier de Bourbon- Parme (né en 1889). Décision qu’il rendra publique le 23 Janvier 1936.

Pour Hugues, rien ne change dans son éducation. Il incarnait pour la minorité des monarchistes de Parme, un éventuel héritier au trône d’un Duché que la famille de Savoie avait illégalement annexé en 1859. Voilà désormais qu’il devient un futur régent au trône très catholique d’Espagne, trône vacant depuis que le Roi Alphonse Ier/ XIII avait été chassé du pouvoir en 1931. Xavier va prendre son rôle très au sérieux. Ses enfants devront donc en premier lieu apprendre à parler espagnol.

Alphonse Charles décède accidentellement le 29 Septembre 1936 à 87 ans alors que l’Espagne est ravagée par la guerre civile. Les carlistes (Requetés) rejoignent le Général Franco qui leur semble plus à même de restaurer la monarchie. Des membres de la famille de Parme rejoignent les carlistes sur le front ; la Communauté traditionaliste loue enfin son Prince qui est proche d’elle. Le Prince Hugues (auquel on adjoint désormais le prénom de Charles) grandit dans cette atmosphère lourde d’inquiétudes et d’espoirs. Il ne fait aucun doute pour les carlistes que Franco, une fois au pouvoir, restaurera le Prince Xavier sur le trône espagnol. Mais en 1937, Franco ordonne son expulsion tandis qu’il fond les mouvements carlistes avec celui des Phalangistes sous son seul commandement. Xavier obtempère car il ne tient pas à fâcher le Caudillo. Arrêté comme « élément communiste » par les nazis qui le déporte à Dachau en 1944, il revient un an plus tard en Espagne grâce à l’aide de contrebandiers et rejoint ses partisans qui lui demandent de résoudre le problème de la succession dynastique. Car parmi les carlistes, il y’en a qui ont reconnu le Roi [[[Alphonse Ier]]/ XIII comme légitime successeur d’Alphonse Charles. Et les Alphonsistes entourent de très près le Général Franco désormais installé à Madrid et le pressent de reconnaître le fils d’Alphonse Ier/ XIII et Comte de Barcelone, Juan de Borbón comme nouveau souverain d’Espagne (son père est décédé en 1941).

Franco trancha de lui-même le conflit dynastique. Il instaurait une monarchie sans roi en 1947 et se réservait le droit de nommer lui-même le Prince qui lui succéderait. Le 31 Mai 1952, le Conseil National de la Communauté Traditionaliste désignait le Prince Xavier comme Prétendant officiel à la couronne d’Espagne. Charles –Hugues devenait un Prince héréditaire. Immédiatement, Franco fait expulser Xavier du pays.

Carlisme autogestionnaire vs Franquisme

Affiche du Parti carliste

Franco divise les monarchistes, courtise tantôt les carlistes, tantôt les partisans du Comte de Barcelone, envisage même de confier la couronne à l’Archiduc Otto de Habsbourg- Lorraine. Pour Xavier, son fils, rien ne serait les ébranler. Ils incarnent l’héritage carliste et dont les partisans sont rassemblés en Catalogne, en Navarre et dans le Pays Basque. Pie XII soutient les prétentions carlistes. Ce ne sera pas le cas de son successeur en 1958 Jean XXIII. Charles Hugues est enthousiasmé par les réformes que prépare le Vatican qu’il considère comme inévitables et propres aux réalités du temps. Il s’installe à Madrid sous le nom de Carlos, juste au dessous de l’appartement de l’homme de confiance de Franco, l’Amiral Carrero Blanco. Les temps avaient changé. Tracts, manifestes, publications inondent le pays et appellent ouvertement le gouvernement à restaurer la monarchie au nom du prétendant carliste. Une propagande qui permit au prince héritier de rencontrer le Généralissime en 1963 au Palais du Prado

