Achille Lauro

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Achille Lauro (1887-1982) fut un armateur et homme politique italien. Membre de la Chambre des Faisceaux des Corporations durant la période fasciste, il se rallie sans état d’âme au nouveau régime après la chute de Mussolini en 1943.


Entrée en politique

Il est un des fondateurs du Fronte dell'Uomo Qualunque (UQ – Front de l’Homme Quelquonque) aux côtés de Guglielmo Giannini en 1944. Le Fronte dell'Uomo Qualunque (UQ) est un parti populiste, oscillant entre conservatisme et libéralisme, mais avec une forte constante anticommuniste.

Sous l’impulsion notamment d’Achille Lauro, l’UQ appelle à voter en faveur de la monarchie lors du Référendum du 2 juin 1946. Et, lors des élections à l’Assemblée constituante, l’UQ créée la surprise en engrangeant 1.211.956 voix (5,28%) et 30 siège.

Achille Lauro fait parti des nouveaux élus.

Mais les monarchistes, très dispersés électoralement, sous le coup de leur double défaite référendaire et à la Constituante s’organisent rapidement.


Avec le Partito Nazionale Monarchico

Le "Comandante" Achille Lauro prenant un bain de foule dans son fief napolitain à la fin des années 50

Sous l’impulsion de d’Alfredo Covelli, un député du Blocco Nazionale della Libertà (BNL – Bloc National de la Liberté), un parti monarchiste unifié se constitue dès le mois de juin 1946, le Partito Nazionale Monarchico (PNM – Parti National Monarchiste).

Achille Lauro, entraînant avec lui une fraction du Fronte dell'Uomo Qualunque, rejoint le nouveau parti.

Elu sénateur en 1948, Lauro remporte une victoire de taille en 1952 en s'emparant de la mairie de Naples, imposant la liste monarchiste qu’il conduit, tout à la fois contre la Démocratie Chrétienne, et contre le Parti Communiste.

Il est vrai que le “Comandante” Lauro ne manque ni d’allant ni de carisme, multipliant les bains de foule, adulé par le petit peuple de Naples...

Réélu sénateur en 1953, Lauro finit par entrer en conflit avec Alfredo Covelli, le Président du Partito Nazionale Monarchico. Conflit entre deux hommes aux forts tempéraments, mais conflit aussi entre deux stratégies d’alliances. Lauro penche pour des alliances au centre-droit, tandis que Covelli préfèrerait s’allier sur sa droite…


Avec le Partito Monarchico Popolare

En 1954, Lauro rompt officiellement avec Covelli et le PNM et créée son propre parti monarchiste, le Partito Monarchico Popolare (PMP – Parti Monarchiste Populaire).

La tentative de Lauro semble d’abord couronnée de succès puisqu’il est triomphalement réélu à Naples en 1956, avec 276.678 voix, contenant les communistes, écrasant la Démocratie Chrétienne, laminant le MSI, et pulvérisant ses rivaux directs du PNM (10.185 voix !).

Mais le triomphe est de courte durée. Les deux formations monarchistes rivales subissent un grave revers en 1958 qui les contraint à la réunification.


Avec le Partito Democratico Italiano di Unità Monarchica

C’est ainsi que le 11 avril 1959 nait le Partito Democratico Italiano (PDI – Parti Démocratique Italien), qui deviendra le 7 mars 1961 le Partito Democratico Italiano di Unità Monarchica (PDIUM – Parti Démocratique Italien d’Unité Monarchiste).

Mais rien n’y fait, le déclin est amorcé.

Achille Lauro est bien réélu à Naples en 1961, il doit abandonner ses fonction, une commission d’enquête diligentée par la Démocratie Chrétienne ayant mis en évidence sa gestion municipale aux méthodes « fantaisistes »…

Lauro est pourtant réélu sénateur du PDIUM en 1963 puis 1968.


Avec, puis contre le MSI

En 1972, il fait parti de la majorité du Conseil national du PDIUM qui se saborde en votant la fusion avec le MSI sous le nouvel intitulé de Movimento Sociale Italiano - Destra Nazionale (MSI-DN – Mouvement Social Italien-Droite Nationale). Et c’est sous cette étiquelle que Lauro est réélu sénateur de Naples en 1972 puis 1976.

Cette même année, le MSI-DN semble s’engager sur un chemin très contestataire, ce qui va provoquer la rupture avec les éléments les plus conservateurs du parti, dont les élus issus de l’ancien PDIUM. C’est ainsi que se constitue le mouvement Democrazia Nazionale (DN – Démocratie nationale) auquel Achille Lauro et Alfredo Covelli apporte leur soutien.

Les élections de 1979 sont catastrophiques pour la nouvelle formation (229.205 vois, 0,63%, aucun élu) qui s’auto-dissout la même année. Pour Lauro c’est la fin d’une longue carrière politique.

Il s’éteint à Naples le 15 novembre 1982.


Bibliographie

  • Fabio Gentile, Achille Lauro. Un imprenditore politico dell'Italia repubblicana. Avellino,Mephite, 2008.
  • Gaetano Fusco. Le mani sullo schermo. Il cinema secondo Achille Lauro. Napoli, Liguori, 2006.
  • Achille Della Ragione. Achille Lauro superstar: la vita, l'impero, la leggenda. Napoli, Guida, 2003.
  • Serena Romano. Don Achille, 'o comandante. Milano, Sperling & Kupfer, 1992.
  • Pietro Zullino. Il Comandante. Milano, SugarCo, 1976.