Bayerische Volkspartei

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Bayerische Volkspartei (Le parti du Peuple Bavarois)

Mouvement monarchiste bavarois crée en 1918 suite à une scission avec le Zentrum (parti catholique). Prônant le fédéralisme au sein d'un Reich restauré, il fut résolument conservateur dans sa ligne politique. Le BVP disparaît en 1933 avec l'arrivée au pouvoir du parti national-socialiste allemand (NSDAP/Nazi).

Programme du BVP

Peu avant la chute de la monarchie bavaroise en novembre 1918, une large majorité de monarchistes avaient adhéré au parti catholique Zentrum non sans revendiquer une certaine indépendance. Refusant toute parlementarisation du régime monarchique (octobre 1918), ils rejettent naturellement la révolution de Munich qui donne le pouvoir à l'USPD (novembre 1918).

A l'issue de cette révolution, Georg Heim et Sebastian Schlittenbauer créent à Ratisbonne le Bayerische Volkspartei (BVP) et éditent un programme en 7 points. le mouvement monarchiste reconnait accepter les récents changements institutionnels intervenus dans le Royaume mais envisage le retour à la monarchie à une date non fixée. Une vision chrétienne de la société est définie, rejetant à la fois le socialisme et le libéralisme. Il défend l'école confessionnelle et proclame l'indissolubilité du mariage. Sa ligne économique et sociale repose sur la défense de la propriété et le rejet de la lutte des classes au nom de l'harmonie sociale. Enfin, le BVP affirme ses différences avec le parti catholique Zentrum en affirmant le fédéralisme ("Bayern den Bayern" ou "la Bavière aux bavarois"). Une revendication qui se crispe avec l'arrivée au pouvoir des Sociaux-démocrates du SPD à Berlin que le BVP voit comme un parti prônant l'installation d'un régime athée et centralisé.

L'électorat du BVP est essentiellement bourgeois et rural, coupé de la classe ouvrière. Au sein du mouvement monarchiste, les intérêts agricoles sont gérés par le Christiliche Bauernverein. Lors de la session parlementaire de juillet 1919, le BVP approuve le texte constitutionnel (excepté Georg Heim qui souhaite une autonomie totale de la Bavière) mais quitte brutalement le gouvernement de Weimar avant de flirter un temps avec des thèses indépendantistes.

Les monarchistes de retour au gouvernement bavarois

La tentative de putsch des communistes en 1919 va précipiter la chute du Social-démocrate bavarois Johannes Hoffmann (1867-1930). Les monarchistes battent le pavé à Munich. 35000 monarchistes et nationalistes allemands sont recrutés par le gouvernement bavarois pour mettre fin à cette république communiste. Du 27 avril au 2 mai 1919, Munich fut encerclée par "les blancs ". La répression fut féroce et fit 500 victimes. Le gouvernement en profita pour mettre fin grâce à la constitution du 11 Août 1919 à la semi-indépendance dont jouissait la Bavière et de l'intégrer à la République. Le gouvernement est réinstallé mais les élections municipales de Juin forcent le Ministre-président Hoffman à faire entrer 2 membres du BVP et deux du parti Démocrate pour former avec le SPD une coalition dite de Bamberg. Les mouvements nationalistes avaient fait place aux mouvement ouvriers , le palatinat bavarois fut occupé par la France jusqu’en 1930 selon le Traité de Versailles.