Pour les carlistes, Franco a enfin fait son choix. Pour Charles Hugues, sa rencontre ne l’a pas convaincu. Il a compris que le dictateur choisirait le fils du Comte de Barcelone, Juan Carlos plus proche d’un catholicisme traditionnel que l’héritier carliste sensible aux idées de Vatican II. Le mariage inattendu de Charles Hugues avec la Princesse Irène des Pays Bas en 1964 va bouleverser les carlistes. C’est une princesse protestante et elle est lin de faire l’unanimité. Le Duc titulaire de Parme, Elie de Bourbon n’assistera pas au mariage pas plus d’ailleurs qu’il ne reconnaît les prétentions carlistes de son frère Xavier. Lorsque plus tard, des photos de la Princesse Irène en Bikini seront étalées dans la presse, toute catholique convertie qu’elle fut, les carlistes furent épouvantés. Tenant d’un catholicisme intégriste, cette attitude moderne ne pouvait que nuire à leur cause. Même l’épouse de Franco alla de son laïus. Reçu à titre privé par Franco, Charles Hugues se sentit humilié alors qu’il s’attendait à des honneurs publics à son retour de son voyage de noces. D’ailleurs le gouvernement franquiste réduisit considérablement sa collaboration avec les carlistes.

Chez les carlistes, on se désespérait de cette perte de confiance. Les vieux carlistes se voulaient les tenants de l’unité absolutiste catholique d’Espagne alors que la jeune génération répondait aux idées nouvelles où le mot démocratie cohabitait allégrement avec restauration de la monarchie. En 1966, la rupture entre le père et le fils étaient mise au grand jour. Xavier rejetait Vatican II alors que Charles Hugues soutenait les reformes avec vigueur. En mai 1969, les Parme furent de nouveau expulsés d’Espagne au motif qu’ils étaient soupçonnés de séparatisme. Deux mois plus tard, Juan Carlos était désigné officiellement héritier de la Couronne d’Espagne par le gouvernement franquiste.

Exilé à Paris, Charles Hugues se considérait désormais comme le Roi carliste qui restaurerait la démocratie socialiste face à un Juan Carlos, dauphin du franquisme. Chez les Parme, on était en guerre ouverte. Xavier semblait dépasser par les événements, ses filles Cécile, Marie- Thérèse et Marie des neiges soutenaient Charles Hugues tandis que Françoise et Sixte Henri, leur sœur et frère restaient ouvertement les tenants d’un catholicisme de droite. La naissance de l’héritier Charles- Xavier en Janvier 1970 n’apaisa pas les tensions. 2000 carlistes firent tout de même le voyage pour assister au baptême du nouvel infant.

Le 8 Avril 1975, Xavier abdiquait en faveur de Charles Hugues. Les personnalités de la Communauté Traditionaliste s’adressèrent à son nouveau souverain pour qu’il proclame son adhésion aux principes sacrés du carlisme. Comme il ne répondait pas, ces mêmes personnalités proclamèrent que Charles Hugues s’était détaché du carlisme et instituèrent une régence qu’ils confièrent au Prince Sixte Henri de bourbon- Parme. Les deux groupes s’expulsèrent mutuellement du mouvement carliste et cela explosa en combat mortel fratricide à Montejurra le 9 Mai 1976.

Xavier s’éteint en 1977. Il avait sur son lit de mort condamné le marxisme (de facto le socialisme moderne de son fils) ; son épouse Madeleine de Bourbon- Busset avait renié son fils et les 3 sœurs qui le soutenaient.

Illusions et désillusions

Le Carlisme divisé (La Communauté Traditionaliste pour Sixte Henri, le Parti Carliste pour Charles Hugues et qui regroupe 25000 membres), le Prince n’en avait cure. Il avait tenté de revenir en Espagne en Mars 1976 mais avait été refoulé non sans avoir rencontré le Roi Juan Carlos (depuis 1975) durant 45 minutes. Il reçut enfin sa reconnaissance de sa nationalité espagnole en 1979 alors qu’il signait aussi ses documents comme Duc Titulaire de Parme (Charles IV). Charles Hugues put enfin revenir légalement dans le pays et défendre son socialisme autogestionnaire quitte à réécrire l’histoire du carlisme pour justifier ses idées politiques.