Le 16 mars 1920, des élections portent au pouvoir le conservateur Gustav Ritter von Kahr (1862-1934). Pour les monarchistes du BVP, c'est un succès d'autant que deux jours auparavant des monarchistes allemands ont tenté une coup d'état à Berlin. Le nouveau Ministre-président est ouvertement proche du BVP et s'est toujours revendique comme monarchiste. Il encourage même les visées indépendantistes du mouvement. Dans un geste de réconciliation, Von Kahr propose au SPD d'entrer au gouvernement mais ce dernier refuse. Le gouvernement fédéral s'inquiète du séparatisme bavarois et s'empresse de faire voter une loi de protection de la république (le 3 Février 1920, les Alliés exigent entre autre l'arrestation du Prince héritier Rupprecht de Bavière et du Kaiser Guillaume II.). Clairement désavoué, Gustav Ritter von Kahr démissionne le 1er septembre 1921 alors que les élections de juin 1920 ont donné une confortable majorité au BVP avec 78 sièges ( face au SPD 25 sièges, l'USPD 20 sièges, La ligue des paysans 13 sièges, le Parti du Centre 20 sièges , le Parti démocrate 13 sièges et le Parti national allemand du Peuple avec 3 sièges)

L'ancien ambassadeur en Autriche, Hugo Max Graf von und zu Lerchenfeld auf Köfering und Schönberg (1871-1944) lui succède au poste de Ministre-président. C'est également un monarchiste conservateur mais peu attiré par les thèses séparatistes du BVP. la coalition de droite qu'il forme ne tiendra pas longtemps et se fissure en juillet 1922 le forçant à la démission en novembre de la même année.

Le putsch de la Brasserie

C'est encore un monarchiste, député du BVP, qui est choisi. L'ancien ministre de l'éducation du Roi Louis III de Bavière, Eugen Ritter von Knilling (1856- 1927) est choisi au poste de Ministre-président. Les tensions politiques s'accroissent et le BVP décide de nommer Commissaire d'état (Staatskomissar) avec plein pouvoirs,Gustav Ritter von Kahr. C'est un véritable putsch monarchiste qui vient de s'opérer en Bavière Avec le colonel Hans Ritter von Seisser (1874-1973) nommé à la tête de la police d'État bavaroise et le général de la Reichwehr (l'armée allemande de 100000 hommes permise par le traité de Versailles.) ,Otto von Lossow (1868 – 1938), un triumvirat est mis en place pour rétablir l'ordre en Bavière.

A Munich se rassemble toutes les milices d'extrême-droite et monarchistes qui rêvent de renverser la république (le Général Konrad Krafft von Dellmensingen 1862- 1953) monarchiste bavarois tente vainement d'organiser un putsch monarchiste). Le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) dirigé alors par Adolf Hitler (1889-1945)annonce qu'il va organiser 14 rassemblement dans la Bavière en septembre 1923. Immédiatement, Gustav Ritter von Kahr fait interdire les meetings du mouvement (une rencontre entre les deux politiciens avaient échoué en mai 1921).

La position de la Reichwehr est à l'image de la politique fédérale. Aussi anarchique qu’ambiguë. Le Chancelier Gustav Stresemann, proche des monarchistes allemands, demande en vain au président Friedrich Ebert de proclamer l'état d'urgence. la Reichswehr en poste en Bavière s refuse d'obéir aux ordres du chef de l'armée fédérale Hans von Seeckt et annonce son soutien à Von Kahr. À Berlin, Hans von Seeckt propose de mettre sur pied une « dictature légale » pour pallier la crise, ce que Stresemann refuse craignant de perdre le soutien de sa coalition. Dépité , Hans von Seeckt lui annonce : « Monsieur le chancelier, on ne peut mener la lutte avec vous : vous n'avez pas la confiance des troupes ».

La manifestation de 100 000 paramilitaires le 1er et le 2 septembre 1923 à Nuremberg auxquels participent le NSDAP et la Garde bavaroise fait craindre un putsch imminent. Hans von Seeckt en novembre fera part au ministre de l'Intérieur qu'il ne tentera aucune action contre l'armée bavaroise : « La Reichswehr ne tire pas sur la Reichswehr ». En Bavière, le discours de Kahr se radicalise. Le 20 octobre 1923, il déclare que « la Bavière considère comme son devoir d'être à cette heure la forteresse de la germanité menacée ». Le Ministre -président est en position de force. Le Premier ministe fédéral comme les milieux paramilitaires négocient avec lui (Lossow, jouant double -jeu, rencontre Hitler à mi octobre et lui annonce son ralliement tout en négociant avec d'autres organisations paramilitaires. Le 6 novembre avec Von Kahr, Lossow réussit à détourner les organisations paramilitaires de leur but, prendre le pouvoir à Munich mais plutôt.. à Berlin) . A cette heure, l'idée de restauration de la monarchie bavaroise est mise sur la table des négociations.

Sous pression, Adolf Hitler décide de mettre à exécution son projet de renverser la République et arrive à convaincre certains officiers comme le General Erich Ludendorff de l'aider dans sa marche vers le pouvoir.

Le soir du 8 novembre, alors que Von Kahr tient meeting au Bürgerbräukeller, devant 3000 personnes, les 600 partisans d'Adolf Hitler prennent position autour de la brasserie. Hitler force le passage dans le meeting, incapable de se faire entendre de la foule en colère, il tire en l'air effrayant les participants et annonce du haut d'une chaise qu'il dépose le gouvernement : « La révolution nationale a éclaté. La salle est occupée par six cents hommes armés. Si le calme ne s'établit pas immédiatement, une mitrailleuse viendra sur la galerie. Le gouvernement bavarois est renversé, un gouvernement provisoire est formé". Adolf Hitler s'enferme alors avec le triumvirat dans une salle et propose à Von kahr d'accepter la position de régent au sein d'une monarchie bavaroise restaurée. Pourtant peu enclin aux idées monarchistes et malgré cette alliance de circonstance, le Caporal Adolf Hitler n'avait pas oublié ce qu'il devait aux Wittelsbach.

Avertie du coup d'état en cours, les militaires de la Reichwehr se positionne dans les rues de Munich. Un émissaire du gouvernement se présente au Prince Ruprecht de Bavière et lui demande de bien vouloir servir de médiateur. Le Prince refusera encore moins de rencontrer Hitler qu'il n'aimait guère. Le Ministre de l'Education, Franz Matt (1860-1929) à qui la Bavière doit d'avoir signer un concordat en 1923 avec le Vatican organise la résistance avec l'aide du Nonce apostolique en Bavière, Monsignor Eugenio Pacelli (futur Pie XII).

Dans la matinée du 9 novembre, les deux groupes échangent de tirs, blessant même Hitler et tuant 16 nazis. Deux jours plus tard, Hitler est arrêté. Son procès se déroulera du 26 février au 1er avril 1924, en partie à huis-clos au Tribunal du peuple de Munich. Sa verbe parviendra à transformer son procès en discours où Hitler démontre tout son talent oratoire. Condamnée à la prison, Hitler en sort par anticipation le 20 décembre 1924 (il aura eu le temps d'écrire "Mein Kampf-Mon combat") non sans être interdit de parole en public dans la majeure partie de l'Allemagne jusqu'en 1927 et de séjour en Prusse jusqu'en 1928.

Tentative de restauration de la monarchie en Bavière

Le procès d'Adolf Hitler a également fait une autre victime. la machination de Gustav Von Kahr est révélée et il est contraint à la démission le 17 février 1924. C'est le co-fondateur du BVP, Heinrich Held (1868-1938) qui prend le poste de Ministre- président. Député monarchiste depuis 1907 et plusieurs fois ministres après 1919, il affirme son irrédentisme non sans se présenter à l'élection présidentielle allemande de 1925 , n'obtenant qu'un maigre 3% des voix.

En total désaccord avec le gouvernement fédéral, le BVP va jusqu'à manifester contre l'entrée de l'Allemagne en avril 1926 au sein de la Société des Nations (SDN et plus tard Organisation des nations unies).