Le texte fondateur annonce clairement la couleur en proclamant que son socialisme autogestionnaire s’oppose au capitalisme dictatorial et qu’il lutte pour la liberté du peuple, la liberté économique, et aux idéologies dans le travail, un monarchisme démocratique social qui serait en accord entre la dynastie et le peuple. Le Prince veut alors convertir les mouvements carlistes en parti de masse.

Ce fut un échec. En 1979 après avoir obtenu (enfin) la nationalité espagnole, il s’était lancé dans la bataille électorale mais n’avait pas su convaincre l’Espagne. Son mouvement n’avait pas dépassé les 8%, certaines régions ne lui accorderont à peine 1%. Lui-même n’est pas élu et le seul carliste qui accédera à la députation ne le fera pas au nom de son parti.

Le 28 Avril 1980, il renonçait à toutes activités politiques au sein du Parti Carliste. Deux mois auparavant, un Général d’obédience carliste, Jaime Milan Del Bosch (1913- 1997), avait tenté un coup d’état en investissement les Cortes. Juan Carlos Ier avait magnifiquement assuré son rôle et restauré la démocratie. Divorce en 1981, le carlisme auto gestionnaire ne survit que grâce à ses Secrétaires- Généraux mais les résultats ne suivent guère. Participant à presque toutes les élections, les carlistes ne dépassent pas les 1% des voix. Du côté de son frère Sixte Henri, autoproclamé régent des fils de son frère, les résultats n’étaient guère convaincants. Alliés aux franquistes des Forces Nouvelles, les carlistes traditionalistes avaient obtenu à peine le même score.

Charles Hugues part aux Etats-Unis où il a obtenu un poste de professeur à Harvard. Le carlisme se doit de vivre sans lui, ses partisans devant se contenter de quelques apparitions lors des grands rassemblements carlistes. Son frère Sixte Henri occupe désormais le devant de la scène. En 1983, il fonde lors du Congrès de l’Unité la Communauté Traditionaliste Carliste dont la devise résume à elle seule son programme : Dieu, la patrie, la compétence et le Roi. S’y retrouvent pèle mêle, des carlistes octavistes, des déçus de Charles- Hugues, des franquistes et ceux de la Communion Traditionalistes qui avaient donné 29 et 13 députés carlistes aux élections de 1933 et 1936 avant d’être fondus dans le mouvement phalangiste. Mais encore une fois, les résultats de la CTC seront décevants.

Maintenus dans l’opposition, divisés et sans véritables leaders, les carlistes se voient relégués au rang de souvenirs de l’histoire.

Le 28 Septembre 2003, à Arbonne, Charles Hugues réaffirme une dernière fois ses prétentions sur le trône espagnol et symboliquement donnera à ses enfants de titres espagnols. Atteint d’un cancer, ce Prince d’Espagne et d’Italie meurt le 18 Août 2010. Son fils aîné Charles a d’ores et déjà annoncé qu’il reprenait les prétentions de son père

Descendance

Irène et Carlos Hugo

De son mariage avec Irène de Nassau, le Prince a eu : Le Prince Charles (né en 1970), la Princesse Margarita (née en 1972), le Prince Jacques (né en 1972, jumeau de Margarita) et la Princesse Marie Caroline (née ne 1972)

liens Internet

  • [1]: Site du Parti Carliste (Esp.)
  • [2]  : Site de la Communauté Traditionaliste (Esp.)
  • [3] : Site de la Maison Royale de Parme (Esp.)
  • [4] : Site de la Maison Royale de Parme (Esp),(It.)
  • [5] / Site des Manants du Roi sur le décès du Prince Charles Hugues (Fr.)