En 1932, le BVP tente de s'opposer aux actions des nazis par la création d'une milice : la Bayernwacht. Lors des élections régionales d'avril de cette même année, le BVP l'emporte de justesse au NSDAP. Soit 45 sièges contre 43 aux nazis. Le BVP soutient encore le gouvernement de Von Papen tout en restant méfiant sur sa politique fédérale. Le mouvement monarchiste reprend alors sa propagande en faveur d'une restauration en la personne du Prince Rupprecht. Déjà lors des obsèques de son père, les monarchistes avaient pressé le Prince de s'emparer du pouvoir mais il s'était refusé à tout coup d'état lors des funérailles. On propose alors le Prince comme Commissaire-général avec pleins pouvoirs afin de freiner la montée du nazisme en Allemagne. mais la Reichwehr va vite s'opposer à sa nomination à ce poste d'autant qu'Heinrich Held se montre trop hésitant pour faire une annonce qui proclame la restauration de la monarchie. Il est trop tard. L'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en janvier 1933 marque la fin des espoirs monarchistes.

Held tente pourtant une ultime tentative le 20 février 1933 en proposant au parlement de nommer le Prince Rupprecht, Commissaire général de l'état de Bavière en fonction de l'article 64 de sa constitution. C'est un échec face au parlement paralysé par les actions de déstabilisation des nazis.

Dans la nuit du 10 mars 1933, les nazis se rassemblent et pénètre dans les appartements du Ministre-président lui signifiant que le gouvernement Bavarois est désormais destitué et que la Bavière en tant qu'état autonome à cessé d'exister. Held se retirera de la politique avant de s'enfuir en Suisse (un de ses fils sera amené au camp de concentration de Dachau). le BVP est interdit de toutes actvités politiques.

Lors de la nuit des longs couteaux, le 30 juin 1934, Gustav Ritter von Kahr fut enlevé par les nazis et assassiné pour sa " trahison" lors du putsch de la Brasserie. Des centaines de monarchistes sont également arrêtés et envoyés en camp de concentration. En 1939, ce sont 125 monarchistes qui seront arrêtés au cours d'une nuit.

Le monarchisme en Bavière après la Seconde guerre mondiale

Après la défaite de l'Allemagne, le mouvement monarchiste Bavarois se réforme en octobre 1945 sous le nom de Bayerische Heimat- und Königspartei (Parti du Roi et de la Patrie bavaroise par Freiherr von Redwitz). Bien que la majeure partie des officiers bavarois furent compromis dans l'attentat raté de juillet 1944 contre Adolf Hitler, les Américains décident de faire interdire le mouvement monarchistele 23 janvier 1946 (motif invoqué par les Alliés : le mouvement monarchiste prônait une certain sépartisme et servait de protaection à d'anciens dignitaires nazis). Autorisé à se reformer en 1950 il prend le nom de "bayernbund" sur la demande du Prince héritier Albrecht de Bavière.Dans un sondage de 1954, 70 députés conservateurs des 193 élus au parlement bavarois, se déclaraient monarchistes. Plusieurs tentatives furent tentées afin de faire du Prince Albrecht, fils du Prince Rupprecht , le Ministre-président de Bavière.

Il quitta peu à peu ses activités politiques pour se concentrer sur la défense de l'histoire et l'identité de la Bavière. Activité encouragée elle-même par la famille royale de Bavière actuelle. Plusieurs membres de L'Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU – Christlich-Soziale Union in Bayern e.V.) sont également membre d'organisations monarchistes. D'ailleurs dans son historique de parti, La CSU se réclame du Bayerische Volkspartei,


Résultats électoraux du BVP en Bavière

  • 1919 : 34,99%
  • 1920 : 39,39%
  • 1924 : 32,84%
  • 1928 : 31,57%
  • 1932 : 32,55%
  • 1933 : 27,22%

Résultats électoraux du BVP au Reichstag

  • 1920 : 21 députés
  • Mai 1924 : 16 députés
  • Décembre 1924 : 19 députés  
  • 1928 : 17 députés
  • 1930 : 19 députés  
  • Juillet 1932 : 22 députés
  • Novembre 1932 : 20 députés
  • 1933 : 18 députés